Le mONDE dEs ARTS 

Le mONDE dEs ARTS

Linder : sans titre  - 1979 © Musée d'Art Moderne - ParisRoberto Matta  © ADAGPRené Magritte © ADAGPUtagawa Hiroshige : ©Maurice Denis  © ADAGPCamille Corot ©

" Le réel n'est rien d'autre que
ce que je vous montre ."
Peter Klasen


Et pour vous
qu'est-ce que l'art ?

 

------

ACCUEIL

EXPOSITIONS
EN COURS

EXPOS
 MUSEES à PARIS
et en ILE DE FRANCE
 

EXPOS
 MUSEES 
EN REGIONS

EXPOS
MUSEES
 DANS LE MONDE

EXPOS
 GALERIES À PARIS
ET EN ILE DE FRANCE 
 •
EXPOS
GALERIES
EN REGIONS
 •
 EXPOS
GALERIES

DANS LE MONDE

EXPOS
Le mONDE dEs ARTS

ARTS, HISTOIRE,
PATRIMOINE

PROPOS & CITATIONS

 LIVRES D'ARTS

ARTICLES

VIDEOS

RECHERCHE

LIENS


LETTRE D'INFORMATION MENSUELLE

¤¤¤¤¤

Pour nous écrire
Le mONDE dEs ARTS
 lmda(at)lemondedesarts.com

PUBLICITE
------







¤¤¤¤¤

PUBLICITE
------









¤¤¤¤¤

 












































































http://www.lemondedesarts.com

WebAnalytics

  JEAN-BAPTISTE SIMEON CHARDIN
( 1699 - 1779 )

J.B.S. Chardin  " Autoportrait " Pastel 1© Coll. part.





J.B.S. Chardin  " Autoportrait " Pastel 1© Coll. part.

Jean-Baptiste Siméon Chardin
" Autoportrait "
Pastel
©


Jean Siméon Chardin, prénommé à tort de son vivant, Jean-Baptiste-Siméon Chardin, naît à Paris le 2 novembre 1699, d'un père artisan, fabricant de billards. Mis à part le fait qu'il a été l'élève de Cazes (peintre d'Histoire) et qu'il a peut-être été conseillé par Noël Nicolas Coypel, on n'a aucune certitude à propos de sa formation avant le 6 février 1724, date à laquelle il est reçu à l'Académie de Saint-Luc avec le titre de maître, auquel il renonça en 1729.
D'après les frères Goncourt, Coypel aurait fait appel à Chardin pour peindre un fusil dans un tableau de chasse, ce qui lui aurait donné le goût pour les natures mortes.





J.B.S. Chardin : " La Raie " 1728 - Huile sur toile 114 x 146 cm  © Musée du Louvre  - Paris

J.B.S. Chardin
" La Raie " 1728
Huile sur toile 114 x 146 cm
© Musée du Louvre
Paris


Il est probable que deux de ses tableaux, "La Raie" et "Le Buffet " aient été remarqués par les membres de l'Académie Royale à l'Exposition de la Jeunesse, Place Dauphine, en 1728 : Louis Boullongne, Premier Peintre du Roi, et Nicolas de Largillière un des meilleurs peintres français de natures mortes.

Jean Siméon Chardin devient ainsi peintre académicien « dans le talent des animaux et des fruits », c'est-à-dire au niveau inférieur de la hiérarchie des genres reconnus." La Raie " fait l'objet d'une admiration et d'une fascination unanimes depuis le XVIIIe siècle. Notons que "Le Buffet" est une des premières œeuvres datées de Chardin. Henri Matisse copiera ces deux tableaux en 1896.

Chose rare chez Jean Siméon Chardin, un animal vivant figure dans " La Raie" comme dans " Le Buffet ". L'artiste peint très lentement, revient sans cesse sur son travail, ce qui n'est guère compatible avec la représentation d'animaux vivants. Il est aussi probable que Chardin ait redouté que l'on compare ses œeuvres à celles des deux maîtres du temps « dans le talent des animaux » : Alexandre-François Desportes (1661-1743) et Jean-Baptiste Oudry (1661-1778). Ce dernier avait précédé Chardin à l'Académie de Saint-Luc en 1708 et à l'Académie Royale en 1717.


