Jean-Pierre Pincemin (1944 - 2005) est un artiste à part, qui a toujours fait preuve
dune singularité et dune liberté desprit depuis ses premiers pas dans
la peinture.
Sa formation initiale le destine à travailler comme
tourneur dans lindustrie mécanique. Il découvre la peinture par ses visites
régulières au Musée du Louvre, ce qui le conduit à vouloir devenir critique d'art dans
les années 1960.Son goût pour l'art et ses premières réalisations en sculptures et peintures comme
autodidacte sont encouragées par le galeriste Jean Fournier.
Impressionné par l'action painting, il s'engage dans les années 1962 à 1966 dans
la voie de l'abstraction lyrique.
Il participe en 1969 avec le peintre Claude Viallat à une exposition à
lÉcole dArchitecture à Paris. Les artistes du mouvement "
Supports/Surfaces" tels que Louis Cane, Marc Devade, Daniel Dezeuze sont également
présents à cette exposition. Il se joint à eux jusqu'en 1971, date à laquelle il
s'oriente vers la réalisation de tableaux aux formes géométriques qui le font
connaître plus largement des critiques et du public.
Au début des années 1970, Jean-Pierre Pincemin expérimente l'utilisation de
nouveaux matériaux : planches, surfaces métalliques, carrés de toiles collées et
trempées dans la peinture. C'est sa série des " Carrés Collés ", des
"Palissades" et des "Portails". En 1986, il modifie encore sa manière de peindre et sa conception
de lespace en réalisant des sculptures polychromes à l'aide de morceaux de
bois. S'ensuivent avec la même passion de nouvelles expérimentations, avec des
enluminures médiévales, des estampes japonaises, mais aussi de grandes compositions dans
lesquelles dominent les courbes et les arabesques, avec de nomberux emprunts à
limagerie religieuse occidentale et à liconographie orientale.
Jean-Pierre Pincemin veut explorer les diverses possibilités que lui offrent les
techniques et les matériaux, que ce soit en peinture, en sculpture ou encore en gravure,
avec un véritable besoin d'invention. Les couleurs et les motifs sestompent ensuite
pour céder la place à diverses compositions abstraites où l'artiste revient à
l'utilisation des pinceaux et des brosses pour obtenir des surfaces de grandes densités
colorées.
En 1995, à Liège, il réalise une spectaculaire représentation figurant la création du
monde sur un plafond de 200 m2 à l'Hospice du Balloir.
Deux périodes disjointes
distinguent son travail : des œuvres réalisées vers la fin des années 1980
avec les oeuvres marquées par l’iconographie religieuse occidentale et
orientale : thèmes des "Chasse au tigre", des "Manteaux chinois", de
l'"Arbre de la connaissance".
Puis les oeuvres des années 2000 dans lesquelles apparaissent une nouvelle organisation
de lespace chez l'artiste avec des mélanges de signes, de sigles, de calligraphies,
ou encore des toiles envahies de cercles multicolores dans lesquelles s'expriment la
puissance de la matière et des couleurs.
Il a réalisé également des sculptures, composées d'assemblages de matériaux de récupération les plus divers, qui
demeurent indissociables du reste de luvre aux côtés de petits formats de
peintures et de gravures quil a réalisées également, pour illustrer
aussi parfois des poèmes ou
des livres.
(LMDA) |