Aux côtés de Seurat de Signac et de Cross, Maximilien
Luce ( 1858 - 1941 ) se situe pour l'essentiel de son oeuvre dans le mouvement du
pointillisme ou du divisionnisme. Cette période fut relativement courte dans la carrière
de peintre, avant qu'il ne se consacre à une peinture plus traditionnelle marquée par sa
luminosité et une harmonie emprunte au divisionnisme et à l 'impressionnisme.
Né à Paris le 13 mars 1858
Maximilien Luce travaille d'abord comme apprenti . Il a 13 ans lorsque le peuple
parisien sinsurge lors des journées de la Commune de Paris. Il gardera
toujours le souvenir de cette période avec un engagement personnel auprès de ses amis
anciens communards. Fils d'ouvrier, il aspirera toujours à un idéal égalitaire,
en mettant en scène dans son euvre les ouvriers les plus humbles : ceux des
chantiers et des aciéries, mais aussi les petits métiers, le rémouleur, les batteurs de
pieux, les cireurs de planchers.
En 1872 il s'inscrit à des cours du soir pour devenir graveur et entre en 1876 comme
ouvrier qualifié dans un atelier de gravure, chez Froment, qui produit des gravures pour
de nombreux journaux illustrés.
Il part en 1877 avec Froment pour Londres et
revient en France en 1879 pour y effectuer son service militaire, d'abord en Bretagne puis
à Paris où il étudie sous la direction de Carolus Duran. Il souhaite travailler en
plein air, à l'égal des impressionnistes et c'est pourquoi il reçoit les conseils de
Camille Pissarro, avec qui il se lie d'amitié, avant de rencontrer Paul Signac Georges
Seurat, Théo Van Rysselberghe et Louis Valtat fondateurs de l'école des Néo-Impressionnistes.
Dès lors, intéressé par les recherches sur les effets de la lumière et sur les effets
de prismes rendus par les couleurs , il travaillait dans un style divisionniste, en
produisant de nombreux tableaux pointillistes sur la vie et les rues de Paris. En 1887,
Maximilien Luce adhére à la Société des Indépendants auprès de Paul Signac et prend
une part active aux expositions qui sont organisées par le groupe.
Voulant être un témoin agissant de son époque, Maximilien Luce avait adopté cet
idéal égalitaire, qu'il mettait en scène dans son oeuvre . Cela ne l'empêchait
pas de composer par ailleurs d'admirables paysages en poussant les principes de
l'impressionnisme jusqu'à son extrême conséquence en pratiquant la technique du
pointillisme.
En même temps,
il collabore aussi à des journaux anarchistes comme "Le Père Peinard"
ou "La Révolte" ainsi qu'à "L'Assiette au Beurre", qui sont très
lus à cette époque. Il est impliqué dans le "Procès des Trente" en
1894 et se trouve emprisonné 40 jours avec 22 de ses amis pour "menées
anarchistes", avant de se réfugier à Charleroi où il fait connaître le
divisionnisme en Belgique. Pissarro, Signac, Cross et le critique d'art Fénelon
soutiennent Luce dans son combat contre les inégalités.
Toujours hanté par le souvenir de la Commune, il peint vers 1910, "Vive la
Commune", d'après Honoré Daumier, et vers 1917, il compose la tragique
"Exécution de Varlin". Eugène Varlin était une des plus hautes figure de la
révolution de mars, arrêté le 28 mai 1871, arrêté, mutilé, défiguré, et
traîné en haut de Montmartre il est exécuté sans jugement.
A partir des ces années 1910, Maximilien Luce
considèrant avoir tout exploité de la technique divisionniste, s'oriente ensuite vers
une technique moins stricte en peignant des scènes urbaines et en multipliant les
représentations des hommes au travail dans un style post-impressionniste.
Installé à Rolleboise à partir de 1920, il produit ensuite de nombreux tableaux
représentant des paysages moins appréciés que ses oeuvres antérieures.
En 1935, il succéde à Paul Signac à la présidence de la Société des Artistes
Indépendants, poste duquel il démissionnera durant l'occupation allemande pour marquer
sa protestation contre l'interdiction faite aux artistes juifs d'exposer.
Durant sa carrière, Maximilien Luce produisit un nombre importants d'huiles, de dessins
et d'illustrations sutout à ses débuts, ainsi que des lithographies. Il entretint
également une correspondance soutenue avec de nombreux peintres, comme Seurat, Van
Rysselberghe et Valtat, avant que de mourir à Paris le
6 février 1941.
(LMDA)
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