Jacques Doucet ( 1924 - 1994 ), est un artiste qui
s'inscrit dans la mouvance du groupe CoBrA, et lui restera fidèle tout
au long de sa vie. Un peu oublié par le grand public avec des
oeuvres telles que gouaches, pastels, papiers collés, huiles souvent proches
des dessins d’enfants ou des graffitis muraux, toujours poétiques, mais
sombres et tourmentées, ou vibrantes des couleurs les plus vives, ses
travaux
montrent les recherches permanentes qui ont été les siennes au travers la
véritable soif de liberté et d'indépendance qu’il a toujours exprimée.
Jacques Doucet est né à Boulogne dans les Hauts de Seine le 9 avril
1924, de parents bretons, et est décédé à Paris le 11 mars 1994.
Dans son adolescence, Doucet se passionne pour la poésie et la peinture.
Entre ces deux pôles, il se cherche. En 1942, il rend visite au poète Max
Jacob à Saint-Benoît sur- Loire lequel le pousse à cultiver ses dons et pour
la poésie et pour la peinture. Son choix finalement se porte sur la peinture
et il expose plusieurs oeuvres au Salon d’Automne en 1943 et en 1944.
Parlant de Max Jacob, il dira " Son jugement était tout en nuance,
mais j'ai compris dans la complexité de ses critiques qu'il faut se
chercher, se poser des questions continuellement" .
Pendant
l’Occupation, il s’engage politiquement, mais il est rapidement dénoncé,
puis arrêté par la milice de Vichy, et emprisonné à la Prison de la Santé à
Paris. Ses oeuvres sont alors confisquées
Cette période l’affectera
profondément et laissera une trace profonde dans la poursuite deson travail
de peintre. Après la Libération, il reprend son activité, expose au
Salon des Sur Indépendants en 1945 et 1946. Il fait connaissance du
peintre hollandais Corneille à Budapest, sur l’invitation l’un et l’autre
d’une collectionneuse hongroise qui a remarqué leurs travaux respectifs.
Là, le contact qu’il prend avec les fondateurs de l’Europai Iskola – l’École
européenne -, lui permet de découvrir l’oeuvre de Paul Klee.
"
Il dessinait comme un enfant qui trace à la craie tout un monde sur le
trottoir, il dessinait des bonshommes comme ceux que l'on voit sur les
pissotières ou sur les murs des grandes villes... un dessin où le trait
courait tout naturellement, plein de verve, truculent, insolent, qui
rejoignait la belle vérité crue populaire." disait de lui Corneille.
A son retour à Paris, il se rapproche du Groupe Surréaliste révolutionnaire
tandis qu’à Amsterdam, Corneille crée avec Constant et Karel Appel la Revue
Reflex. Après la dissolution du Groupe Surréaliste révolutionnaire,
Jacques Doucet adhère au mouvement CoBrA, avec Jean Michel Atlan, dont ils
deviennent les deux représentants français. Atlan et Doucet
participeront dès lors à chacune des manifestations de CoBrA, et à la
première exposition d’Art expérimental au Stedelijk Museum d’Amsterdam en
1949 jusqu’à l’ultime exposition de Liège de novembre 1951 organisée par
Pierre Alechinsky.
A partir de 1949, Jacques Doucet exposera ensuite
dans de nombreuses galeries, dont à la Galerie Rotta de Gênes; puis en 1950,
à la Galerie Maeght et en 1951, à la Galerie Suzanne Feigel de Zurich. De
1954 à 1989, il exposera également à la Galerie Ariel puis à la Galerie Dina
Vierny,.entre autres.
Il participera ensuite à de nombreuses
expositions en Europe : Italie, Belgique, Suède, Hollande, Luxembourg,
Danemark mais aussi aux États-Unis.
En 1983, il est présent à la
grande rétrospective CoBrA du Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, puis
au Musée de Liège à Cobra 93, au Cobra Museum d’Amstelveen en Hollande.
(LMDA) |