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LE MOUVEMENT MADI
( 1946 - 1997 ) |
 Carmelo Arden Quin
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Le mouvement MADI International apparu en 1946 sous l'influence de l'artiste Carmelo
Arden Quin à Buenos Aires se veut être avant tout un mouvement rassemblant toutes les
formes d'art moderne, dans une démarche dialectique de l'art . Son nom est une
invention s'inscrivant dans un rapport avec l'histoire de l'art en perpétuel
renouvellement. Le MADI (Matérialisme Dialectique) en rappel du Mouvement DADA et du
Mouvement Surréaliste, se veut s'inscrire dans une démarche dialectique, logique de
l'art en marche dans l'histoire.
Lart est un affranchissement dans une une société en devenir constant. Le
Mouvement MADI ne veut dicter aucune règle, ne veut s''appuyer sur aucune théorie
restrictive, d'ordre idéologique ou autre. Il clame la totale liberté dans les moyens
d'expression, les formes et les matériaux utilisés, ou avec l'utilisation de l'espace.
Son objectif et son seul impératif est de s'échapper des limites, de sortir du carcan
traditionnel de la toile peinte héritée de la Renaissance, considérant que l'art est
dans l'espace, et qu'il se doit d'explorer toutes les possibles qui peuvent exister
dans la confrontation entre la forme créée et toutes les dimensions de l'espace
environnant.
Le Mouvement MADI se veut exprimer un art universel s'appuyant sur les règles
fondamentales de la physique et de la géométrie, comme le serait aussi les
mathématiques comme norme universelle s'appliquant à tous les domaines de la création humaine.
Davantage qu'un mouvement esthétique ou purement plastique, MADI se revendique libre par
rapport aux habitudes, aux traditions, aux orthodoxies qui subsistent dans l'art, comme
dans tous les autres domaines de l'activité humaine. Son objectif est de créer, c'est à
dire d'inventer sans cesse de nouvelles formes, d'utiliser toujours de nouveaux supports,
de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques, d'occuper de nouveaux espaces, de
s'affranchir d'un maximum de contingences, jusqu'aux limites de celles qui touchent aux
structures des lois fondamentales.
C'est à ce titre que le Mouvement MADI, comme l'affirma dès l'origine Carmelo Arden
Quin, couvre toutes les expressions artistiques, par son caractère créatif
multidisciplinaire : la peinture, l'architecture, la sculpture, mais aussi la musique, la
littérature, la poésie, le théâtre, la danse et toutes les activités créatrices
potentielles des hommes, jusqu'à l'invention ou la recherche scientifique.
Cette universalité de MADI apparaît aujourd'hui dans le fait que de multiples
groupements d'artistes, de plasticiens, voire de chercheurs, de scientifiques dans le
monde se revendiquent des principes et des théories de MADI. Les musées s'y
intéressent, de plus en plus nombreux également avec des expositions qui regroupent, les
artistes de la première heure et les créateurs contemporains démontrant la fécondité
et la diversité des créations issue de cette démarche.
Pour resituer ce mouvement
dans sa genèse et dans la dialectique artistique
internationale, il convient de rappeler les origines dans les formes géométriques qui se
sont dessinées dans l'art visuel du XXème siècle, avec à partir de 1915 l'apparition
de l'abstraction, en Allemagne avec Kandinsky, en Russie avec Larionov, en Hollande avec
Mondrian et Van Doesburg, et en France avec Delaunay, Picabia, ou encore Kupka.
L'abstraction s'exprimant au travers
les différents courants liés aux influences et aux
personnalités des artistes, celle-ci a donne naissance à une nouvelle tendance dans les
différents pays du monde, qualifiée de " mouvance construite internationale",
sous l'influence première des artistes russes engagés dans la Révolution de 1917. Elle
se caractérise dès les années 1920 par la représentation, puis la construction de
formes et d'assemblages géométriques épurés, autour de principes tels que l'économie
des moyens, la simplicité, la rigueur, l'intensité associées à un infini des
combinaisons possibles.
