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BALTHUS
( 1908 - 2001 )

Balthus
vers 1935
Coll. Part |
 Balthus
La Rossinire Et 1997
LMDA - M. Archimbaud
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De son vrai nom
Balthasar Klossowski de Rola, Balthus est n Paris le 29 fvrier 1908, dans une
famille d'origine polonaise lie aux milieux artistiques et littraires et passe sa
jeunesse entre les villes de Berlin, Berne, Genve et Paris et
ses vacances d't au Beatenberg, dans la rgion du lac de Thoune, en Suisse,
entre les annes 1917 et 1927.
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Il
s'interresse trs tt au dessin et la peinture. Totalement autodidacte, il ralise
ds l'ge de 12 ans une srie de dessins, et en publie un livre, encourag par Rainer
Maria Rilke, un ami de sa mre, prfac par le pote, et dit en 1921, sous le
titre "Mitsou le Chat".
C'est en 1924, qu'avec sa mre Baladine Klossowska, et sa
famille lie Andr Gide, Andr Derain et Pierre Bonnard qu'il
vient alors s'tablir Paris o il restera jusqu'en 1954.
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Balthus :
" Mitsou le chat "
Dessin 1921
M. Archimbaud
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Paris, alors qu'il
n'a que seize ans, est pour lui une ville d'un certain mystre, d'une tranget, d'une
lumire particulire, avec des lieux, des personnages, des odeurs qui l'envotent
et lui procure une sensation pntrante de mlancolie, l'impression d'une certaine
solitude et d'une absence existentielle, qui l'inspirent et dont il imprgnera ses
premiers tableaux. Il coute bien sr les conseils qu' Andr Derain et Pierre Bonnard
lui prodiguent, mais il se passionne aussi pour Nicolas Poussin, dont il s'exerce
copier les oeuvres au Louvre, telle que le fameux "Echo et Narcisse". Il
est nostalgique de l'art du grand matre, mais aussi des personnages de Piero della
Francesca ou de Masaccio et l'admirateur de Gustave Courbet.
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Son
"Jardin du Luxembourg" qu'il peint en 1927, o il figure des jeux d'enfants,
rvle dj cette tranget de la lumire, des couleurs et de l'attitude des
personnages laquelle il s'attache. "Le caf de l'Odon" en 1928 et
"Les Quais" qu'il ralise en 1929, confirment cette vision nigmatique de la
ville et de la solitude des tres dans leur activit absente.
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Balthus :
" La Rue "
1929 Huile sur toile
129,5 x 162 cm
Coll. Part. New York
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Une toile qu'il
peint en 1929, et qu'il intitule "La Rue" illustre l'atmosphre de la Rue
Bourbon le Chteau, l'angle de la Rue de l'Echaud. Un personnage main sur le coeur
se dirige le regard absent vers le spectateur au milieu d'une rue baigne d'une lumire
spia, tandis que s'activent des passants qui semblent enferms dans leur pense ou
dans leur destin.
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Ds le dbut des annes trente, il peint des
portraits de jeunes filles, des groupes de figures et des paysages de la ville et
quelquefois de la campagne, qui forment de grandes compositions, mais il en revient au
thme de "La Rue" avec cette autre composition peinte en 1933, et qu'il
montre pour sa premire exposition la Galerie Pierre en 1934.
Celle ci fait scandale, le rvle, et le fait connatre d'Andr Breton, ou de Jean
Paul Sartre. Cette toile reprsente une rue dans laquelle des personnages voluent
avec leurs regards fixes et hypnotiques comme des automates, dans une existence spare
du monde. Il s'agit de la mme rue que celle qu'il avait peint en 1929, et en partie des
mmes personnages absorbs par leur silence intrieur. Seuls des enfants donnent un
semblant d'animation cette toile fige : l'un semble montrer son intert pour le jeu
d'une balle crase sur le sol, tandis qu'un garon aux yeux ferms saisit le main
d'une adolescente dans un jeu o transparat l'attrait d'une sexualit naissante.
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Balthus manifeste dans cette toile cette indpendance qui
l'opposera toujours au surralisme qu'il considra toujours tre une faillite de
l'art. Rsolument figuratif, ses tableaux au fil des annes reprsentent plus
volontiers des scnes la fois intimistes, insolites et rotiques, dans lesquelles,
des jeunes filles, ou des personnages voluent dans cette absence constante,
replie sur soi, et une pense la proie du rve, du cauchemar ou de l'
inconscient.
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"Alice dans
le miroir" en 1933, qui reprsente une jeune fille aux yeux aveugles, ignorant le
regard de l'autre pos sur sa nudit innocente, ainsi que le portrait qu'il intitule
"Andr Derain" en 1936, rvlent aussi que finalement, ce ne sont pas les
tres, ni les choses que Balthus peint, mais davantage, les rapports d'absences et de
silences qui les lient, comme une dissolution tragique de la communication. Ce que l'on
croit comprendre avec Balthus, c'est que tout individu est seul au monde.
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Balthus :
" La Toilette de Cathy "
Huile sur toile
Muse National d'Art Moderne
Centre Georges Pompidou Paris
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" Thrse Rvant "en 1938, ou " Les Beaux Jours
" en 1944, ou encore " Deux jeunes filles " en 1949
transcrivent une dimension supplmentaire dans l'oeuvre de Balthus. Il y a sans
doute de l'rotisme dans ces toiles, mais l'abandon de ces jeunes filles dans le
sommeil ou dans le miroir traduisent essentiellement la fuite et l'loignement du
monde, l'abandon un bonheur perdu et inconnu que procure le rve. Le symbolisme
s'exprime dans la traduction d'un bonheur qui est l en soi, davantage qu'il n'est avec
les autres. Il figure une qute nostalgique de paradis perdus dans le pass des rves
ou de l'enfance.
