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EXPOSITIONS PASSEES
MONDE
Année 2010 |
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Exposition
terminée
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SUISSE - MARTIGNY
: Fondation Pierre Gianadda
" Nicolas de Staël
- 1945 - 1955 " Du 18 juin au
21 novembre 2010
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images/Stael12.jpg Nicolas de Staël
" Figures au bord de la mer "
1952 Huile sur toile 161,5 x129,5 cm
© Kunstsammlung Nordhrein Westfalen
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Pour la deuxième fois depuis 1995, la Fondation Pierre
Gianadda présente l'un des artistes les plus attachants et des plus
visionnaires de l'immédiate après-guerre avec cette rétrospective consacrée
à Nicolas de Staël et à ses dix dernières années de travail, avant qu'il ne
mette fin à ses jours le 16 mars 1955.
Cette exposition réunit une
centaine d’oeuvres en provenance des plus grandes collections publiques et
privées d’Europe et des Etats-Unis, en particulier du Centre Georges
Pompidou de Paris ; de l'Henie-Onsad Art Centre de Norvège ; du Kunsthaus de
Zurich, du Kunstmuseum de Berne, de la Phillips Collection de Washington,
entre autres et de la famille de l’artiste.
Toute l'uvre de Nicolas de Staël
( 1914 -1955 ) s'est développée en un temps très court
d'une douzaine d'années à partir de 1940, et c'est plus de mille toiles qu'il a peint
pendant cette période, dans une violence de création et une passion rares
caractérisées par l'antinomie constante entre l'expression figurative et l'abstraction.
La forte personnalité du peintre alliée à l' intelligence aiguë de son art et la
perception particulière qu'il a de la lumière et de l'espace l'ont amené à
réaliser une uvre clé de l'histoire de l'art contemporain. Ses uvres sont
l'expression d'une passion permanente, et d'une simple relation du peintre avec ce qu'il
voit. L'espace et la couleur sont les dominantes constantes de son art.
L'uvre de Nicolas de Staël appartient à un registre élevé dans lequel s'exprime
le passionnel et le lyrisme comme si le destin lui avait imposé tout au long de sa vie
une trajectoire pour faire naître un nouveau rapport esthétique avec le réel.
Nicolas de Staël, au travers sa peinture, recherchait l'absolu.
"Toute ma vie, disait-il, j'ai eu besoin de penser
peinture, de voir des tableaux, de faire de la peinture pour m'aider à
vivre, pour me libérer de mes impressions, de toutes les sensations, de
toutes les angoisses auxquelles je n'ai trouvé d'autre issue que la
peinture."
Nicolas de
Staël né à Saint-Petersbourg en 1914 et n'a conservé tout au long de sa vie, de son
ascendance slave, que le romantisme et le désespoir. Son père, proche du Tsar
Nicolas II de Russie, est
alors vice-gouverneur de la forteresse Pierre-et-Paul. La révolution russe de 1917 contraint sa
famille à s'exiler en Pologne, où meurent ses parents. Orphelin, il est recueilli par un
couple russe de Bruxelles.
A 16 ans, inscrit à l'Académie Royale des Beaux-Arts il est fasciné par
la découverte des oeuvers de Rembrandt et de Vermeer. Arrivant en France en 1919, il
découvre Matisse, Braque, Soutine, Cézanne, et voyage en Espagne, en Italie, en Algérie
et au Maroc.
En 1939, il
s'engage dans la Légion Etrangère et arrive au début des années 1940, à Nice avec sa
compagne, Jeanine, rencontrée au Maroc. Il rencontre là Jean Arp, Sonia et Robert
Delaunay, Alberto Magnelli, et sous leur influence, peint ses premières toiles
abstraites qu'il baptise "Compositions".
En 1943, il
revient à Paris, et
fait la connaissance de César Domela, un autre peintre de l'abstraction. C'est une
période difficile. Il souffre de la faim et du froid et doit brûler les boiseries de son
appartement pour se chauffer.
Jeanine sa compagne meurt de cette misère
en 1946, mais il continue
à peindre, quelques oeuvres figuratives, mais aussi des oeuvres abastraites au besoin
en peignant sur
les draps de son lit, où apparaissent les influences sur lui de Magnelli et
de Domela, et de son ami Georges Braque.
La
Galerie Jeanne Bucher accepte en 1944 de l'exposer, en pleine occupation allemande, alors
que les nazis qualifient l'abstraction d' "art dégénéré" entres
des oeuvres de Kandinsky et de Magnelli.
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Nicolas de Staël
dans son atelier
1954
© Coll. Part.
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Il continue néanmoins de travailler
avec acharnement assailli en permanence par le doute, tiraillé entre l'illumination et le
désespoir.Il se tourne de plus en plus vers l'abstraction, et ses oeuvres constituées
d'un enchevêtrement de lignes et d'arabesques, révèlent une palette pétrie
d'angoisse.
A
partir de 1947, sa palette devient plus
claire, et il
passe un tournant entre 1950 et 1952, en s'orientant
vers la composition de paysages, de
natures mortes selon une approche de la réalité résolument nouvelle, sans doute sous
l'influence de Braque, de Lapicque ou de Lanskoy. Il simplifie ses
compositions et la peinture s'épaissit en matière
avec de larges à-plats, au couteau ou à la spatule. De ses tableaux plus
grands émergent alors la
couleur, la lumière, la vie, l'espace.
Il
décide alors de retrouver la lumière du Midi. Il s'installe à Ménerbes dans
une maison fortifiée, en 1953 , puis à Antibes, à l'automne 1954, dans un
atelier largement ouvert sur la mer. En six mois, il réalise là , solitaire,
plus de 300 toiles, aux thèmes variés. Des natures mortes, des paysages,
des nus, des scènes sur le port, un bateau, un vol de mouettes, une carafe
sur une étagère...
Sa peinture, qu'il applique alors au coton,
apparaît de plus en plus transparente et fluide.
"Je n'ai plus la force
de parachever mes tableaux", écrit-il alors.
C'est au pied du
fort Vauban au Cap d'Antibes que s'achève le 16 mars 1955 son parcours. Une
immense toile qu'il n'a pas achevée, " Le Grand concert" reste orpheline ce
jour là.