Ainsi les formes se sont trouvées synthétisées aux travers les esquisses et figures
géométriques élémentaires que sont la ligne, le carré, le triangle, le polygone, la
courbe, le cercle, la croix, le point, les artistes cherchant à exprimer toutes les
expressions de l'homme : le plaisir ou la joie, la créativité ou l'imagination, la
spiritualité ou la contemplation, par des traits graphiques renvoyant aux tracés
fondamentaux les plus simples.
Selon les pays, et les principes élaborés par les artistes engagés dans ces
recherches picturales, ce mouvement vers abstraction géométrique a porté différents
noms : le constructivisme, le suprématisme, le néo-plasticisme, le
géométrisme, lart concret, l'art cinétique, mais toujours caractérisé par cette
recherche commune de la pureté géométrique minimaliste.
Le Constructivisme, par exemple né en Russie au moment de la Révolution de
1917, est d'abord dirigé contre le classicisme et l'esthétisme dominant, et recherche
avant tout à apporter sa contribution à la situation sociale et révolutionnaire de
l'époque, par des fonctions concrètes, pratiques, utilitaires et engagées attribuées
à la peinture, avec des artistes tels que Archipenko, Rodchenko, Larionov,
Gontcharova, Tatlin...Le Suprématisme, de l'artiste russe Malevitch en 1916, revendique
quant à lui la suprématie des formes géométriques simples telles que le carré, le
rectangle, le cercle, le triangle, la croix, en affirmant que la réalité de l'art repose
entièrement sur les effets que la couleur exerçe sur les sens.
Le Néo-Plasticisme de son côté fondé en 1917 à Amsterdam par
Mondrian, avec des artistes tels que Van Doesburg et Bart Van Leck pense qu'il s'agit de
découvrir les compositions pures par lesquelles l'harmonie universelle se révèle, par
l'emploi de l'abstraction géométrique extrême composée de lignes horizontales
et verticales, associées aux couleurs primaires et soulignées
par le noir et le blanc.
Le Groupe Cercle et Carré en 1934 de son côté, fondé par Joaquin
Torres-García (1874-1949) et Michel Seuphor organise les premières expositions
abstraites du XX° siècle et font connaître des artistes tels que : Mondrian, Kandinsky,
Van Doesburg, Vantongerloo, Arp, Russolo, entre autres.
Le Mouvement MADI de Carmelo Arden Quin
apparaît quelques années plus tard, en 1946 à Buenos Aires. Dans le prolongement de
l'influence du Dadaïsme et en réserve des effets du Surréalisme en France, il
développe le principe selon lequel on peut d'affranchir des surfaces planes, et de la
simple utilisation d'une surface et d'un cadre définis, pour peindre sur tout type de
surface, sur des volumes, sur des plans amovibles, animés de tous types de mouvements, de
sculpter dans la matière avec des espaces creux, et d'y associer et des mouvements
articulés.
Cette nouvelle conception plastique de MADI réalise le passage d'une conception d'un art
construit des années 1920 et l'art minimal américain des années 1970, en faisant sauter
les cadres et les limites classiques qui définissaient une oeuvre d'art .
A partir des années 1950, l'Art Cinétique apparait dans cette mouvance en réutilisant
les données de l'abstraction géométrique, introduite dans des oeuvres mettant en avant
les notions fondamentales du temps, de l'espace, et du mouvement, avec des artistes tels
que Vasarely, Tomasello, Soto, Morellet, Cruz-Diez, par exemple. Dans la suite, apparaît
l'Art Minimal en 1965 aux Etats-Unis avec Dan Flavin, Donald Judd, Sol Lewitt, Carl
André, Frank Stella, et Morellet, en France, concrètise une expression réduisant les
formes à l'extrême, dans lesquelles l'artiste n'intrevient plus directemement, pour
tenter de s'abstraire de toute subjectivité.
Mais il est impossible de dissocier lhistoire du Mouvement MADI de la vie de son
créateur que fut Carmelo Arden Quin Alves Oyarzun. Né en 1913, à Rivera, une petite
ville située à la frontière entre lUruguay et le Brésil, il est le fondateur, le
théoricien, lorganisateur qui a donné naissance au Mouvement MADI, et la
animé avec passion et fermeté depuis les années quarante.
