| |
|
http://www.lemondedesarts.com |
|
|
|
|
Georges Malkine en 1924
© Coll. Part.
|
GEORGES MALKINE
( 1898 - 1970 )
Georges Malkine en 1946
© Coll. Part.
|
Georges Malkine en 1924
Photo dédicacée à Robert Desnos
du 21 septembre 1924
© Coll. Part.
|
Georges
Alexandre Malkine est né le 10 Octobre 1898 à Paris au 77, Rue du Cardinal
Lemoine. Sur la maison natale, expliquait-il, " il y avait une plaque
commémorative : Eau et gaz à tous les étages"...Son père, Jacques Malkine, est originaire d'Odessa où il a passé son enfance.
Violoniste, il est arrivé à Paris en 1893, pour y suivre les cours du conservatoire de
musique. Il rencontre Ingeborg Magnus, originaire de Copenhague venue elle aussi à Paris,
pour perfectionner son instrument, le violon. Ils se marient en 1898 après avoir demandé
la nationalité française, et entament une carrière européenne de concertistes.
|
Le jeune
Georges Malkine fait son école primaire, et ses études au Lycée Janson-de-Sailly, puis
au Lycée Condorcet, tandis que son père lui apprend le violon. Sa préférence va
davantage au piano, et au dessin, pour lequel il se prend de passion. Pendant que ses
parents sont en tournée, il séjourne fréquemment à Boulogne sur Mer, chez une
soeur de sa mère, Gerda, qui est pianiste.
Quand la guerre éclate en 1914, Georges Malkine est en voyage pour la Russie, pour rendre
visite à des cousins éloignés Mais il est arrêté à Berlin, où il rendait visite aux
parents de son père, et rencontre beaucoup de difficultés pour revenir en France où il
retrouve ses parents en Normandie.
Georges Malkine arrête ses études, et travaille pour aider ses parents. En 1917, il est
mobilisé et envoyé au front dans les Ardennes, où il est blessé en début 1918.
Transféré au Val de Grâce, il rencontre Guillaume Apollinaire, et en 1919 Claude-André
Puget.
|
En 1919, très affecté par le décès de sa mère,
atteinte de tuberculose, et par le remariage de son père qui a pris la décision de
quitter Paris pour New York, Georges Malkine décide de partir en Afrique, pour y faire la
chasse à l'éléphant.
Il revient à Paris au bout de quelque temps, et vit des petits métiers pour vivre :
vendeur de cravates, violoniste dans un orchestre, traducteur, comptable, mais aussi et
surtout pour s'acheter le nécessaire pour peindre.
|
C'est en 1921, qu'il décide de se consacrer
véritablement à la peinture, et qu'il détruit toute les peintures qu'il avait
réalisées jusqu'alors. Il rencontre en 1922 Robert Desnos, avec lequel il se lie
d'amitié immédiatement, et fait connaissance de Louis Aragon, André Breton et Paul
Eluard, avec lesquels il sympathise et partage les conceptions radicales et provocatrices
des dadaïstes.
En 1923, il trouve un emploi auprès des services d'urbanisme de la ville de Nice, où il
s'installe, tout en entretenant une correspondance suivie avec Robert Desnos, et des
relations avec le groupe surréaliste naissant.
|
Georges Malkine (à gauche)
en compagnie de Masson , Breton, Morise, Neveux
Photo prise en 1924 par Malkine dans son studio
© Coll. Part.
|
Dès 1924, Malkine s'engage davantage
dans le mouvement surréaliste. Il est le seul et le premier peintre à écrire un texte
automatique pour le premier numéro de "La Révolution Surréaliste" qui paraît
en décembre.
Il dessine à la demande d'André Breton le logo pour "La Révolution
Surréaliste", qui sera utilisé plus tard par la Galerie Surréaliste. De Nice,
en 1925, il livre un second texte pour le numéro 4 de " La Révolution
Surréaliste",
Il rencontre Picabia à Cannes, puis à Paris,
il rencontre Jacques Prévert, Marcel Duhamel, et Yves Tanguy, et à Nice, il reçoit
André Breton et sa femme Simone Kahn, ainsi qu'André Masson, et Max Morise. En Novembre,
par l'initiative de Robert Desnos, il fait une première exposition de ses dessins au sein
d'une présentation du groupe surréaliste à la Galerie Pierre à Paris.
|
C'est en 1926, alors qu'il vient de s'installer à Paris
définitivement, qu'il rencontre l'actrice Caridad de Laberdesque dont il s'éprend, et
qu'il se met à peindre de manière régulière, et intense. La Galerie Surréaliste qui
s'est ouverte en juin, accueille plusieurs de ses oeuvres, et "La Révolution
Surréaliste" reproduit dans ses différents numéros des dessins et plusieurs de ses
toiles telles que " La Nuit d'Amour", "La Vallée de Chevreuse",
L'Espoir" , "Sénégal" oeuvres annonciatrices des tendances de
l'abstraction lyrique.
