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EXPOSITIONS PASSEES
EN REGIONS Anne 2013 |
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Exposition termine |
CERET : Muse d'Art Moderne
" Auguste Herbin ( 1882 - 1960 )" Du 02
mars 2013 au 26 mai 2013
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Le Muse d'Art Moderne de Cret associ au Muse Dpartemental Matisse du Cateau-Cambrsis
consacre Auguste Herbin une prsentation complte de l’oeuvre de cet
artiste qui a t l’un des fondateurs de l’abstraction en France en 1917 et
qui inventa dans les annes 40-60 un alphabet plastique : correspondance
entre les sons, les formes et les couleurs.
C'est ce combat librateur de tout acadmisme
que Herbin va mener pendant sa vie. En donnant la couleur et la forme sa
pleine puissance, il a marqu le sicle de faon magistrale. L’oeuvre
d’Herbin emmne le spectateur dans l’histoire de l’abstraction : une
peinture faite pour l’homme, dgage des contraintes du sujet, conue pour
n’exprimer que la couleur pure,
en l’inscrivant dans les formes du vocabulaire gomtrique lmentaire
(rectangle, carr, cercle, et triangle) pour lui donner une dimension
universelle, expression de l’espace et du temps. Ces dcouvertes plastiques
serviront selon lui construire notre monde contemporain.
"Toute l'action de la peinture rside dans le rapport
des couleurs entre elles, dans le rapport des formes entre elles et dans le
rapport entre les formes et les couleurs"
dit-il.
Auguste Herbin est comme Henri Matisse descendant de
tisserands. Il nat Quivy dans le Cambrsis en 1882 mais passe son
enfance au Cateau-Cambrsis dans le dpartement du Nord, dans cette rgion semi-rurale consacre au textile.
Il suit d'abord assidment les cours de dessins industriels proposs par
la municipalit et apprend le dessin technique et le dessin main leve.
Au
XIXme sicle, les usines et les ateliers textiles du Cateau font de
luxueux tissus de laine aux dessins gomtriques alors que le Cambrsis se
spcialise dans la dentelle et la broderie.
Les tissus de laine aux dessins gomtriques de
rayures, cossais, carreaux etc..., ont donc pu influencer sa passion
pour la rigueur et la structure gomtrique.
Une bourse lui permet de
s'inscrire l'cole des Beaux-Arts de Lille en 1901 dans la classe de
Pharaon de Winter. Ses premires toiles assimilent les techniques
post-impressionnistes et l'art minutieusement rendu et color des ciels et
de l'eau de la Renaissance flamande.
Il
vient ensuite vivre Paris fin 1901 et participe aux grandes rvolutions d’abord
fauve puis cubiste. Son travail se remarque par une construction
frontale et en aplats de ses compositions. La touche s'largit cependant influence par
Czanne et Van Gogh. Ds 1905 le pinceau charg de couleurs flamboyantes
dessine directement sur la toile.
Herbin sjourne
ensuite en Corse en 1907
et y peint des toiles proches des oeuvres des expressionnistes allemands
sans qu'y transparaissent d'aspects dramatiques. Cette mme anne, la
rtrospective Czanne au Salon d'automne est d'une importance majeure.
Les
paysages peints au Cateau ou dans les environs entre 1908 et 1910 vont
participer aux recherches cubistes tout en conservant une profonde
originalit. Herbin cerne les formes, d'un dessin beaucoup plus prcis et
gomtrique qui soumet la couleur au contour. Il conserve la violence et
l'audace de la couleur vive, la diffrence de ses voisins du
Bateau-Lavoir, Picasso et Gris. Le sujet reste trs lisible car il ne
dcompose pas les formes. Il les aplatit, les gomtrise et les simplifie. |
images/HerbinAuguste9.jpg
Auguste Herbin
ADAGP Paris 2012
images/Herbin9.jpg Auguste Herbin "Saut II ", Gouache 26 x 34 cm - 1958 Galerie et
photo Lahumire ADAGP Paris 2012
Auguste Herbin Coll. Part. ADAGP |
Sa renomme devient internationale. Il expose deux fois Berlin
en 1912 et l'Armory Show de New-York en 1913 entre Braque et Gleizes. Il
est achet par les collectionneurs Wilhem Uhde, Chtchoukine et Morosov.
Cette mme anne 1913, il sjourne longuement Cret en mme temps que
Picasso, Max Jacob et Juan Gris. Il y peint des oeuvres majeures construites
dans un registre de formes gomtrises dans lesquelles le sujet et la
profondeur tendent disparatre. Il les traite avec des touches de couleurs
contrastes alternativement froides et chaudes.
La guerre est une priode peu productive qu'Herbin passe
l'arrire du front et peint des camouflages d’avion. En 1917, il signe un
contrat avec Lonce Rosenberg qui lui organisera dans sa galerie de l'Effort
Moderne, des expositions personnelles en 1918, 1921, 1922, 1924 et le fait
participer aux expositions collectives.