L'année 1731 est marquée par des événements particulièrement importants. Jean Siméon épouse Marguerite Saintard sept ans après un contrat de mariage passé avec elle. Le père de l'artiste meurt peu après, et son fils Jean Pierre naît en novembre. Cette même année, sous la direction de Jean-Baptiste Van Loo (1684-1745), il participe à la restauration des fresques de la Galerie François Ier au Château de Fontainebleau.
Sa femme Marguerite meurt en 1735.


Les premiers tableaux à figures de Chardin ont été peints à partir de 1733 au plus tard. Chardin se rend compte qu'il ne pourra pas vendre indéfiniment des natures mortes. Il lui faut devenir maître dans un autre « talent ».
Dans son Abecedario, un contemporain de Chardin, Mariette, rapporte l'anecdote suivante : Chardin faisant remarquer à un de ses amis peintres, Joseph Aved (1702–1766), qu'une somme d'argent même assez faible était toujours bonne à prendre pour un portrait commandé quand l'artiste n'était pas très connu, Aved lui aurait répondu :-« Oui, si un portrait était aussi facile à faire qu'un cervelas. »

L'artiste était mis au défi de peindre autre chose que des natures mortes. Mais ce n'était pas la seule raison de changer de « talent ». Mariette ajoute :
« Ce mot fit impression sur lui et, le prenant moins comme une raillerie que comme une vérité, il fit un retour sur son talent, et plus il l'examina, plus il se persuada qu'il n'en tirerait jamais grand parti. Il craignit, et peut-être avec raison, que, ne peignant que des objets inanimés et peu intéressants, on ne se lassât bientôt de ses productions, et que, voulant essayer de peindre des animaux vivants, il ne demeurât trop au-dessous de MM. Desportes et Oudry, deux concurrents redoutables, qui avaient déjà pris les devants et dont la réputation était établie. »


J.B.S.Chardin La Pourvoyeuse 1738

J.B.S. Chardin
"La Pourvoyeuse" 1738
Huile sur toile 46 x37 cm
© Musée du Louvre
Paris


Chardin va donc se consacrer aux scènes de genre, ce qui ne sera pas sans difficultés pour lui. Les amateurs de peinture du XVIIIe siècle prisent plus que tout l'imagination. Or, c'est la faculté qui faisait le plus défaut à Chardin. Il a du mal à composer ses tableaux, et c'est ce qui explique en partie que lorsqu'il trouve, après de longues et patientes recherches, une structure qui lui convient, il la reproduit dans plusieurs œeuvres. Cette période de la vie de Chardin s'ouvre sur deux pièces maîtresses : 
" Une femme occupée à cacheter une lettre " (146 x 147 cm, Berlin, Stiftung Preußischer Kulturbesitz). Ce tableau est exposé place Dauphine en 1734, et le Mercure de France le décrit ainsi : « Le plus grand représente une jeune personne qui attend avec impatience qu'on lui donne de la lumière pour cacheter une lettre, les figures sont grandes comme nature. »
" Une femme tirant de l'eau à la fontaine ", dit " La Fontaine " ou encore " La Femme à la fontaine " ( 38 x 43 cm, - Stockholm Nationalmuseum). Comme dans le tableau précédent, une ouverture dans le mur du fond, à droite, apporte de la clarté et montre une scène secondaire. Cependant aucun rapprochement n'est possible avec les tableaux hollandais : les intérieurs de Chardin sont fermés et les fenêtres sont très rares.


Chardin expose ce dernier tableau au Salon du Louvre en 1737, ainsi que " La Blanchisseuse "( 37 x 42,5 cm, Stockholm Nationalmuseum), " La fillette au volant " ( 81 x 65 cm, Paris, collection particulière ) et " Le Château de cartes"
( 82 x 66 cm, Washington, National Gallery of Art).