Fondation Pierre Gianadda - Martigny
(LMDA) |
Exposition
terminée
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SUISSE - LAUSANNE : Fondation de l'Hermitage
" Edward Hopper
"
... Jusqu'au
17 octobre 2010
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images/Hopper15.jpg
Edward Hopper
" Gas "
1940
© Museum of Modern Art
New York
images/Hopper14.jpg
Edward Hopper
" Matin Caroline "
1956
© Whitney Museum of American Art
New York
Edward Hopper ©
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Dans la suite de l'exposition de la National Gallery of
Art de Washington, et du Whitney Museum de New York, la Fondation de
l'Hermitage de Lausanne propose une grande rétrospective consacrée au
peintre américain Edward Hopper, avec près de 160 oeuvres de toutes les
époques qui ont ainsi pu être réunies, en proveannce essentiellemnt des
musées américains et de quelques collections privées.
Présentée dans
un parcours chronologique,
cette exposition rassemble également un grand nombre de dessins,
d’aquarelles et de gravures, permettant de montrer l'évolution de
l’artiste, depuis ses premières études jusqu'aux œuvres les plus achevées.
Edward Hopper (1882-1967) est le peintre d'une Amérique profonde qui s'interroge sur les
mutations du monde moderne et sur les angoisses profondes des hommes de son époque. Il
nous représente les images de la solitude et de l'absence, du silence et l'attente, comme
autant d'énigmes de l'existence et du désir, du temps et de la mort. Ses oeuvres sont
probablement parmi les représentations les plus fortes de l'angoisse humaine dans l'art
contemporain.
Edward Hopper est un peintre réaliste, mais énigmatique dans la simplicité de son
inspiration. Son oeuvre figurative rassemble avec évidence une force et une profondeur
intérieure qui projette au delà de l' immédiate objectivité, et conduit le spectateur à s'interroger sur la réalité, sa
réalité, la réalité du monde, et l'illusion de la réalité.
Né et formé à New York, Edward Hopper n'a jamais appartenu à aucun mouvement, ni à
aucune école. Inscrit à la New York Scholl of Art en 1900, il suit les cours de Robert
Henri et s'intéresse à l'oeuvre de Manet, mais aussi à celle des peintres tels
que Daumier, Courbet, Degas, Gauguin ou encore Van Gogh.
Il est également très marqué par l' impressionnisme français, auquel il fait
référence comme Pissarro, Renoir, mais aussi Sisley, qui resteront longtemps comme les
repères d'une sorte d'inspiration souterraine permanente dans son oeuvre. Son intérêt
pour la culture française l'aménera d'ailleurs à faire plusieurs séjours à Paris
entre 1906 et 1910. Dès 1906, d'ailleurs il est fasciné par la physionomie et l'ambiance
de la capitale française : " Les rues y sont très anciennes, encaissées, et les
façades qui s'inclinent en arrière à partir de la base du premier étage confèrent une
physionomie massive et très imposante aux maisons. Les débits de boisson et les
boutiques de rez-de-chaussée sont de couleur rouge ou vert sombre, ce qui tranche
violemment sur le reste de la façade. Sur les toits se dressent des centaines de cheminées avec leur mitre qui donnent un aspect
particulier à l'horizon. les toits sont tous à la Mansard, couverts d'ardoise grise ou
de zinc.. par temps couvert, ce même gris-bleu règne sur toute chose ..." ( lettre
à sa soeur du 29 novembre 2006).
Cela l'aménera à peindre en 1907 des oeuvres
telles que " Le Louvre et la Seine", " Boulevard St Michel", "
Pont du Carroussel dans le brouillard ", " Notre Dame " et
de nombreux autres tableaux sur Paris, probablement aussi sous l'influence d'Albert
Marquet, dont il découvre la peinture dans une exposition à la Galerie
Druet.
Il est intéressé par le mode de vie des parisiens qu'il représente dans
de nombreux dessins, mais aussi par les femmes françaises qu'il considère comme de
redoutables séductrices, et auxquelles il ne manquera pas de penser dans des oeuvres de
maturité, telles " Summertime " en 1923, ou " Night Windows "
en 1928 ..
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De retour aux Etats-Unis, en 1908 il est contraint de gagner sa vie comme
illustrateur, mais parvient à participer à une exposition où il présente trois toiles
et un dessin réalisés en France, mais sans succès. Il revient brièvement en France,
dont il apprécie tant la langue et la culture puis visite l'Espagne avant de revenir à
New York en mai 1910.
Là, il continue à peindre ses souvenirs de Paris et présente dans des expositions des
oeuvres inspirées par la France mêlées aux tableaux qu'il peint de New York ou de la
campagne américaine, avant d'épouser en juillet 1924, Joséphine Verstille Nivison,
" Jo ", qui partage aussi son amour pour la culture française.
La fin de l'année 1924 marque une rupture dans l'oeuvre d'Hopper, dans le sens où il
décide de rompre avec cette nostalgie de la France et de peindre en observation directe
la vie américaine. Il dit " Aujourd'hui ou dans un proche avenir, il faudra bien
retirer l'art américain à sa mère française ".
A partir de
là, c'est à une peinture strictement de sujets américains qu'il s'attèle. Les oeuvres
peintes en extérieur deviennent rares, et les scènes d'actions en suspens de la vie
américaine se multiplient. Depuis son appartement de Greenwich Village qu'il habitera
toute sa vie, il saisit les toits new-yorkais avec leurs citernes, comme dans
"Roofs" en 1926, les façades de briques rouges dans "Early Sunday
Morning", en 1930, les intérieurs de chambres d'hôtel dénudées dans
"Night Windows" en 1928, ou encore les stations d'essence désertes , comme
dans "Gas" en 1940.
Il devient le peintre de la vie et de la réalité au quotidien, avec des compositions où
des personnages énigmatiques et solitaires, prennent place de plus en plus souvent, telle
cette ouvreuse de cinéma plongée dans ses pensées dans "New York Movie" en
1939.
Il s'intéresse dans son atelier aussi à l'architecture des maisons, à la
composition des villes, puis aux
rendus de la lumière dans les intérieurs clos et aux caractères des personnages qu'il
représente souvent seuls comme enfermés dans le silence et la solitude.
Une oeuvre telle que " Morning Sun " en 1952 constitue un des exemples les plus
marquants de l'évolution de la peinture d'Hopper. Cette femme de "Morning Sun",
est une femme qui a vieilli, assise sur son lit, face à sa fenêtre ouverte sur les toits
de la ville et au soleil levant. Edward Hopper y représente encore ici la profonde
solitude, l'attente, le regard porté sur le passé, et une certaine obssession charnelle
de la mort. Ces thèmes sont plus récurrents dans ces années d'après guerre : les
regards, les gestes suspendus, les silences, les rêveries dans des univers dépouillés
gagnent son oeuvre, comme une réalité obsédante de l'existence, jusqu'à la disparition
même du sujet comme dans "Rooms by the sea " peinte en 1951, où il ne reste
plus qu'une porte ouverte directement sur la profondeur de la mer.
