Félix Vallotton (1865-1925) est un
artiste unique qui, bien que proche des nabis, garde sa vie durant un style
à la fois très personnel et résolument moderne. Reconnaissables entre
toutes, ses toiles se distinguent par des couleurs raffinées et un dessin
précis découpant la forme qu'il met également au service de la gravure. Cette exposition est organisée par le Musée dOrsay et
la Réunion des Musées
Nationaux-Grand Palais en co-organisation avec le Van Gogh Museum d'
Amsterdam, le Mitsubishi Ichigokan Museum de Tokyo et Nikkei Inc.. Elle
bénficie du soutien exceptionnel de la Bibliothèque Nationale de France, des Musées dArt
et d'Histoire de Genève et du Musée Cantonal des Beaux-Arts
de Lausanne. L' exposition est réalisée grâce au soutien de la Maison
Bucherer et d'Eiffage Travaux Publics. Avec la participation de Pro
Helvetia, Fondation suisse pour la culture. (RMN)
Félix
Edouard Vallotton naît le 28 décembre 1865 à Lausanne où son père Adrien
Vallotton tient une droguerie. Paul Vallotton son frère est né en 1864,
lequel deviendra plus tard marchand d'art. Sa soeur Hélène naît en 1867. Quand il a dix ans, Félix Edouard entre au collége classique cantonal
de Lausanne, et suit des études tout à fait honorables jusqu'en 1882, date
laquelle il obtient son baccalauréat en latin-grec, tout en manifestant déjà
son goût pour les arts et la peinture.
Il part à Paris suivre les
cours de l'Académie Julian, où il est rapidement remarqué par Jules Lefèvre
et Gustave Boulanger. Il passe le concours d'entrée à l'Ecole des Beaux Arts,
où il est reçu 4ème sur 70, en mars 1883. Tout en restant chez Julian
à Paris, il revient régulièrement en Suisse pour les vacances. Il fait la
connaissance d'artistes suisses, tels que Biler, Reichlen, Gaulis,
Blancpain, et se noue d'amitié avec Charles Maurin et le graveur Félix
Jasinski.
Il
se passionne en effet pour le portrait. En 1887, il présente son " Portrait
de Jasinski tenant son chapeau" au Salon des Artistes Français, lequel
tableau déplaît fortement à son professeur Jules Lefèvre, en raison d'une
certaine liberté qu'il prend dans cette toile par rapport à l'académisme qu'on
lui a enseigné. Les difficultés financières apparaissent, mais il décide
cependant de quitter l'Académie Julian, et il déménage Rue de Vaugirard
à Paris durant l'été 1888.
Il retourne de temps à autre en Suisse, dans le
pays de Vaud, en particulier, où il peint des paysages, tel ses vues sur le
port de Pully, tandis qu' à Paris, il s'intéresse à la gravure et
réalise des eaux-fortes en s'inspirant de Rembrandt et de Millet.
De
retour à Paris, au Printemps 1891, il se consacre à ses premiers travaux de
gravures sur bois, et présente 10 de ses tableaux au Salon des Indpendants
où il expose pour la première fois. Il est alors admis dans le groupe des
Nabis, auprès de Vuillard, Bonnard, et Sérusier.
Il poursuit en 1892
ses activités de gravure et de xylographie, tandis qu'un article dans la
revue "L'Art et l'Idée", fait ses éloges en février 1892, de ses travaux de
gravures. En Mars il participe avec 4 gravures au Salon des Roses-Croix avec les Nabis et reçoit les encouragements de Félix Jasinski, son ami
graveur. Il achève de peindre une toile commencée quelque temps plus tôt
"La Malade", qui constitue un
chef d'oeuvre de virtuosité, de détail et de tradition.
Il vit de
ses gravures, de ses illustrations pour la presse ou l'édition, mais aussi
de portraits de commande. En juillet, il séjourne à Ballancourt avec Hélène
Chatenay, dont il a fait connaissance environ une an plus tôt.
Durant
l'année 1893, il multiplie son activité : il peint "Le Bain au Soir d'Eté ",
qui est présenté au Salon des Indpendants où il fait sensation. Vallotton
abandonne en effet la peinture descriptive qui était la sienne jusqu'alors,
au profit d'une peinture à la figuration synthétique issue de ses travaux de
gravure, qu'il poursuit ainsi que, la lithographie.