Particulièrement dans "La Fillette au volant", le peintre ne fait preuve d'aucune volonté de donner une impression de mouvement. Figée dans une attitude, le regard fixe, la petite fille est en train de poser et son attitude trahit presque la surveillance dont elle fait l'objet: « Ne bouge surtout pas ». Cette immobilité, par contre, semble naturelle dans "Le Château de cartes", du fait même du thème qui convient si bien à Chardin qu'il effectue quatre compositions avec peu de variantes sur ce sujet.
Les expositions se succéderont ensuite presque tous les ans jusqu'à sa mort.


J.B.S. Chardin  " La Blanchisseuse " 1743 Huile sur toile 37,5 x 42,7cm © Musée de l'Ermitage  St Petersbourg

J.B.S. Chardin
" La Blanchisseuse "
Huile sur toile 37,5x42,7cm
© Musée de l'Ermitage
St Petersbourg


Présenté à Louis XV à Versailles en 1740 par Philibert Orry, Surintendant des Bâtiments du Roi (sorte de Ministre de la Culture) et Contrôleur Général des Finances, Chardin offre deux tableaux au souverain. On peut lire à cette occasion dans le Mercure de France : « Le dimanche 27 novembre 1740, M. Chardin de l'Académie royale de peinture et sculpture, fut présenté au roi par M. le contrôleur général avec deux tableaux que Sa Majesté reçut très favorablement; ces deux morceaux sont déjà connus, ayant été exposés au Salon du Louvre au mois d'août dernier. Nous en avons parlé dans le Mercure d'octobre, sous le titre:  "La Mère laborieuse" et "Le Bénédicité"». 
Ce sera la seule rencontre de Chardin avec Louis XV.


J.B.S. Chardin  Le Bénédicité 1744 Huile sur toile 49,5 x 38,4 cm © Musée du Louvre Paris

J.B.S. Chardin
" Le Bénédicité " 1744
Huile sur toile
49,5 x38,4 cm
© Musée du Louvre
Paris


"Le Bénédicité " ( 49,5 x 38,5 cm, Paris, Musée du Louvre ) et "La Mère laborieuse "( 49 x 39 cm, Le Louvre ) sont tombés dans l'oubli dix ans après la mort de Louis XV, puis ont été redécouverts en 1845 : le siècle bourgeois apprécie les représentations des vertus bourgeoises qu'il oppose à la dissolution supposée générale des mœurs de la noblesse.
L'auteur anonyme d'un article du volume XVI du Magasin Pittoresque écrit en 1848 :« À Watteau les déjeuners sur l'herbe, les promenades au clair de lune, la capricieuse beauté du jour avec l'élégant cavalier de son choix, les danses sous la feuillée des bergères et des bergers titrés ; mais à Chardin l'honnête et paisible intérieur, la mère qui brosse l'habit de son fils avant de l'envoyer à l'école, la mère apprenant à bégayer le nom de Dieu à sa petite couvée. Il imite le calme avec calme, la joie avec joie, la dignité avec dignité. Il semble qu'un siècle ne puisse contenir deux histoires si différentes ; cependant elles se côtoient. Chacune a eu son historien, tous deux hommes de génie. Le brillant chatoiement de Watteau a trop souvent éclipsé la douce clarté de Chardin. Ébloui par l'agaçante coquetterie de la marquise, à peine s'arrête-t-on devant l'humble bourgeoise ; et pourtant, quel plus doux mystère que cette suave peinture renfermant les vrais trésors de la vie humaine : honneur, ordre, économie ! »

Et si l'auteur, dans le même passage, parle de Chardin comme d'un poète aux doux coloris, ce n'est qu'un bref intermède avant de s'émerveiller devant la représentation de son idéal féminin :« Elle est le type de ces milliers d'autres femmes auxquelles les homme rigides, honnêtes, confient leur honneur, leur joie, leur nom, leurs enfants, et dont la présence est une bénédiction pour le seuil qu'elles ont une fois passé. »


