Zao Wou-Ki est né le 13 février 1921
à Pékin et s'est fait naturaliser français en 1964.
C'est en 1935 que Zao Wou-ki renonce à des études supérieures pour entrer à l'Ecole
Nationale des Beaux Arts de Hang-Tchéou où il étudie la calligraphie, et l'art de
l'encre de Chine. Il découvre la peinture occidentale par les peintures de Millet ou de
Prudhon et s'intéresse à la reproduction d'oeuvres des peintres impressionnistes
français en s'essayant à la peinture à l'huile.
En 1941, il parvient à réaliser une première exposition des ses oeuvres, faites
d'arlequins à la manière de Picasso ou de Matisse .
Attiré par la peinture occidentale, et par la France en
particulier, il décide après la guerre en février 1948 de quitter la Chine pour arriver
à Paris et étudier Renoir, Matisse, Picasso et Modigliani pour lequel il a une
admiration particulière.
Nommé professeur de dessin à l'école des Beaux-Arts de Paris, en raison même de sa
maîtrise des techniques traditionnelles chinoises, il entreprend peu après de voyager
dans le midi de la France sur les traces de Cézanne, puis en Italie, en Espagne, aux Pays
Bas, en Allemagne, pour y découvrir les oeuvres des maîtres occidentaux.
Il découvre également Kandinsky, Paul Klee qui constituent pour lui les peintres qui lui
permettent de concilier l'art asiatique de ses origines et l'art européen .
Henri Michaux et Vieira da Silva l'encouragent dans sa démarche et dans la réalisation
de toiles telles que "Paysage avec des oiseaux", "Femme dans la
forêt", "Paysage ou Femme endormie" qui soulignent déjà la délicatesse
des tracés et l'attrait de la lumière.
Progressivement, l'artiste se libère de influences de la peinture figurative, mais
également de l'influence de Klee, pour se consacrer à l'abstraction à partir de 1953.
Parallèlement à ses recherches picturales, il s'intéresse également à la musique et
aux oeuvres de Debussy, Bartok, Satie et aux liens qui s'établissent selon lui entre les
sons et la lumière.
Ses oeuvres prennent alors de l'ampleur, lors de sa séparation avec Lan-Lan en 1957, sa
femme, qu'il connaît depuis l'âge de seize ans, pour devenir tempétueuses et sombres
:" Avant l'Orage", "Foule Noire", " Montagne Déchirée".
Il entreprend alors de voyager à nouveau, vers les Etats Unis, où il peint de grands
formats avant que de rencontrer une jeune actrice chinoise Chan May-Kam avec qui il
revient à Paris.
Il noue des liens avec de nombreux artistes: Henri Michaux, Soulages, Hartung, Riopelle,
Vieira da Silva et redécouvre ses véritables racines et ses sources d'inspiration qu 'il
puise dans l'art asiatique. Des expositions sont organisées à Paris en 1960, puis en
1963 à la Galerie de France, mais également en Espagne où il reconnaît son admiration
pour Velázquez et Goya.
Les expositions se multiplient en Europe, à partir de 1965, à l'Albertina de Vienne, en
Autriche, en Allemagne, à Cologne, au Canada, en France, tandis que son oeuvre plus
abstraite et reconnue par tous, s'inspire davantage de la spontanéité et du rythme de la
calligraphie, dans laquelle se mêlent les différentes techniques et par quoi il se joue
de l'encre, du lavis, du dessin, de la peinture à l'huile, de l'aquarelle, et des
supports, le papier, la toile pour donner vie à la matière, au travers les traits, les
points, les hachures, les frottis, les grains de ses empâtements.
Après le décès de May en 1972, il offre au Musée d'Art Moderne du Centre Pompidou à
Paris "En Mémoire de May" qui constitue l'une de ses oeuvres majeures.
Il voyage au travers le monde, revient en Chine, jusqu'à la grande rétrospective qui lui
est consacrée à Paris aux Galeries Nationales du Grand Palais en 1981.
Il reprend à nouveau la réalisation de grands formats à partir de 1984, en voyageant
régulièrement en Asie, au Japon, en Chine, pour créer en lui un lien permanent, entre
l'Orient et l'Occident, qui lui est vital et nécessaire pour son inspiration.
Zao Wou-Ki, internationalement récompensé, a été élu à l'Académie
des Beaux-Arts en 2002,
et à l'Académie Française le 26 novembre 2002.
(LMDA)
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