L'"Orage" qu'il peint aussi cette année là, préfigure la tendance de ce qu'on
appellera le "nouveau surréalisme".
Il écrit un article dans le journal "Paris Soir" intitulé : "La peinture
d'exploration" dans lequel il expose sa conception de la création artistique.
|
En janvier 1927, la Galerie
Surréaliste lui consacre une exposition personnelle réunissant une trentaine de toiles,
dont "Le Premier retour" est dans cette série de celles qui sont déjà
acquises par Breton, Aragon, Charles-François Baron, Jacques Doucet et Nancy Cunard.
Cette exposition connaît un véritable succés.
Cette même année, Georges Malkine et réalise les illustrations du poème de Desnos
" The Night of Loveless Nights" pour Yvonne Georges. La Galerie Au Sacre du
Printemps à Paris organise à son tour une exposition en 1928.
|
Le groupe surréaliste qui connaît quelques temps après
de vives tensions, voit le départ de Desnos, de Prévert, de Queneau, de Masson. Malkine
lui même décide de s'éloigner quelque temps.
Il décide de partir en voyage pour Tahiti au cours duquel il rencontre une américaine
Yvette Ledoux avec qui il revient à Paris et qu'il épouse en février 1930. Ses amitiés
avec Desnos deviennent plus distantes, mais il revoit ses amis Antonin Artaud, Georges
Neveux et Claude-André Puget, tandis que sa situation matérielle devient plus précaire
bien qu'il continue à peindre et à vendre de temps à autre certaines de ses peintures,
tandis que Yvette gagne sa vie en faisant de l'astrologie.
Il signe cette même année la pétition intitulée "Front Rouge"avec les
surréalistes en faveur d'Aragon, et en 1931, le tract "Au Feu" prônant
la lutte antireligieuse en Espagne comme la première étape de la révolution permanente.
|
Georges Malkine
" La Femme Tatouée " 1929
Huile sur toile 80 x 100 cm
© Coll. Part.
|
Georges Malkine
" La Femme Couchée " 1929
Huile sur toile 80 x 100 cm
© Coll. Part.
|
En 1932, il rencontre Patrick Waldberg, qui restera son ami jusqu'à la fin de sa
vie.
La Galerie Clausen lui consacre durant l'année 1933 une nouvelle exposition, mais Malkine
s'arrête alors de peindre, pour préférer se consacrer à une carrière dans le cinéma
où il jouera dans une vingtaine de films, tels que "Mauvaise Graine" avec
Danielle Darrieux, "Le Diable en Bouteille" avec Pierre Blanchard, " La
Dame de Malacca", "Le Joueur", " La Loi du Nord" avec Michèle
Morgan, "Derrière la Façade", "Remorques" avec Jean Gabin, entre
autres films, jusqu'en 1939.
En 1937, Georges et Yvette Malkine font la
connaissance de l'artiste japonais Yozo Hamaguchi, avec qui ils partent quelques temps en
Haïti au cours d'un voyage qui se passent mal car Yvette sombre dans l'héroïne et dans
l'alcool . En 1938, de retour à Paris, Georges Malkine lui même devient dépendant de
l'opium qu'il consomme depuis plusieurs années déjà.
|
En septembre 1939, Georges Malkine est mobilisé, mais est
réformé cinq semaines plus tard pour des raisons de santé, tandis qu'Yvette décide de
retouner dans sa famille à New York. Durant les années 1940 à 1943, Malkine fait divers
métiers : docker, puis ouvrier dans une usine de biscuits à Marseille, puis forain à
Paris.
Engagé dans la résistance française à Paris depuis 1941, il est arrêté par la
gestapo en décembre 1943, torturé et envoyé dans un camp de travail près de Berlin.
