Jean Lurçat
né à Bruyères, Vosges le 1er juillet 1892, est mort le 6 janvier 1966 à
Saint-Paul de Vence.
Il mène, dès 1912, une carrière de peintre talentueux. mais c'est en 1936 qu'il reçoit
sa première commande officielle pour une tapisserie qui est tissée à la Manufacture
Nationale des Gobelins : " Les Illusions d'Icare".
En 1939, missionné par l'Etat Français, il se rend à Aubusson, pour y créer des
euvres importantes en collaboration avec le lissier François Tabard, et y relançe
les ateliers de tapisserie.
Résistant il prend le maquis en 1940, dans le Lot, où il installera son atelier de
création de carton de tapisseries après la guerre. Il a surtout redonné un vrai sens à
la tapisserie, comme au temps où les grands peintres ne s'en occupaient pas et
a entrainé avec lui toute une génération d'artistes plus jeunes.
Jean Lurçat s'était fixé à Saint-Céré (Lot), où il avait acheté un vieux château
en ruines qu'il restaurera pour en faire son atelier. Ce château, situé à
Saint-Laurent-les-Tours, domine la vallée de Saint-Céré.
Ses oeuvres sont connues du monde entier; la plus importante, " le Chant du
Monde", un ensemble de dix tapisseries monumentales, constitue une vision épique,
poétique, symbolique et humaniste du XXème siècle. Commencée en 1957, elle devait
mesurer cent-vingt-cinq mètres de long, mais cette grande euvre a été interrompue
par la mort de l'artiste.
Depuis les années 1940
les grands thèmes de l'artiste ont été
: le bestiaire, l'astre solaire, la source de la vie, le monde minéral et végétal.
Dans son oeuvre, l'homme est parfois présent au centre de la création, ainsi que les réalisations
architecturales de celui-ci, imaginées ou réelles.
On a souvent signalé les liens très forts qui unissaient Jean Lurçat à
l'écriture, dont témoigne son ouvrage " Mes domaines ", et surtout à celle de
ses amis poètes dont il utilise les textes dans ses tapisseries : Paul Eluard pour la
tapisserie " Liberté " est sans doute l'exemple le plus célèbre, mais
également Pierre Seghers ou Jean Marcenac.
Jean Lurçat qui a connu les deux guerres et fut un militant et un résistant. Il dénonce
ainsi dans son travail la
violence et la bêtise humaine. Cependant il croit encore en l'homme, lui qui a vécu,
jeune homme, les horreurs de la première guerre mondiale.
Surréaliste, il en conserve
l'esprit lorsqu'il place dans ses tapisseries des poèmes, des textes écrits " en
miroir "; ses oeuvres paraissent simples et évidentes : un bel astre, des animaux
séduisants, une jolie nature ... Souvent le danger n'est pas loin ... Il y a toujours
dans ses oeuvres un sens caché qu'une première lecture rapide ne permet pas de voir.
(LMDA)
|