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Balthus :
" Le Passage du Commerce
Saint Andr"
1952 Huile sur toile
293,5 x 330,5 cm
Coll. Part.
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"Le Passage du Commerce Saint Andr "
et par opposition " La Chambre" qu'il peint la mme anne en 1952, confirment
cette dmarche intellectuelle et quasi existentialiste de sa peinture. L'instant, la
lenteur, le silence, la solitude, l'absence, le drisoire dpeignent le thtre
du monde o le dedans s'prouve dans le dehors. Ses composition
mticuleusement travailles, laissent la place un sensation de vie entre la veille et
le sommeil, comme l'expression de l'instant suspendu qui fige l'action dans son
droulement.
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L o beaucoup ne voyaient, qu'une peinture
traditionnelle chez Balthus domine par la gamme de couleurs ocres et terres, Antonin
Artaud qui l'avait rencontr ds 1934, y voyait une "peinture de tremblement de
terre ... Sous un calme factice, cette peinture tellurique sent la peste, la tempte
et les pidmies", disait -il , et il reconnaissait en Balthus l'un des ses
adeptes de son thtre de la cruaut.
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A partir des annes 1950, la gamme de ses couleurs
semble s'claircir la faveur peut-tre de son dpart de Paris, pour aller vivre dans
le Morvan Chassy en 1954, et y retrouver peut tre le contact avec la nature
qu'il avait connu durant sa jeunesse lors de ses voyages en Suisse. On retrouve des
oppositions de couleurs bleu et jaune et le vert et rouge, dj vues quelquefois comme
dans "Le Ceriser" en 1942 ou dans "Jeune fille en vert et rouge" en
1944, ou encore dans "La Partie de Cartes" en 1948, mais qui se dveloppent
pour donner des impressions d'automnes ensoleills que traduisent si bien les paysages et
la vie Chassy tel que dans "Jeune Fille la Fentre "en 1955.
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En 1956, le
Museum d'Art Moderne de New York organise une rtrospective de son oeuvre qui lui permet
d'tre ds lors totalement reconnu en opposition avec le dveloppement de la peinture
abstraite, et matre d'un retour attendu l'expression figurative.
L'oeuvre du peintre, pour lui, comme l'expliquera son biographe Jean Clair, "c'est de
refuser la boue", ainsi que le lui avait enseign Rilke. "C'est tourner le dos
ce qui, dans l'art de notre poque, en croyant exprimer sa singularit, tire en fait
l'tre en arrire, et le ramne au magma".
Loin des modes, ne disait-il pas de lui mme : "Je suis n dans ce sicle,
mais j'appartiens bien davantage au XIXme sicle".
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Balthus :
" La partie de cartes "
1948-1950
Huile sur toile 141 x194 cm
Coll. Thyssen Bornemisza Lugano
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D'abord mari en premires noces Antoinette Von
Wattenwyl qui lui avait donn deux enfants, Stachou et Thade, Balthus pouse en
octobre 1967 Setsuko Ideta, dont il a une fille, Harumi.
Considr cette poque comme l'un des plus grands peintres ralistes de son temps,
il prend la direction de la Villa Mdicis Rome, en 1971 par le souhait de son
ami, le ministre Andr Malraux, et ce jusqu'en 1977 .
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Balthus :
" Nu assoupi "
1980 Huile sur toile
200 x 150 cm
Coll. Part.
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C'est alors qu'il se
retire en Suisse dans son chalet vaudois de La Rossinire pour continuer peindre de
nombreux paysages ainsi que des scnes intimistes, tel que " Nu Assoupi " en
1980.
La rputation de Balthus va ds lors grandissant partir de 1984, lors des
grandes rtrospectives de Paris et New York, mais aussi par de rgulires et
importantes expositions au travers le monde jusqu' tre l'un des rares artistes
avoir t expos au Louvre de son vivant.
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Il avait t aussi
l'ami de Mir, dont il avait fait le portrait en 1938, et avait t
l'illustrateur par ailleurs de certains ouvrages littraires tel que " Les
Hauts de Hurlevent " pour une dition de 1935. Il avait aussi ralis les dcors
de thtre pour "La Peste " d'Albert Camus en 1949, ainsi que ceux de 'L'Ile
aux Chvres " d'Ugo Betti en 1952.
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Dcd dans son Chalet de La Rossinire en pays
de Vaud en Suisse le 18 fvrier 2001, il laisse derrire lui une oeuvre totalement
singulire de plus de 350 peintures connues ce jour, de plus d'un millier de dessins
et d'une cinquantaine de carnets de croquis.
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Balthus :
" Autoportrait "
Lithographie 32 x 43 cm
Coll. Part.
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Balthus ne se considrait pas comme un artiste mais
comme "un travailleur", il disait l'"Art est un mtier".
"Depuis lontemps , la notion d'avant garde en peinture ne signifie plus rien. Les
faux amateurs d'art, les spculateurs achtent ce qu'ils ne savent pas dchiffrer, de
peur de rater le coche. C'est le grand malentendu de l'art moderne. Ce phnomne a
favoris l'closion de la dictature de la non figuration, laquelle s'opposent les
dictatures expressionniste, surraliste, minimaliste, non moins repoussantes et tout
aussi prometteuses de rveils dsagrables...Quand je peins, je n'essaie pas de
m'exprimer, mais plutt d'exprimer le monde" disait- il, ( Vronique Prat en
fvrier 1998 dans une interview au journal Le Figaro).
Le Monde des Arts
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nous nous souviendrons
mercredi
7 janvier 2015 &
vendredi 13 novembre 2015
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EXPOSITION
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