Edward Hopper a souvent inspiré les cinéastes, notamment Alfred Hitchcock, qui choisira
dans "Psychose" une maison sur le modèle d'une demeure victorienne peinte par
Hopper.
Connu pour ses profonds silences lorsqu'on un journaliste l'interrogeait, Edward
Hopper avait souvent coutume de répondre: "Si vous pouviez le dire avec des
mots, il n'y aurait aucune raison de le peindre".
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Fondation
de l'Hermitage - Lausanne
(LMDA) |
Exposition
terminée
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ITALIE - ROME : Palais des
Expositions
" Giorgio de Chirico "
Du 09 avril au 11 juillet 2010
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En hommage à Giorgio de Chirico (1888 - 1978),
considéré comme le peintre de la "métaphysique en art ", la présente
exposition réunit plus de cent cent quarante peintures, accompagnées d'un ensemble
de documents et darchives, et retrace le parcours complet de lartiste de 1909
à 1975.
Cette rétrospective vise à reconstituer le cheminement de lartiste dans une
présentation en sept thématiques, qui met en relief l'évolution de l'artiste
qui,dans les années 1920, avait une célébrité comparable à celle de Picasso dans ses
périodes bleues ou roses.
Giorgio de Chirico (1888 - 1978), admiré par Guillaume Apollinaire, puis par André
Breton est considéré comme un artiste majeur du XXème siècle. Mondialement connu pour
certaines de ses oeuvres représentant ces fameuses scènes de places italiennes vides
écrasées sous le soleil, de tours ou d'arcades aux perspectives oniriques, son parcours
entre ses scènes de la mythologie, ses paysages, ses sujets orientalistes et ses
autoportraits entremêlés d'oeuvres cubistes ou surréalistes, demeure finalement mal
connu du grand public, en ayant toujours échappé à tout classement dans l'histoire de
l'art moderne.
Né en Grèce à Volo en juillet 1888, Giorgio de Chirico suit à partir de 1899 des cours
de dessins à Athènes où ses parents viennent de s'installer, et s'initie au portait et
à la peinture auprès de Jacobidis.
Son père décédé en 1905, amène sa mère à quitter la Grèce pour l'Italie. De son
côté Giorgio de Chirico souhaite poursuivre ses études en Allemagne, où il s'inscrit
à l'Académie des Beaux-Arts de Munich. Il lit Nietzsche, Schopenhauer et découvre les
peintres Arnold Böcklin et Max Klinger qui l'impressionnent considérablement. Il reste
à Munich jusqu'en 1910 et y peint ses premières oeuvres connues inspirées de Böcklin.
Il retourne à Florence quelques mois , où il peint quelques nouveaux tableaux, sa série
des " Enigmes " où apparaissent ses premières inspirations de style
métaphysique.
Dans ses Mémoires, il écrit : " Je peignais de temps en temps des toiles de
petites dimensions; ma période böcklinienne était terminée et j'avais commencé à
peindre des sujets où je cherchais à exprimer ce sentiment mystérieux et puissant que
j'avais découvert dans les livres de Nietzsche : la mélancolie des belles journées
d'automne, l'après-midi dans les villes italiennes "
Il sinstalle en juillet 1911 à Paris, où il rencontre en premier lieu Guillaume
Apollinaire qui, dès 1913, l'introduit dans le milieu artistique parisien. Il fait la
connaissance de Picasso, Derain, Max Jacob, Braque, Picabia, ainsi que Paul Guillaume, qui
sera son premier marchand.
Au Salon d'Automne, puis au Salon des Indépendants de 1913, il présente plusieurs
oeuvres et vend son premier tableau intitulé " La Tour Rouge ".
Avec la guerre, Giorgio de Chirico doit retourner en Italie où il est appelé sous les
drapeaux. Affecté à Carrare, il rencontre Filipo de Pisis et Carlo Carrà.
De ces rencontres, naît la "peinture métaphysique " .
De Chirico expose alors sa conception de l'art dans la revue " Valori Plastici",
laquelle sera le premier support théorique des peintres futuristes et dadaïstes
italiens.
En 1919, il publie un " Manifeste Métaphysique " dans lequel il exprime qu'il
existe une perception d'une réalité invisible derrière une réalité visible.
Cette même année, il a une nouvelle révélation après une visite au Musée de la Villa
Borghèse. " En regardant les tableaux des maîtres, je n'y avais vu
jusqu'alors que ce que tout le monde voit : des images peintes ".
Mais pour lui, c'est au delà qu'il faut aller, pour trouver l'essence de l'art : voir
comme si nous y voyions pour la première fois, vivre cet instant comme si nous étions
nous-même à la place de l'artiste en train de produire l'oeuvre que nous regardons.
Lonirisme, les dimensions métaphysiques et prophétiques, se répètent dans les
années 20 dans son oeuvre et influence dimmédiates résonances dans le mouvement
surréaliste naissant, notamment chez Magritte, Max Ernst, Picabia et Paul Eluard.
André Breton voit en lui lartiste de la " nouvelle mythologie moderne" en
formation.
Ayant fait connaissance de Raïssa Gurievich, une danseuse russe qui deviendra sa femme,
il s'installe de nouveau à Paris en 1925. Mais la nouvelle orientation que prend alors sa
peinture, quittant insensiblement la voie métaphysique, et l'empreinte du surréalisme,
le conduit à une rupture avec André Breton.
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images/Chirico7.jpg Giorgio de Chirico
" Place d'Italie : La Tour Rouge "
Huile sur toile - 1943
© Coll. Part.
images/Chirico13.jpg Giorgio de Chirico
" Le Consolateur"
Huile sur toile 100 x 81 cm - 1958
© Coll. Part.
Rome
Giorgio de Chirico
dans son atelier
©
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Il expose en 1927 et 1928 avec les artistes du Groupe
Novecento en Italie, puis en Angleterre et aux Etats-Unis tandis que la critique
s'interroge sur son nouveau style.
En 1930, il réalise une série de lithographies pour illustrer les " Calligrammes
" d'Apollinaire, réalise des décors et des costumes pour les Ballets Ruses de
Diaghilev, et fait la rencontre de son deuxième épouse Isabella Pakszwer avec qui il
vivra jusqu'à ses derniers jours.