Un oeuvre telle que
" Femme au bain se coiffant", peinte quelque temps après en 1895, confirme
ce tournant dans l'évolution du peintre. Il découvre aussi le dessin de
mode avec Mme de Broutelles, et confectionne l'affiche "
La Pépinière", tandis qu'il fait une nouvelle exposition
avec les Nabis chez Le Barc de Boutteville.
L'année 1894, est elle
aussi très riche en activités pour Flix Vallotton, car il rédige quelques
articles pour des revues telles que "Le Courrier Français", "La
Revue Blanche", "Le Rire", travaille àun projet de vitrail,
et expose des gravures sur bois à Genève et Yverdon, et des peintures à
l'exposition de "la Dépêche de Toulouse
", tandis
qu'il séjourne à l'Ile d'Olron où il
peint des paysages.
Son activité devient de plus en plus diversifiée : en exposant au
Salon de
la Libre Esthétique à Bruxelles et Neufchtel en 1895, il
réalise de nombreuses illustrations pour diffrents journaux tels que "Pan"
à Berlin et "Jugend" à Munich, et devient Directeur Artistique de
la Revue Franco
Américaine du Prince Poniatowski. Il réalise aussi des illustrations
pour le livre d'Octave Ozanne intitulé "Rassemblements".
En 1896, il fait la
connaissance de sa future femme Gabrielle Rodrigues-Henriques. Il séjourne
en Bretagne, puis en Suisse, tandis que le Musée des Beaux Arts de Lausanne
fait l'acquisition de son "Autoportrait" de 1885.
En 1897, Félix
Vallotton expose une nouvelle fois avec les Nabis
à la Galerie Vollard
Paris, tandis que Vuillard lui fait cadeau de sa toile intitulée" Grand
Intérieur". Il poursuit la peinture de portraits et de paysages lors de
diffrents séjours dans l'Yonne, en Bretagne, et en Vendée en 1898, et
commence une période pendant laquelle il peint une série de tableaux
d'intérieur, dont "Le Mensonge".
Après une nouvelle exposition en mars avec les Nabis chez Durand Ruel
où il présente 6 toiles, en mai 1899, il épouse Gabrielle
Rodrigues-Henriques, ce qui le sépare d'Hélène Chatenay et de plusieurs de
ses amis. Il séjourne de nouveau à Lausanne, puis à Etretat où il
réalise des peintures de bains de mer et des intérieurs.
En 1900, il se
fait naturaliser français. Les expositions se poursuivent : après
la Sécession
de Vienne, il fait
la
Centennale de l'Art Français de l'Exposition Universelle de
Paris, puis
la Sécession
de Berlin, et séjourne à Lausanne où il peint à nouveau différents paysages.
ll voyage
dans le midi de
la France
en janvier 1901 dans la région de Cannes, et fait une nouvelle exposition au
Salon des Indépendants avec des vues de Marseille, de Nice et de Paris, mais
participe aussi une exposition de groupe Zurich au Kunstlerhauss.
Durant
l'année 1902, il découvre Honfleur et sa région où il peint des paysages,
des intérieurs et des portraits. Il se déplace aussi en Bretagne
à Locquirec, et expose une dizaine de tableaux chez Berheim-Jeune, mais
encore au Salon des Indpendants où il présente cette fois des
portraits décoratifs. Lors de sa nouvelle exposition
à la Sécession de Vienne en Autriche, où il présente
une dizaine de peintures en janvier 1903, il reçoit les félicitations de
Gustav Klimt et de Hodler.
Félix Vallotton
expose encore cette même année au premier Salon d'Automne, dont il est
membre fondateur. Les années 1904, 1905 et 1906 sont consacrées à des
peintures d'intérieur et sont partagées entre les diffrentes expositions en
particulier en Allemagne, et ses voyages en Belgique et Hollande, avec des
liens d'amitiés qu'il noue avec Manguin, Marquet, Gurin et Laprade.
L'année
1908, il participe à différentes expositions dont
la Sécession Munich, et à l'exposition de
la Toison d'Or à Moscou, au
cours desquelles plusieurs de ses toiles sont achetées, en particulier par
le collectionneur Arthur Hahnloser et sa femme lesquel décident de
diffuser son oeuvre en Suisse.
