Tony Cragg est considéré comme l'un des plus importants sculpteurs contemporains. Né en 1949 à Liverpool, Tony Cragg travaille d'abord de 1966 à 1968 comme technicien de laboratoire dans l’industrie chimique.

Puis, iI intègre en 1969 le College of Art du Gloucestershire, à Cheltenham, et fréquente pendant trois ans la School of Art de Wimbledon, avant de suivre de 1973 jusqu’en 1977 les cours du Royal College of Art de Londres.

Il devient professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Metz en 1976, et obtient une mission de chargé de cours en 1978 à la Kunstakademie de Dusseldorf, où il exerce, depuis 1988 comme professeur.

Enseignant également de 2001 à 2006, à l’Université  des Arts de Berlin, Tony Cragg a été sélectionné avec ses oeuvres à la Biennale de Venise pour y reprsenter la Grande-Bretagne en 1988. Il a également obtenu le Prix Turner en 1988, puis le Prix Shakespeare en 2001 et, en 2007, le Praemium Imperiale pour la Sculpture de la Maison Impériale Japonaise, qui équivaut au Prix Nobel pour les arts.

Tony Cragg vit et travaille depuis 1977 à Wuppertal (Allemagne), où il a ouvert en 2008 un parc de sculptures avec ses propres oeuvres.

Son oeuvre plastique, s'est s’amorcée par la confrontation entre le Land Art anglais et des méthodes de travail liées au corps, qui lui ont permis de développer des trouvailles formelles nouvelles. Des métamorphoses dans la perception du monde des objets, du paysage et des corps se trouvent amalgamées dans son travail composé dans les années quatre-vingt par des installations à base de fragments de plastique, construites en mosaïques, faites de reliefs colorés sur le sol, en forme de provocation esthétique à l'égard des clichés de l’époque contemporaine.

Tassements, superpositions et accumulations – formes que l'on retrouve également dans ses dessins procédant à la création de l’oeuvre, Tony Cragg utilise des matériaux usagés et des objets du quotidien récupérés pour les interpréter et les mettre en scène.

A côté de ses agrandissements monumentaux de ces objets de tous les jours, il travaille dans les années 1980 sur ses "Early Forms" purement abstraites, qui se développent comme des formes autonomes, qui s’enfoncent se développent et forment des courbes, se retournent dynamiquement et se recroquevillent.
Elles se métamorphosent comme les formes intérieures et organiques d'un corps rappelant aussi les origines de l’évolution primitive des organismes.
Dans ce groupe d’oeuvres, les sculptures sont douées d’une souplesse grâce aux matériaux ostensiblement moelleux utilisés et donnant l’impression de mobilité pour proposer différents niveaux de lecture et d’interprétation.

Cela vaut également pour les "Rational Beings", qui sont des oeuvres façonnées  et se révèlent être d’un intérêt tout particulier. "Body Language" sont les appellations d’un groupe de sculptures de la période de la fin des années 1990, aux formes flexibles comme des tuyaux et qui apparaissent comme autant de métaphores de l’être humain.

Plus récemment, il a réalisé des stèles comme des alignements et des déformations de visages, qui se transforment de mille manières et se développent dans l’espace dans une sorte de mouvement rotatif.
On voit apparaître des têtes, ou des figures aux yeux clos, avec une  plasticité d'où sortent des formes qui renvoient aux "Mental landscapes", comme des visages-paysages ou des paysages mentaux, se diversifiant en formes visionnaires ou nostalgiques.

Tony Cragg se décrit lui-même volontiers comme un matérialiste  qui cherche à explorer et élargir les possibilités de matériaux sans cesse nouveaux. C'est ainsi qu'il se confronte dans ses oeuvres avec le  verre, le bois, le plastique, le bronze, le plâtre, la fibre de verre, l'aluminium, la pierre, face à l’espace et au temps, aux mouvements, aux microstructures et aux macro-assemblages.

En bref, il expérimente la notion d’énergie, laquelle prend chez lui une signification toute particulière et permet d’appréhender les sujets (comme par exemple les paysages, les nus et les natures mortes ), dans les relations qui s'établissent entre les microstructures et les macro-assemblages, et qui évoluent dans la pensée créatrice de l'artiste depuis près de trente ans.

Les dessins et les sculptures permettent d'établir des comparaisons entre les deux expressions :  les dessins, où l’artiste contourne les objets d’une manière mouvante, par des gestes idéalisés, qui laissent aussi passer des formes, des ondes, des fragments, des particules, des oscillations, des flux et des courants dans l’espace des sculptures chargées de forces qui leur font face.


( LMDA )


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