Les années suivantes conduisent Giorgio de Chirico en Italie, aux Etats-Unis, à la fois
pour des travaux pour le théâtre, mais aussi pour des expositions, tandis que ses
oeuvres s'orientent vers des compositions baroques inspirées de thèmes du XVIIème
siècle. En 1944, Giorgio de Chirico décide de s'installer définitivement à Rome.
C'est sa période " métaphysique " qui intéresse le public et la critique,
davantage que sa production récente, malgré toutes les expositions auxquelles il
participe, comme la Biennale de Venise en 1948, dans laquelle il présente ses dernières
oeuvres.
Jusque dans les années 1955 à 1960, ses expositions sont nombreuses. Mais il ne cesse de
dénoncer les falsifications qui envahissent le marché de l'art; il veut continuer à
peindre en marge des tendances contemporaines, tout en reprenant de temps à autres les
thèmes métaphysiques qui l'intéressent, mais en se refusant de s'inscrire dans un genre
dans lequel on veut l'enfermer.
Les années qui suivent, sont consacrées à la sculpture, mais aussi aux décors pour le
théâtre, avec différentes expositions en Italie, aux Etats-Unis, au Japon, en France,
jusqu'à son décès le 20 novembre 1978, à Rome.
Rome
: Palais des Expositions
( LMDA)
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Exposition terminée
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ITALIE - MILAN : Palazzo Reale
" Egon Schiele et son temps "
Du 24 février au 06 juin 2010
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L'objet de cette exposition est de reconstituer autour de la figure de Egon Schiele, le
climat culturel de Vienne, dans les premières années du XXème siècle, depuis la
fondation de la Sécession, en traversant les tendances expressionnistes de
génération suivante jusqu'en 1918, années qui seront marquées par la fin de la
Première Guerre mondiale et le la mort de Klimt et de Schiele.
En provenance du Musée Leopold à Vienne, les 40 tableaux les plus significatifs et les
travaux sur papier de l'artiste ont été réunis, ainsi que quelques chefs-d'oeuvre des
peintres de sa génération tels que Klimt, Kokoschka, Gerstl, Moser et de nombreux autres
acteurs de l'expressionnisme autrichien de l'époque.
Egon Schiele est né en 1890 à Tulln, dans une petite ville proche de Vienne en
Autriche. Dès l'enfance il exprime un réel talent pour le dessin. Son père, qui
exerce le métier de chef de gare l'encourage dans cette voie, mais atteint d'une
maladie mentale, il meurt en 1905.
Ce décès précoce ternit la jeunesse de Egon Schiele, et lui procure une vision du monde qui dès lors sera
souvent sombre et torturée.
Il décide contre l'avis de son tuteur Leopold Czihaczck, de poursuivre le dessin et
d'entrer à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne. Mais il trouve que l'enseignement y est
beaucoup trop académique, et il quitte les Beaux Arts en 1909 pour créer avec ses amis
le "Seukunstgruppe" ( Le Groupe pour le Nouvel Art).
Ses premiers travaux s'inspirent de l' impressionisme, mais très
vite, il est attiré par la Sécession Viennoise. Son travail est alors très marqué
par les travaux de Gustav Klimt. Mais d'autres influences telles que celles de Van Gogh,
de Hodler, et de Georges Minne jouent aussi un rôle essentiel dans l'évolution et la
construction de son style. ll peint des portraits, car ils sont pour lui à l'époque une
activité lucrative.
L' une des oeuvres qui marque alors un tournant dans l'évolution de son travail pictural
est le "Portrait de Gerti Schiele ", sa soeur, qu'il peint en 1909 . Il la
représente sur un fond vide, monochrome et uniforme. Cette mise en valeur du sujet sur
des fonds monochromes sera l'une des caractéristiques de son style et marquera
beaucoup d'oeuvres qu'il réalisera par la suite.
C'est à
partir des années 1910 qu'il commence donc à affirmer ce style plus personnel
caractérisé par le dépouillement de la forme, la sobriété du contenu, l'utilisation
d' arrière plans sans ornement, sur lequel le personnage ou le sujet se détache. De
plus, Schiele attache un très grande importance aux autoportraits. Il ne cherche pas à
représenter sa condition sociale ni son état émotionnel, mais il cherche à transcrire
l'intériorité angoissée du moi, par les positions excentriques du corps ou des mains
qu'il peint. Ces positions non conventionnelles, les poses extrêmes,les traits déformés
et grimaçants, créent une distance avec le spectateur et lui cause une gêne, voire une
tension.
Egon Schiele dessine vite. Il a
un "coup de crayon", qui constitue une caractéristique à part entière de son
art. Pour lui, le dessin a une valeur pour son côté allusif, immédiat,spontané,
inachevé. La coloration des dessins ne sert qu'à renforcer l' expression
qu'il veut donner au sujet. Mais il évoluera progressivement en donnant aux parties
arrondies du corps des formes anguleuses soulignées de traits fins, et précis. Il lui arrivera parfois de ne pas achever le dessin, de ne pas
traiter le sujet jusqu'au bout, et de laisser le tableau inachevé.
Egon Schiele enferme ses sujets dans des contours soulignés et bien
visibles. Ses coloris sont les tons bruns, rouges, noirs et verts qui amplifient l'aspect
dérangeant et inquiétant de ses peintures. La pâleur des chairs invoquent la mort.
Cette manière d'utiliser les couleurs accentue la force expressive, et froide des
compositions.
Dans son oeuvre, le nu occupe
une place très importante. Il est en effet fasciné par le corps humain, par sa
précarité et par les pulsions dont il est l'objet. Le corps de la femme l'inspire et il
peint au cours des années des toiles dont les modèles prennent des positions de plus en
plus provoquantes. Les personnages sont souvent dans des poses figées, sans
expressivité, mais remplies d'angoisse. C'est ainsi que le nu érotique et obcène a une
place importante chez Schiele, qu'il représente le sexe masculin ou féminin, c'est
toujours de manière univoque.
Schiele donne aussi aux mains une grande importance. La main, et le geste sont
généralement très expressifs et prennent aussi des poses particulières, voire
énigmatiques qui influencent profondément le caractère du tableau, ou sa signification.
Les mains, tout comme les visages semblent être pour Egon Schiele non pas des moyens de
communiquer au sens habituel, mais des moyens d'exprimer son être profond en dehors de
toute convention sociale.