En
1909, il participe à la Fondation de l'Académie Ranson, avec Vuillard,
Bonnard, Denis et Roussel, tandis qu' à Zurich, le Kunstlerhauss organise la
première exposition qui lui est totalement consacrée. Celle-ci est suivie
par une autre exposition personnelle de 49 tableaux
à la Galerie Druet
à
Paris, qui devient son marchand attitré, en 1910, tandis que se multiplient
les expositions à Munich, Prague, Stockholm, Londres et Zurich.
En
1912, une nouvelle exposition est organisée par
la Galerie Druet, tandis qu'il envoie encore 6 tableaux à
la Centennale de l'Art
Français de St Petersbourg, et 43 tableaux à l'exposition d'Art Français qui
se tient au Kunsthaus de Zurich en janvier 1913.
En mars 1914, Paul
Vallotton, frère du peintre ouvre une Galerie à Lausanne, et lui consacre une
nouvelle exposition personnelle, tandis que
la Galerie Druet, présente de nouveau une quarantaine de
toiles.
L
'été
1914, Félix Vallotton est à Honfleur, lorsque se déclare la guerre. Il
cherche à s'engager volontaire, mais il est refusé en raison de son âge. Les
ventes de tableaux diminuent et les difficults financières apparaissent. La
guerre lui inspire en 1915 différents tableaux dont " Le Crime Chatié",
"1914", ou encore "C'est la guerre", et ne cache pas son opinion pour une
victoire française.
En 1917, il visite le front qui lui inspire une série de
paysages de guerre. Il reprend ensuite durant l'année 1919, différents
voyages, en Suisse dans le Valais, et en Bretagne, tandis qu'une nouvelle
exposition chez Druet est organisée, suivie d'une autre à Lausanne, chez
Berheim-Jeune. Courant 1920, tandis qu'il séjourne Avignon les expositions
se multiplient.
Après son succès au Salon d'Automne, il séjourne à Cagnes sur Mer pendant
l'hiver 1920, et entreprend différents voyages au travers les régions de
France jusqu'en 1924, tout en continuant de peindre alors que la maladie le
gagne.
Les expositions se poursuivent durant ces années chez Druet, au Salon
d'Automne et au nouveau Salon des Tuileries de
Paris en 1925. Cette année là, il est hospitalisé en novembre, pour y
subir une opération. Félix Vallotton meurt des suites de cette intervention.
Il venait d'avoir 60 ans.
"Notre
expérimentation cherche à laisser s'exprimer la pensée spontanément, hors de tout
contrôle exercé par la raison. Par le moyen de cette spontanéité irrationnelle, nous
atteignons la source vitale de l''être. Notre but est d'échapper au règne de la
raison... pour aboutir au règne de la vie ". Suite >>>
TONY SOULIE, PEINTURES 1976 - 2008 / par Collectif / Ed. Art InProgress / Album Arts / 558 pages /
illustrations couleurs / Format 24,5 x 31 cm /
Broché avec couverture à rabats illustrée sous coffret. / Prix : 75,00 Euros
Cette imposante monographie propose de retracer plus de trente ans de peinture de
l'artiste Tony Soulié, à travers une multitude d'oeuvres en couleurs et de nombreux
articles et textes parus au fil du temps. Des premières toiles aux photo-peintures les
plus récentes, l'ouvrage offre un large panorama quasi-exhaustif de son oeuvre de
renommée internationale.
OSCAR GAUTHIER / par Patrick -Gilles Persin / Ed. Art In Progress / Album Arts / 160 pages / illustrations couleurs / Format 22,5 x 26 cm
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couverture à rabats illustrée / Prix : 45,00 Euros "Le malheur d'Oscar Gauthier aura été de se prendre pour un peintre tout court,
avant tout, pour de bon. En fait, il était un raconteur, un visionnaire, un fabuliste. Il
ne peignait pas pour peindre, mais parce qu'il avait quelquechose à dire. Quoi ? Peu de
choses en apparence : tout et rien. Les vrais poètes sont simples en esprit. Voilà
pourquoi ils sont amateurs de vérités premières. Ils jettent sur le monde un regard
ébloui par la magie du quotifdien, un regard hypersensible, toujours neuf ...
" Pierre Restany.