Durant les interrogatoires, il parvient à se faire passer pour fou, et à être
libéré.
Son appartement a été totalement dévasté et ses peintures ont disparues. Il est
contraint de se réfugier chez des cousins tandis que sa santé se dégrade.
Georges Malkine est bouleversé par la mort de son ami Robert Desnos qui
survient en juin 1945, et la même année par celle d'Yvette, à New York, qui est
soignée dans un hôpital pour la tuberculose, et qui meurt en novembre.
|
Courant 1946, Georges Malkine parvient à retrouver du
travail comme dessinateur de couvertures de livres, puis correcteur, et fait connaissance
de la militante anarchiste May Picqueray et de sa fille Sonia Niel, avec qui il se lie. Il
obtient un rôle dans une pièce de théâtre de Roger Vitrac, aux côtés de
Juliette Gréco et Michel de Ré, renoue ses contacts avec Antonin Artaud, Puget et
Neveux, tandis que Sonia l'encourage à reprendre la peinture.
La mort d'Antonin Artaud en mars 1948 affecte une nouvelle fois
profondément Georges Malkine. Il épouse Sonia Niel le 18 mars 1948, dont il a déjà eu
un enfant, Monelle, née en février 1947, puis Gilles en novembre 1948.
|
Georges Malkine
" Nicole "
Huile sur toile 1956
29 x 26 cm
© Coll. Part.
|
Georges Malkine
" Kuala Lumpur "
Huile sur isorel 1958
41 x 41 cm
© Coll. Part.
|
Fin 1948, il décide avec Sonia et les enfants de partir pour New
York, et de vivre à Brooklyn. Il y retrouve son père qu'il n'a pas vu depuis trente ans.
Il trouve du travail, reprend la peinture et achève son roman " A bord du Violon de
mer" commencé à Paris durant l'été 1947. En avril 1950 naît son troisième
enfant, Fern, puis Shayan en décembre 1951, tandis qu'il se coupe de tous ses compagnons
surréalistes restés en France.
Georges Malkine n'est pas satisfait du résultat de ses travaux de dessins et de
peinture, de son style et des nouvelles techniques qu'il applique. Il expose
néanmoins à la Galerie Weingarten à Manhattan en 1955, mais en 1956, détruit une
partie de ses toiles, plus satisfait qu'il est d'une nouvelle technique de peinture qu'il
a mis au point avec du sable.
|
Tandis que Sonia et les enfants s'installent courant
1956 dans leur maison de Shady, près de Woodstock achetée en 1953, Malkine les y rejoint
pour y prendre sa retraite en 1959 et continuer de peindre. Il réalise en particulier
"Narcissus" et "Dimanche" avec ses nouvelles techniques, et expose à
partir de 1960, dans différentes galeries de Woodstock. Mais ses expositions n'ont pas
beaucoup de succés, du fait peut-être qu'il recherche dans différentes directions
éloignées du surréalisme.
La toile " La Marchande de pomme de terre" peinte en 1961, annonce par certains
aspects sa série des "Demeures", qu'il réalisera quelques années plus tard,
et l'amène à revenir progressivement vers le style surréaliste.
A Paris, en 1962, une exposition rétrospective sur les surréalistes à la Galerie
Charpentier réunit trois des oeuvres de Georges Malkine.
|
Georges Malkine
" Dimanche soir "
Huile sur toile 1966
© Coll. Part.
|
|
Georges Malkine
" La Demeure de Maurice Ravel "
Huile sur toile 1966
55 x 46 cm
© Coll. Part.
|
Georges Malkine
"La Demeure d'Erik Satie "
Huile sur toile 1966
46 x 55 cm
© Coll. Part.
|
Début 1966, il prévoit de
revenir pour un court séjour à Paris. Il y retrouve avec enthousiasme ses amis qu'il n'a
pas vu et dont il n' a pas eu de nouvelles depuis vingt ans : Claude-André Puget, Yozo
Hamaguchi, Georges Neveux, Jacques Prévert, André Breton, Louis Aragon, André Masson,
Max Ernst ainsi que Patrick Waldberg qui lui organise une exposition à la Galerie Mona
Lisa.
|
En quelques mois, bien que malade, Georges
Malkine peint une quarantaine de toiles destinées à cette exposition, dont la fameuse
série des "Demeures", parmi lesquelles " La Demeure d'André Breton",
"La Demeure d'Alfred Jarry", ou encore " La Demeure de Maurice Ravel
", qui constituent des représentations métaphoriques trancrivant pour lui, l'art,
le caractère et le travail de chacun des artistes concernés.