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Egon Schiele
"Jeune Femme demi nue allongée "
1911
© Albertina - Vienne
Egon Schiele
"Femme assise à la jambe
repliée",
1917
Craie noire et gouache (détail)
© National Gallery
Prague
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Egon Schiele
Photographie de Anton Josef Trcka - 1914
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La signature elle même de l'artiste prend un sens dans ses tableaux. Il accorde beaucoup
d'importance à la composition de celle ci où il indique son prénom, son nom et la date
sous une forme close, comme un cachet d'authentification. Selon les toiles, il appose
parfois une ou plusieurs signatures, signifiant en cela celles qui étaient plus
importantes pour lui. D'autres ne sont pas signées, sans doute pour mettre en évidence
leur côté inachevé qu'il leur accorde. Sur certains dessins, la signature est placée
à l'inverse du sens du dessin pour la lire, pour créer la distance par rapport à ce que
l'on voit.
L'originalité totale d'Egon Schiele est finalement qu'il fait du corps
humain un puissant support de l'expressivité.
Au cours de l'année 1910, il peint un grand nombre de nus expressifs.ll quitte Krumau en
1911 et s'établit à Neulenbach pour vivre avec son modèle Valérie Neuziel, dite Wally.
En 1912, à la suite d'une comdamnation pour distribution de dessins immoraux, il se voit
confisquer quelques-uns uns de ses dessins érotiques, et fait trois jours de prison à la
suite du procès de Sankt Polten.
Son sentiment d'injustice et de
révolte grandit : il réalise un certain nombre de dessins érotiques de plus en plus
provoquants. Sa révolte contre la société est exacerbée et trouve son expression dans
un certain nombre d'oeuvres comme par exemple "Le Cardinal et la Nonne" ou dans
des autoportraits où il se peint en une victime incomprise.
Egon
Schiele et Valérie Neuziel
son modèle et son amie depuis 1911 se séparent en 1915. Le 17 juin de la même année,
il épouse Edith Harms. Il est peu après mobilisé à Prague puis à Vienne.
L'art de Schiele évolue et semble devenir plus équilibré : les thèmes ne sont plus les
mêmes, les corps sont moins torturés et moins fragiles. Il peint en 1918 un tableau
intitulé " La Famille" qui caractérise particulièrement cette évolution
Cette année là, son uvre connaît un véritable succès à l'exposition de la
Sécession Viennoise. La plupart des tableaux qui y sont exposés sont vendus.
Quelques mois plus tard , le 28 octobre sa femme meurt de la grippe espagnole et lui même
succombe de la même maladie trois jours plus tard, le 31 octobre 1918.
Palazzo Reale - Milan
Dossier
Egon Schiele
(LMDA) |
Exposition terminée
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SUISSE - BÂLE : Kunstmuseum Basel
" Henri Rousseau "
Du 07 février au 09 mai 2010
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Henri Rousseau
" Nègre attaqué par un jaguar "
Huile sur toile : 114 x 162,5 cm
© Kunstmuseum - Bâle
Henri Rousseau
" Le Combat du tigre et du buffle "
1908
Huile sur toile : 46 x 55 cm
© Museum de l'Ermitage
St Pétersbourg
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Henri Rousseau (1844 -1910) a sans aucun doute été un précurseur de l'art moderne
en s'engageant dans des territoires encore inexplorés en peinture. Alors quil
navait fréquenté aucune école dart, le Douanier Rousseau a peint des
euvres éloignées de toute tradition académique, et de toute influence pour ne se
consacrer à son art que durant ses heures de loisirs, le dimanche. Tout au moins au
début puisqu'il était fonctionnaire des douanes.
N'intéressant personne à l'époque, et inconnu il sest imposé tardivement dans
les salons parisiens, en étant qualifié avec quelque condescendance, de peintre naïf.
Le poète Guillaume Apollinaireet Alfred Jarry d'abord, et puis des artistes comme
Picasso, Léger, Delaunay et Kandinsky, furent les premiers à reconnaître
l'originalité, l'inventivité de son travail et l'importance exceptionnelle de sa
peinture.
Cent ans après sa mort, la Fondation
Beyeler consacre à ce pionnier de lart moderne une grande exposition présentant
une quarantaine de ses chefs-deuvre en provenance des différents musées du
monde et de grandes collections particulières dEurope et dAmérique.
Le visiteur découvre les portraits insolites de Rousseau et ses visions poétiques de la
ville ou de paysages français, dans des euvres imprégnées de mystère, de rêves
de voyages, et d'exotisme, au coeur même des scènes de la vie quotidienne.
Le moment phare de lexposition se situe pour le visiteur là où il découvre les
plus célèbres tableaux de Rousseau, ceux où il peint et représente la vie de la
jungle. N'ayant jamais voyagé autrement que par l'imaginaire, il utilise dès lors
librement des couleurs crues, riches, variées, et somptueuses, pour représenter comment
il imagine la vie dans la jungle, ses animaux, ses habitants, mais aussi parfois la
cruauté de celle-ci en contrepoint à la cruauté de la vie civilisée.
Ses compositions picturales tiennent à la fois du merveilleux, de l'onirique, et des
représentations remontant de l'enfance. Par son oeuvre, Henri Rousseau ouvre la peinture
à un ensemble de représentations nouvelles, à un nouveau monde où l'imaginaire prend
sa place, se déploie au fil des tableaux, et qui derrière l'apparence de la naïveté,
traduit une profonde angoisse devant la réalité et les contraintes de la société. Les
dadaïstes, les cubistes et les surréalistes reconnurent en lui un véritable maître et
un précurseur.
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C'est au septième Salon des Indépendants, en 1891, il a alors 47 ans, qu' Henri
Rousseau, qui peignait jusque là des paysages ou des vues de Paris, décide de présenter
une composition toute exotique appelée " Surpris", représentant un tigre
apeuré par la foudre au milieu d'une jungle sous l'orage.
Le 3ème Salon d'Automne de 1905 à Paris, lui donne
l'occasion de présenter une oeuvre intitulée " Le Lion ayant faim " au coté
de tableaux aux couleurs vives, intenses, aux dominantes rouges, peut-être même
sanglantes, apposées à coups de pinceaux vifs comme des coups de griffes, de Matisse,
Vlaminck, Manguin, Derain, Valtat, Vuillard, Rouault ou Bonnard, comme pour se débarasser
de l'impressionnisme. Peut-être sera-t'il à lui seul celui qui donnera l'idée à un
critique de l'époque d' enfermer tous ces peintres dans une "cage aux fauves",
et qui donnera son nom au " fauvisme ".