En 1744, Chardin épouse Françoise Marguerite Pouget (1707–1791). Il a 45 ans, elle en a 37. Bientôt Chardin va être protégé et encouragé par un personnage important, le marquis de Vandières (1727–1781), futur marquis de Marigny et de Menars, Directeur des Bâtiments de 1751 à 1773. C'est lui qui permettra l'obtention d'une pension pour Jean Siméon.
« Sur le rapport que j'ai fait au Roy Monsieur de vos talents et de vos Lumières, Sa Majesté vous accorde dans la distribution de ses grâces pour les Arts, une pension de 500 livres, je vous en informe avec d'autant plus de plaisir, que vous me trouverez toujours très disposé de vous obliger, dans les occasions qui pourront se présenter et qui dépendront de moi à l'avenir. »
(Lettre du 7 septembre 1752, orthographe et ponctuation de l'époque)

Chardin est nommé Trésorier de l'Académie en 1755, et deux ans après, Louis XV lui accorde un logement dans les Galeries du Louvre, ce dont il se montre très fier. Marigny, dont la bienveillance à l'égard de Chardin ne sera jamais démentie, est à l'origine de cet honneur rendu au peintre et l'en avertit lui-même.
« Je vous apprends avec plaisir, Monsieur, que le Roy vous accorde le logement vacant aux Galleries du Louvre par le décès de S. Marteau, vos talents vous avaient mis à portée d'espérer cette grâce du Roy, je suis bien aise d'avoir pu contribuer à la faire verser sur vous. Je suis, Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur. »
( Lettre du 13 mars 1757)


Très occupé par ses fonctions de trésorier et par la responsabilité qui lui incombe de l'arrangement des tableaux pour le Salon de l'Académie (office dit de « tapissier » qui lui vaudra des démêlés avec Oudry), Chardin, qui se consacre à nouveau à son premier « talent » depuis 1748, compose de plus en plus de natures mortes. Il expose toujours des peintures de genre mais cesse d'en créer: ce sont, la plupart du temps des œuvres antérieure ou des variantes.

Les natures mortes qu'il expose dans cette période sont assez différentes des premières. Les sujets en sont très variés : gibier, fruits, bouquets de fleurs, pots, bocaux, verres, etc. Chardin semble s'intéresser davantage aux volumes et à la composition qu'à un vérisme soucieux du détail, voire des effets de trompe l'œil. Les couleurs sont moins empâtées. Il est plus attentif aux reflets, à la lumière : il travaille parfois à trois tableaux à la fois devant les mêmes objets, pour capter la lumière du matin, du milieu de journée et de l'après-midi.


J.B.S. Chardin : " La Brioche " Huile sur toile 47 x 56 cm © Musée du Louvre - Paris

J.B.S. Chardin
"La brioche " 1763
Huile sur toile 47 x 56 cm
© Musée du Louvre
Paris


Durant cette période le style de Chardin va évoluer :« En un premier temps,l'artiste peint par larges touches qu'il dispose côte à côte sans les fondre entre elles (…) ; après avoir pendant quelques années, vers 1755-1757, multiplié et miniaturisé les objets qu'il éloigne du spectateur, tenté d'organiser des compositions plus ambitieuses, il accordera une place de plus en plus grande aux reflets, aux transparences, au « fondu » ; de plus en plus ce sera l'effet d'ensemble qui préoccupera l'artiste, une vision synthétique qui fera surgir d'une pénombre mystérieuse objets et fruits, résumés dans leur permanence. » (Pierre Rosenberg, Catalogue de l'Exposition de 1979, p. 296)

Retenons " La Table d'office", dit aussi "Partie de dessert avec pâté, fruits, pot à oille et huilier " (38 x 46 cm, Paris, Musée du Louvre). Chardin propose ici une composition horizontale dans laquelle il multiplie des couleurs et les formes géométriques. Il peint aussi des compositions plus sobres, inscrites dans une figure ovale, avec des fruits, et où l'accent porte sur les reflets, les jeux complexes de la lumière. Par exemple, " Le Bocal d'abricots"  (Ovale 57 x 51 cm, Toronto, Art Gallery of Ontario), et "Le Melon entamé " (Ovale 57 x 52 cm, Paris, collection particulière ).


ll faut rappeler enfin " Le bocal d'olives " (7I x 98 cm, Paris, Musée du Louvre) dont Diderot disait qu'il fallait commencer par le copier pour apprendre le métier de peintre.