Aragon lui consacrant une page d'hommage pour cette exposition écrit : "
Est-il trop tard pour faire entrer dans la mémoire humaine ce peintre de l'oubli ?".
|
L'exposition de la Galerie Mona Lisa
rencontre un vif succés, et est suivie en 1967, par l'exposition du Salon de Mai au
Musée d'Art Moderne de Paris, puis à la Galerie Laporte à Antibes.
Malgré la maladie, il s'enferme dans la peinture en menant une vie de reclus à Sceaux,
puis Rue Blondel à Paris, tout en se promettant de retourner aux Etats Unis.
|
En 1968, en Belgique, il est présent dans une
exposition de groupe, intitulée "Trésors du Surréalisme", à Knokke le Zoute.
En 1969, à Paris la Galerie Mona Lisa lui consacre un nouvel accrochage, tandis que
la maladie l'affecte de plus en plus, mais ne ralenti pas son envie de peindre.
Le Musée d'Art Moderne du Centre Pompidou à Paris, lui achète une toile intitulée
" La Fête" cette même année, alors que début 1970, une nouvelle
exposition est organisée en Belgique, à Bruxelles, à la Galerie Govaerts ".
|
Georges Malkine
"Les Passants"
Huile sur toile 1969
91 x 116 cm
© Coll. Part.
|
|
|
Georges Malkine
"La Mer "
Huile sur toile 1970
116 x 89 cm
© Coll. Part. .
|
Son ami Patrick Waldberg publie une
monographie sous le titre :" Georges Malkine".
Georges Malkine peint l'une de ses dernières toiles qu'il intitule "La Mer". Il
meurt quelques semaines plus tard le 22 mars 1970, atteint d'une congestion cérébrale.
|
Georges Malkine, qui a peint près de
500 toiles dans sa vie, et fût inventeur d'une peinture abstraite et gestuelle bien avant
l'heure, à l' origine du lyrisme abstrait, aura été un solitaire et un
individualiste dans sa vie comme dans sa création, à toujours éviter les groupes qu'ils
fuyait, à refuser les appartenances, les anthologies et les autres classements des
artistes et de l'art, par catégories. De sa vie et de son travail, il n'a voulu ne faire
qu'un; de la réalité et de ses rêves, il n'y a jamais rien vu de contraire... Malkine
aura vécu "surréaliste", en donnant à son destin le sens de ce qu'il
trouvait, là où le vent l'emmenait. Il refusait la notoriété, l'argent, la carrière,
et les choses qui confinent les êtres, celles qui définissent, et celles qui confondent
à la fin les vraies issues. Il a toujours pensé que la richesse d'un homme est contenue
dans ses horizons intérieurs : il n'a jamais aimé parler de lui ou encore moins de ses
peintures. Elles étaient pour lui, les aperçus qu'il donnait de lui même, pour ceux que
cela pouvait intéresser.
André Breton dira de l'oeuvre de Georges Malkine, à Patrick Waldberg : "Il a
poussé l'individualisme jusqu'a l'impertinence ! Mais quel art dans l'expression de
l'indicible chaque fois qu'il voulait s'en donner la peine !".
Le Monde des Arts
(avec l'aimable autorisation de Fern
Malkine-Falvey, que nous remercions pour son aide et pour toutes les informations
communiquées.)
|
Georges Malkine en 1924
© Coll. Part.
|
|
| |
|
|
|
|
------
¤¤¤¤¤
|
|
|
|
exposition
¤¤¤¤¤
|
|
|
|
exposition
Musée de
la Marine
Paris
Mathurin Méheut
Du 27 février au 30
juin 2013
¤¤¤¤¤
|
|
|
|
exposition
Musée Marmottan-Monet
Du 21 février au 30 juin 2013
Marie Laurencin
¤¤¤¤¤
|
|
|
|
théâtre
Voyage
au bout de la nuit
d'après
Louis- Ferdinand Céline
Mise en scène Françoise Petit
avec
Jean-François Balmer
Théâtre de l'Oeuvre 55, Rue de Clichy Paris - 75009
Jusqu'au 24 mars 2013
¤¤¤¤¤
|
|
|
|
|