Cette oeuvre si particulière, lui vaut
les moqueries de la critique et du gotha journalistique, et même de la plupart des
autres artistes, sauf le peintre Félix Vallotton qui écrit alors : " Monsieur
Rousseau devient plus stupéfiant d'année en année... C'est l'alpha et l'oméga de la peinture... Tout le monde ne rit pas, du reste, et certains qui en auraient
envie s'arrêtent bientôt ; il est toujours beau de voir une croyance, quelle qu'elle
soit, si impitoyablement exprimée".
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Henri Rousseau
dans son atelier - 1905
© |
C'est en effet un monde hors de l'ordinaire qui au
fond, intéresse Rousseau, un monde hors de la réalité de sa vie misérable, hors de ses
drames familiaux, des déboires affectifs, et de ses échecs comme artiste peintre. Il se
dit peintre réaliste, et ne veut peindre dit-il, que la nature, "cette belle et
si belle nature, disait-il, que tout artiste sincère se doit de vénérer
".
Il a été bercé par les contes traditionnels que lui racontait une vieille tante
durant son enfance à Laval. Impressionné quelques années plus tard par la lecture de
Robinson Crusoe et de Paul et Virginie, Rousseau restera imprégné de la lecture qu'il
fera en suite de Jean-Jacques Rousseau et du concept de l'homme naturel et du bon sauvage.
C'est dans ces lectures, et dans la
vogue d'une époque où les expéditions françaises vers l'Afrique, la Cochinchine se
multiplient, que Rousseau puise son inspiration.
Il fréquente aussi les musées, pour y copier des oeuvres, afin de parfaire sa technique,
et il découvre les oeuvres de Rubens, Van Loo, Géricault, Delacroix, François Boucher,
dont en particulier la " Chasse aux lions " qui l'impressionne
considérablement, ou encore la tapisserie de la " Dame à la Licorne".
Il rencontre aussi Paul Gauguin, qui lui raconte en 1894 ses périples dans les Iles
Polynésiennes, ce qui exacerbe encore davantage son imaginaire exotique.
Il va puiser beaucoup aussi son inspiration dans ses
promenades au Jardin des Plantes, au Muséum d'Histoire naturelle ou au Jardin
d'Acclimatation, ainsi que dans l'imagerie populaire, les photographies et les cartes
postales qu'il collecte.
Mais malgré la légende qu'entretiendra un moment son ami Guillaume Apollinaire, jamais
il ne quittera Paris, et c'est
uniquement dans son atelier que Rousseau composera ses célèbres jungles. Ses mises en
scène exotiques, ses forêts vierges seront autant de traductions de ce qu'est pour lui
la vie, une jungle avec ses cruautés, ses peurs, ses beautés, comme celles de ses
épouvantes d' enfant.
Cette jungle exubérante, épaisse,
luxuriante et inquiétante qu'il représentera de multiples fois, fruit d'une totale
imagination créatrice, constitue un thème central et essentiel dans son oeuvre, au
côté de ses portraits, de ses paysages urbains ou de ses allégories. C'est en ce sens
qu'on peut dire que l'art d'Henri Rousseau est celui du détournement de l'imaginaire
avant la lettre, et avant que les dadaïstes, puis les surréalistes n'élèvent cette
pratique de l'imaginaire et du détournement à un art complet en soi.
Kunstmuseum Basel
(LMDA)
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Exposition terminée
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ALLEMAGNE - KARLSRUHE : Staatliche Kunsthalle
" De Rodin à
Giacometti "
Du 28 novembre 2009 au 28 février 2010
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images/Brancusi3.jpg Constantin Brancusi
" Muse Endormie II"
1925
© Kunsthauss Zürich
VG Bild-Kunst - Bonn
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Avec plus de cent oeuvres d'une soixantaine d'artistes, la
Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe propose pour la première fois en Allemagne un large
tour d'horizon sur la sculpture entre 1900 et 1945. L'exposition n'entend pas retracer
l'histoire des styles, mais présenter sous des angles différents, des oeuvres uniques
remarquables.
Le visiteur doit se laisser aller au plaisir de contempler ces oeuvres disposées
deux par deux pour favoriser leur comparaison. La diversité des thèmes et la richesse
des matériaux invitent à découvrir la vitalité de la sculpture moderne.
Paris, la métropole culturelle de l' Europe au XIXème siècle, est demeurée par
la suite le centre des mouvements artistiques. La capitale farnçaise a attiré des
artistes de l'Europe entière, qui ont fait rejaillir son rayonnement dans leur pays en y
apportant l'impulsion de l'avant-garde. C'est ainsi que l'exposition intègre également
l'Espagne et l'Italie, la Suisse, l'Angleterre, la Hollande, la Russie, la Pologne, la
Tchéquie, la Hongrie, la Roumanie et, avec Calder les Etats-Unis. A travers l'ensemble
des thèmes se profile le rapport corporel émotionnel de l'homme à l'espace.
Les titres des différentes sections de l'exposition nous entrainent sans cesse vers de
nouvelles perspectives.
En prélude à l'exposition sont présentés des "Visages "dont la
vivacité fugitive prouve la fascination toujours intacte de quelsques artistes tels que
Rodin ou Giacometti, pour ce type d'expression, loin du portrait conventionnel.
Un groupe de "Figures Classiques" montre à quel point le vieux thème de la
figure maintient son importance, même dans le siècle de l'art non-objectif avec des
oeuvres de Maillol, Lehmbruck, Kolbe, et Blumenthal.
Tel un leitmotiv, le thème des "Torses" traverse l'art moderne. Des
fragments de corps représentent l'ensemble tout en concentrant le regard sur l'essentiel
: Rodin, Lehmbruck, Brancusi.
C'est avec force que se déploie le groupe des "Figures Expressives".
Gestes et vêtements renforcent les sentiments pour les conduire au pathos le plus
expressif avec Bourdelle, Barlachg, Lehmbruck, Beckmann, et Kollwitz .
Le thème de l' "Aspiration aux Origines " souligne l'engouement pour les
cultures non européennes. A travers une impressionnante série de sculptures expressives,
l'impulsion trouvée dans les arts océaniens et africains rejoint le vécu du langage
corporel : Gauguin, Derain, Modigliani, Zadkine, Kirchner, Heckel, et Schmidt-Rottluff ).