En 1765, il est reçu, à la suite d'un vote à l'unanimité, à l'Académie des Sciences, des Belles Lettres et des Arts de Rouen comme Associé libre.
En 1772 Chardin commence à être gravement malade. Il souffre probablement de ce que l'on appelait « la maladie de la pierre », c'est-à-dire de coliques néphrétiques. À cause de l'âge et de la maladie, le 30 juillet 1774, il démissionne de sa charge de trésorier de l'Académie.


Mais il
faut faire une place à part au pastel dans l'œeuvre de Chardin. Cet art, déjà pratiqué par Léonard de Vinci et Hans Holbein prend son essor au XVIème siècle, notamment avec les portraits de la famille royale par Maurice Quentin de la Tour (1704-1788). Peut-être est-ce lui qui a donné le goût de cette technique à Chardin, son ami.
En 1760 Quentin de la Tour avait fait, au pastel, un portrait de Jean Siméon (Louvre, Cabinet des dessins) qui l'avait offert à l'Académie à l'occasion de sa démission de la charge de Trésorier.

C'est au début des années 1770 que Chardin se consacre véritablement au pastel, ce qu'il expliquera notamment par des raisons de santé, dans une correspondance avec le comte d'Angivillier. Ce dernier est Directeur et Ordonnateur des Bâtiments du Roi depuis 1774. Les relations entre Chardin et lui sont extrêmement différentes de celles que le peintre entretenait avec le frère de Mme de Pompadour. Il est même possible de dire que Chardin ait à faire face à un mépris teinté d'hostilité.

Ainsi, lorsqu'en 1778, il exprime auprès de d'Angivillier son désir de percevoir les honoraires jadis affectés à sa charge de Trésorier de l'Académie, il se heurte au dédain du comte. Chardin est à la fois conscient de la haute maîtrise dont témoigne son art, et du peu d'estime que l'on accorde aux peintres de nature morte
.


À sa mort, Madame de Pompadour avait, en quelque sorte, légué François Boucher (1703-1770) à Louis XV qui en fit son Premier Peintre en 1765 et le nomma Directeur de l'Académie. Les attaques d'un Denis Diderot, que sa morale bourgeoise frappe parfois de cécité esthétique, n'y font rien : Boucher est un grand peintre. Mais à la mort du « favori de la favorite », les tenants de la peinture d'histoire vont se déchaîner. Charles Nicolas Cochin le jeune (1715-1790), grand ami de Chardin et jadis protégé de Marigny, en sera la victime : forcé de démissionner de sa place de Secrétaire de l'Académie, il est remplacé par J.B.M. Pierre (1714-1789), nouveau Premier Peintre du Roi.

Soutenue par d'Angevillier et Pierre qui tous deux méprisent Chardin — qui le leur rend bien plus encore ! — la peinture de « grand genre » s'apprête à lancer, avec le néo-classicisme le bouquet de ses derniers feux dans l'histoire de la peinture occidentale, avant de faire naufrage dans un académisme glorifiant des anecdotes submergées par des vagues de détails insignifiants.


C'est dans ce contexte, et malgré ses ennemis, que Chardin va s'imposer auprès des amateurs par ses pastels, ultimes joyaux de son art. Aux Salons de 1771, 1773, 1775, 1777, 1779 il expose des autoportraits, des portraits de sa femme, des têtes de vieillards, des têtes d'enfants, des têtes d'expression, et une copie de Rembrandt.