En 1935, Arden Quin assiste à une conférence donnée par Torres-García à Montevideo,
à son retour d'Europe. Il le fréquente assidûment par la suite, et s'imprègne des
idées véhiculées par les revues davant-gardes quil reçoit du monde entier,
celles-ci ayant une importance décisive dans les choix, et les actions quArden Quin
entreprendra ensuite. La littérature, la poésie et la philosophie sont alors ses
premiers centres dintérêt.
En 1938, il sinstalle à Buenos Aires où il rencontre différents peintres et
écrivains davant-garde.
En 1941, il travaille à la création d'un revue davant-garde baptisée Arturo ( La
Revue des Arts Abstraits), qui paraît en 1944 en un unique numéro avec des textes de sa
main, mais aussi de différents écrivains tels que Bayley, Vicente Huidobro, Kosice,
Rothfuss, Mendes, Torres-Garcia, et des reproductions d'oeuvres de Kandinsky, Mondrian,
Maldonado, Torres-Garcia, ou encore Vieira da Silva.
En début août 1946, il présente à Buenos Aires la première exposition
dimportance, qui est le premier acte public du Mouvement MADI au cours duquel il lit
" Lintroduction au Manifeste MADI ", dans lequel il affirme
luniversalité et les affinités du MADI avec toutes les avant-garde de la
littérature, la poésie, la musique, la chorégraphie, l'architecture
En 1947 le groupe composé d'Arden Quin, de Rothfuss, Martin Blasko, Kosice, se sépare à
la suite de différents entre Arden Quin et Kosice.
En 1948 : après ses séries des " Formes galbées " et des " Coplanals
", des objets peints articulables ou transformables,
Arden Quin quitte lArgentine pour sinstaller à Paris. Il rencontre
Vantongerloo, avec lequel il conserve toutes ses distances par rapport à ses orientations
théoriques, comme d'ailleurs pour les thèses qu'il considère mystiques de Malevitch ou
de Mondrian. C'est la complexité du langage plastique qui le passionne avant tout.
De 1949 à 1950, il réalise ses séries des " Reliefs amovibles ", annonçant
les " Méta-mécaniques " de Tinguely, les
" Plans mobiles " de Pol Bury et les " Assemblages mouvants "
dAgam de 1953.
Le Mouvement MADI se reconstitue à Paris, avec une exposition en 1950 organisée par la
galerie parisienne de Colette Allendy intitulée " Les Madis ", où sont
présentées des oeuvres d'Arden Quin, de Vardanega, et de Desserprit.
De 1951 à 1958, un Centre de Recherches et dEtudes Madistes est créé dans
latelier parisien dArden Quin avec la participation de différents artistes
latino-américains et français tels que Volf Roitman, Pierre Alexandre, Angela Mazat,
Roger Neyrat, Rubén Nuñez, Marcelle Saint-Omer et Georges Sallaz.
De 1958 à 1971, Carmelo Arden Quin concentre alors sa production autour de la
problématique du collage et du découpage. En 1971, il travaille à latelier
dAntonio Asis et reprend ses composotions faites de lignes verticales.
En 1983, une exposition hommage lui est consacrée pour ses 70 ans. A partir de 1985, les
expositions et les conférences consacrées au Mouvement MADI se multiplient dans le monde
entier. Ainsi en 1992 le Museum of Modern Art (MOMA) de New York présente une grande
exposition " Art dAmérique Latine " avec une importante salle dédiée à
Carmelo Arden Quin. Cette exposition est reprise ensuite au Centre Georges Pompidou à
Paris.
Parmi les dernières grandes manifestations on peut signaler celle qui s'est
déroulée au Centro de Arte Reina Sofía à Madrid, en 1997, complétées par l' exposition
récente de la Maison de l'Amérique Latine de Paris.
(LMDA) |
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exposition
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exposition
Musée de
la Marine
Paris
Mathurin Méheut
Du 27 février au 30
juin 2013

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exposition
Musée Marmottan-Monet
Du 21 février au 30 juin 2013
Marie Laurencin

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théâtre
Voyage
au bout de la nuit
d'après
Louis- Ferdinand Céline
Mise en scène Françoise Petit
avec
Jean-François Balmer
Théâtre de l'Oeuvre 55, Rue de Clichy Paris - 75009
Jusqu'au 24 mars 2013

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