Sous le concept "Regards Brisés", apparaissent les nouveautés du cubisme et du
futurisme. La perception des corps est dynamisée, les surfaces réduites en facettes, le
mouvement des yeux ainsi que la fantaisie stimulés. A chacun de faire jouer son
imagination afin de parvenir visuellement à réunir les multiples éclats en une image
unique où l'espace et le corps se rejoignent avec des oeuvres de Picasso, Laurens,
Boccioni, ou Gabo.
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images/Beckmann11.jpg Max Beckmann
" L'homme dans le noir "
1934
© Sprengel Museum - Hanovre
VG Bild-Kunst - Bonn
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" Pénétré par l'Espace" constitue une section à part.
Des formes massives et vides se conditionnent les unes les autres et font
s'interpénétrer extérieur et intérieur avec Archipenko et Moore). Depuis les débuts
de l'art moderne, l'abstraction possède un adversaire radical : l'objet pur.
"Ebranlement et charme de l'Objet" se réfère ainsi aux choses quotidiennes.
Hissées sur des socles, elles se transforment en oeuvres d'art. De subtiles combinaisons
de différents objets trouvés stimulent ainsi l'imagination : Duchamp, Man ray, Max Ernst
).
L'antithèse se sont les " Formes originelles ", métaphores de la vie
naissante : Brancusi, Arp, et Schwitters.
Des "Dessins dans l'Espace " créent comme par enchantement des corps en
mouvement : Lipchitz, Calder, Gonzalez .
Avec les " Sculptures Constructives et Architectoniques ", le figuratif se
retire de plus en plus pour finalement céder le terrain à la stéréotomie, ce qui
permet la création de futurs modèles d'espaces de vie d'où l'homme est absent : Obrist,
Malevitch, Rodtschenko, Bill.
Le large tour d'horizon de cette exposition dans le parcours de la sculpture moderne de la
première moitié du XXème siècle prend fin de manière impressionnante avec le retour
de l' "Homme dans l'Espace".
La dernière figure surréaliste de Giacometti mêle le moi et le vide. Après sa
rupture avec les surréalistes, Giacometti s'est acharné, contre l'esprit du temps, à
étudier le modèle. Ce nouveau départ aura été pour lui l'occasion de réduire à une
masse intime la tête et le corps, lesquels laissent ainsi ressentir l'incommensurabilité
du monde.
Ces signaux du Moi infime dans l'espace sont apparus comme les germes d'une image
existentielle de l'homme. Cette image s'est opposée, après 1945, à la prépondérance
de l'art non-objectif et ouvrit à la sculpture des lendemains d'une variété infinie.
Staatliche Kunsthalle -
Karlsruhe
(LMDA) ( Avec nos remerciements à Petra Holtmeyer ) |
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Exposition terminée
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ALLEMAGNE - FRANCFORT : Staedel Museum
" Botticelli "
Du 13 novembre 2009 au 28 février 2010
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Sandro Botticelli
" Le Printemps" (détail) 1482
Huile sur bois - 203 x 314 cm
© Galleria degli Uffizi
Florence
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Le Musée Staedel de Francfort présente dans cette
exceptionnelle exposition quelque 80 euvres de Sandro Botticelli ( 1445 -1510 ),
ainsi que les peintres contemporains qui travaillèrent avec lui dans son atelier. Il
s'agit de la première grande présentation des maîtres italiens de la Renaissance en
Allemagne, accompagnés dune sélection de portraits, des tableaux mythologiques et
allégoriques de l'époque
La peinture de Sandro Botticelli est devenue la plus représentative de la Renaissance
italienne, avec l'idéalisation du portrait féminin. La beauté idéale des figures
mythologiques et la grâce de ses figures élégantes aux visages de Madone, font de l'art
de Botticelli la quintessence de l'art florentin à l'époque des Médicis et de Laurent
le Magnifique. Le charme tant vanté de ses représentations ne repose pas tant dans la
mise en oeuvre magistrale des idéaux de la Renaissance, mais essentiellemnt dans
l'expressivité de ses scènes et de ses personnages mis en scène dans une beauté à la
fois classique et mélancolique.
L'ensemble des oeuvres de Botticelli réunies ici, avec les oeuvres des artistes de son
atelier tels que Filippino Lippi ou Andrea del Verrocchio permettent de souligner le
caractère exceptionnel des oeuvres majeures de l'artiste de la Renaissance florentine.
L'exposition met en relief ainsi toutes les phases du travail de Botticelli au cours de
son parcours, confrontées avec les euvres proches des thèmes réalisés par ses
contemporains, et éclaire le visiteur sur le contexte historique de leur création.
Structurée en trois parties, elle présente les différentes thématiques qui
définissent l'ensemble de l'euvre picturale de Botticelli. En premier lieu, ce sont
les portraits allégoriques qui intéressent principalement l'artiste.
Dans une deuxième partie ce sont les célèbres représentations mythologiques des
divinités féminines et des héroïnes vertueuses, qui sont présentées en regard avec
les oeuvres des artistes de son époque.
Dans une troisième partie, l'exposition met en relief sa riche collection de peintures
religieuses.
Formé dans l'atelier de Fra Filippo Lippi, Sandro Botticelli a pour voisins d'études
Andrea del Verrocchio, Ghirlandaio et les frères peintres Piero et Antonio Pollaiuolo,
qui sont reconnus comme les meilleurs artistes florentins de la seconde moitié du
Quattrocento.
En 1470, ayant obtenu un contrat public, Botticelli s'affirme comme l'un des plus
prestigieux peintre de retables.
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Sandro Botticelli
(Autoportrait)
Détail de " L'Adoration des Rois Mages "
vers 1474
© Galleria degli Uffizi
Florence
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Tout au long de sa vie, il put ainsi se tenir dans la faveur de la
famille régnante des Médicis à Florence et de ses partisans. En mettant en oeuvre les
désirs de celle-ci dans une ornementation innovante le travail de Botticelli ne reposait
pas uniquement sur la maîtrise qui était la sienne de la tradition florentine et de la
représentation des figures de l'art antique, mais il reposait aussi sur des idées
concrètes et des concepts qui mettaient en relief l'humanisme des Médicis.