Chardin connaît le succès avec ces dessins dans lesquels il fait preuve de bien plus de maîtrise que dans ses quelques portraits à l'huile. « C'est un genre auquel on ne l'avait point vu encore s'exercer, et que, dans ses coups d'essais, il porte au plus haut degré », écrit un critique dans l'Année littéraire, en 1771.

Déjà les connaisseurs avaient remarqué que, dans ses peintures à l'huile, l'artiste juxtaposait les pigments plutôt qu'il ne les mélangeait sur la palette. Ainsi, l'Abbé Guillaume-Thomas-François Raynal (1713-1796, dans sa Correspondance littéraire, 1750 :« Il place ses couleurs l'une après l'autre sans pres­que les mêler de sorte que son ouvrage ressemble un peu à la mosaïque de pièces de rapport, comme la tapisserie faite à l'aiguille qu'on appelle point carré. »

Le pastel permet à Chardin d'approfondir cette technique. Quant aux couleurs, elles s'imposent à l'artiste dans leur relation. En effet, le problème n'est pas de savoir s'il y a du bleu ou du vert sur tel visage réel, mais s'il en faut dans le portrait. Un demi siècle avant que les théories d'Eugène Chevreul (1786-1899) n'influencent les Impressionnistes, il développe dans ses pastels l'art du mélange optique des teintes, et de la touche hachurée qui accroche la lumière. Par dessus ses bésicles, dans son " Autoportrait " de 1771 (Musée du Louvre), le doux et malicieux regard invite l'amateur, non pas à scruter l'âme du peintre, mais à revenir sur l'œeuvre même, pour observer, étudier sans cesse les audaces picturales qui confèrent une vie fascinante à son visage.


Louis XV meurt en 1774, mais depuis dix ans déjà, Mme de Pompadour n'était plus à ses côtés pour orienter ses goûts. Cette même année, d'Angivillier, dont on a vu le peu d'estime qu'il avait pour Chardin, succède au frère de la favorite, protectrice des arts et des lettres. Le peintre souffre finalement assez peu de ces changements, et de toute façon, ses détracteurs ne parviennent pas à entraîner une désaffection du public cultivé.
Ainsi, au Salon du Louvre du 25 août 1779, Chardin expose ses derniers pastels. Mesdames – ainsi nommait-on les filles de Louis XV – connaissaient et appréciaient Chardin: pour leur demeure de Bellevue, il avait peint en 1761 deux dessus de portes, " Les Instruments de la musique guerrière ", et "Les Instruments de la musique civile" .

Le lundi 6 décembre 1779, à 9 heures du matin, Jean Siméon Chardin meurt dans son appartement des Galeries du Louvre.

Wikipedia


Chardin -1776

Jean-Baptiste Siméon Chardin
1776
©

Jean-Baptiste Siméon Chardin - Galerie pages : 1  2   >>> Suivante

 

   
 

------

        
 
WebAnalytics

Hit-Parade

¤¤¤¤¤
exposition

 Hommage
à
Wassil Ivanov
( 1909 - 1976 )


sur
Le mONDE dEs ARTS
Wassil Ivanov " Sans titre  " Craies sur papier 1974 © LMDA  / F.A.B - W.I.

¤¤¤¤¤

 
exposition

Musée de la Marine
Paris

Mathurin Méheut

Du 27 février au 30 juin 2013

 Affiche de l'exposotion Mathurin Méheut - Musée de la Marine Paris  © Lot84 © ADAGP 2012

¤¤¤¤¤

 
exposition

Musée
Marmottan-Monet

Du 21 février au 30 juin 2013

Marie Laurencin

¤¤¤¤¤

 
théâtre

Voyage
au bout de la nuit
d'après
Louis- Ferdinand Céline


Mise en scène
Françoise Petit 

avec
Jean-François Balmer

Théâtre de l'Oeuvre
55, Rue de Clichy
Paris - 75009

Jusqu'au 24 mars 2013

Affiche Theâtre : "Voyage au bout de la nuit " - Theâtre de l'Oeuvre-Paris

¤¤¤¤¤

 

¤¤¤¤¤