Stäedel Museum Francfort
Dossier
Botticelli
(LMDA) |
Exposition terminée
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NEW YORK : Musée Guggenheim
" Wassily Kandinsky "
Du 18 septembre 2009 au 13 janvier 2010
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images/Kandinsky49.jpg
Wassily Kandinsky
" Improvisation 28 -
seconde version"
1912
© Guggenheim Museum
New York
images/Kandinsky33.jpg
Wassily Kandinsky
" Cercles "
1926
Huile sur toile 140 x 140 cm
© Guggenheim Museum
New York
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La Städtische Galerie Lenbachhaus à
Munich, le Musée Solomon R. Guggenheim de New York et le Centre Georges Pompidou à Paris
grâce au leg de la veuve de l'artiste Nina Kandinsky, sont les trois musées qui
possèdent les plus vastes collections au monde des oeuvres de Wassily Kandinsky.
Ces trois musées se sont
associés pour présenter à leur public une vaste rétrospective de lun des
artistes les plus importants du XXème siècle. Cela permet aujourd'hui au Musée
Guggenheim, d'accueillir cette grande rétrospective consacrée à Wassily
Kandinsky, considéré comme le fondateur de l'art abstrait. Des prêts d'autres musées
et de collections particulières avec des oeuvres venues de Tbilissi en Georgie,
offrent un complément exceptionnel à cette rétrospective
C'est ainsi que sont présentées toutes les étapes importantes qui ont marqué l'oeuvre
de Kandinsky avec une complémentarité idéale entre les différents musées qui permet
de proposer une exposition couvrant tout le parcours du peintre avec la présence des
principaux chefs-doeuvre qui marquèrent les étapes décisives de son art.
Né à Moscou en 1866, enseignant au Bauhaus en Allemagne jusqu'à 1933 et mort à
Neuilly-sur-Seine près de Paris en 1944, cinq ans après avoir acquis la nationalité
française, Wassily Kandinsky, a d'abord fait des études de droit et d'économie. Il
décide de se consacrer à la peinture en 1896, près avoir été impressionné par la
représentation d'une meule de foin peinte par Claude Monet et s'installe à Munich pour y
suivre les cours de l' Académie des Beaux-Arts où il étudie jusqu'en 1900.
Il voyage ensuite beaucoup à travers l'Europe, visite l'Italie, la Hollande, l'Autriche,
la France, et peint en 1907, une oeuvre intitulée "La vie mélangée",
présentée pour la première fois en France évoquant la Russie traditionnelle. C'est une
oeuvre figurative dans laquelle transparaît déjà l'importance qu'il donne au
chromatisme et à la répartition des taches colorées.
Wassily Kandinsky trouve dans l'essai d'un jeune historien de l'art,
K. Worringer intitulé "Abstraktion und Einfühlung", la matière de ce qu'il
appelle le trouble mental de l'homme devant le monde, et les découvertes
scientifiques qui remettent en cause la validité des lois considérées immuables.
C'est dans ce contexte qu'il réalise ainsi à cette époque la première
"Aquarelle Abstraite" et qu'il s'engage dans la réalisation d'oeuvres qui
deviendront les premières oeuvres entièrement abstraites de l'Art Moderne.
Kandinsky s'installe quelque temps après à Murnau en Bavière, où il rencontre Alexi
Von Jawlensky, puis Franz Marc avec qui il fondera le groupe Der Blaue Reiter (Le cavalier
bleu).
Il fait paraître en 1911, un essai sur
l'art qu'il intitule " Du spirituel dans l'art". dans lequel il s'interroge sur
les rapports entre l'esprit et l'expression artistique et sur la représentation abstraite
par opposition au monde du figuratif.
Pour lui il y a une nécessité intérieure, voire mystique, dans l'abstraction qui repose
sur trois principes. L'artiste est un créateur qui doit exprimer ce qui est propre à son
envie personnelle d'exprimer ou de ne pas exprimer. Il doit exprimer et s'exprimer par
rapport à son époque et selon les valeurs du langage de son époque. Il doit exprimer au
travers ce langage, les éléments de ce qui est propre à l'art, comme valeur
universelle, hors des contraintes de l'espace, du temps ou de la forme.
Selon lui, c'est donc l'élément de l'art pur et éternel qui confère sa valeur et
son âme à l'oeuvre de l'artiste. L'oeuvre peut de ce fait échapper totalement à
l'âme des contemporains et nécessiter des années et des siècles pour parvenir par son
esthétique à toucher l'âme de l'homme.
L'année 1911, est également l'année où il peint "Composition V", qui
fait scandale et "Peinture avec cercle", une toile jamais vue à Paris,
considérée comme son premier tableau abstrait.
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Wassily Kandinsky © |
En 1916, il publie un nouvel essai intitulé
"De l'artiste", puis il revient à Moscou en 1918 où il crée le
"Narkompros" (Commissariat du peuple pour le progrès intellectuel), et
devient professeur à l'Académie des Beaux-Arts.
C'est une période où Kandinsky participe à l'acquisition d'uvres d'art pour la
création du Musée de Moscou et intervient dans la création de 22 musées en
province en 1919. Il crée encore un Institut de Culture Artistique ("L'
lnkhuk"), et obtient le titre de Professeur de l'Université de Moscou .
En 1921, Il fonde l'Académie des Sciences Artistiques, mais il sent
la situation se dégrader et il décide de quitter l'URSS. Appelé par W. Gropius à
Berlin, il retourne en Allemagne où il devient en 1922, professeur au Bauhaus de
Weimar, puis ensuite au Bauhaus de Dessau. Viennent le rejoindre certains artistes
russes, tel que Gabo ou Pevsner, auteurs du " Manifeste Constructiviste" qui
quittent Moscou pour fuir le régime communiste .
C'est après cette première période d'une technique reposant dans son oeuvre
sur la spontanéité gestuelle et lyrique, qu'à partir de 1922, en poursuivant ses
recherches, il introduit des éléments géométriques dans ses compositions, suivant
l'esthétique du suprématisme.
C'est l'objet principal de cette exposition qui présente de nombreuses oeuvres
réalisées au temps de l'école du Bauhaus, jusqu'à sa fermeture par les Nazis en 1933.
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Voir
dossier Wassily Kandinsky
Musée Guggenheim
Vidéos
(LMDA) |
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exposition
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exposition
Musée de
la Marine
Paris
Mathurin Méheut
Du 27 février au 30
juin 2013
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cinéma
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cinéma
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théâtre
Voyage
au bout de la nuit
d'après
Louis- Ferdinand Céline
Mise en scène Françoise Petit
avec
Jean-François Balmer
Théâtre de l'Oeuvre 55, Rue de Clichy Paris - 75009
Jusqu'au 24 mars 2013
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