Aprs la Premire Guerre mondiale, il devient un des
principaux protagonistes des grands mouvements de l'abstraction de cette
premire moiti du sicle,
au moment o naissaient les mouvements De Stijl au Pays-Bas, du
Constructivisme en Russie et du Bauhaus en Allemagne.
Comme tous les artistes de sa
gnration ayant vcu l'exprience du Cubisme, il s'agit pour lui de
renouveler le vocabulaire mais aussi de tendre vers un art dans lequel
interviennent des considrations idologiques et sociales, un art qui soit
l'expression des valeurs collectives de la modernit et qui permette une
nouvelle utopie sociale. Il s'inscrit alors au Parti communiste en 1920.
L'art doit tre pour lui monumental et total. Il doit unir peinture et architecture, monument
et dcoration, objet et sculpture. Les bois sculpts et peints raliss en
1921 sont parmi les oeuvres les plus novatrices. Ils sont sculpts avec des
techniques employes dans l'industrie par les modeleurs et sont faits d'une
superposition de lames de bois dcoup et peint ou en ciment.
Herbin
poursuit son art pur, s'appliquant construire un nouveau vocabulaire de
formes avec les figures primaires de la gomtrie qui sera ensuite exploit
dans l'Art Dco. Il sculpte ce qu'il appelle des "objets monumentaux".
Cette fantastique avance vers un "art total" sera cependant freine par
l'incomprhension du public et de la presse. Pendant quatre ans, partir de
1922, Herbin revient vers une peinture figurative de natures mortes et de
paysages pris dans des lieux o il sjourne : Monthier-Haute Pierre, Cassis,
Vaison la Romaine, Cret, Sisteron, Le Cateau . Il dveloppe un style qui se
nourrit de Czanne et de Van Gogh dans un premier temps, puis d'un art
figuratif qui tente de s'approprier la ralit par une dcoupe prcise des
contours et une simplification de la perspective proche des recherches
puristes.
A partir de 1926 et
pendant les annes 30, Herbin va construire son oeuvre picturale, dfinitivement
abstraite, sur la courbe, un rythme qu'il avait dj privilgi et qui
exprime le mouvement vital ou cosmique. Il peint des formes nettes et
prcises en aplat. Jusqu'en 1936, une paisse ligne noire, comme un immense
flux vital, envahit la toile dans une criture souple et libre. Puis la
palette devient plus vive et les volutes sont confrontes des cercles, des
carrs et surtout des triangles.
Il fonde en 1931 le mouvement
"Abstraction-Cration" avec, en particulier, Vantongerloo, Van Doesburg,
Hlion, Arp, Kupka. Herbin mne un combat en faveur d'un art humaniste qui
exprime la libration sensible, morale et intellectuelle de l'individu
crateur.
Les annes 40 et 50 voient l'aboutissement et le
dveloppement majeur de son oeuvre. Nourri des crits de Goethe et de Rudolf
Steiner, Herbin cherche les grandes lois qui peuvent rgir sa cration. Il
va inventer un "alphabet plastique" tablissant des correspondances entre
lettre, forme, couleur, et son. Par exemple, la lettre M correspond au jaune
de baryte, la forme triangulaire et la sonorit "mi". Dsormais ses
peintures s'tablissent partir d'un mot.
Les lettres font triompher la couleur
pose en aplat lisse et sans modulation dans des formes qu'il gomtrise -
cercle, quadrilatre, triangle. Herbin
atteint ainsi un art universel, de vrit et de libert qui englobe les autres
arts. Il cre le "Salon des Ralits Nouvelles" de 1946 1955 qui aura
une grande influence sur les artistes cintiques de l'Aprs-guerre et sur
tous ceux qui conduisent des recherches sur la couleur et l'abstraction
gomtrique. Ses propres recherches porteront sur le rapport entre la
couleur pose en aplat lisse et sans modulation dans laquelle n'intervient
ni dgrads ni paisseurs de matire, et la forme qu'il veut pure
l'extrme, sans lyrisme ni anecdotisme. La forme gomtrique est prcise :
ces formes, il va mme chercher codifier en liant formes et couleurs au
mot (dans le sens potique de "verbe"), point de dpart de l’oeuvre. Cet art
de vrit et de libert englobe la posie, la musique et les arts
plastiques... "Au commencement est le verbe. Mon travail commence par
le mot, chaque lettre dsigne une forme et une couleur, et mme une note de
musique" dit Auguste Herbin.
Herbin cre son muse au Cateau-Cambrsis en 1956 par
une donation exceptionnelle de 26 oeuvres et conoit, en 1957, pour une
cole primaire de la ville, un vitrail monumental "Joie " et une mosaque
"Orphe".
Muse
Matisse - Le Cateau Cambrsis
( LMDA )
( Avec nos remerciements I. Sabatier -
Muse Matisse -
Le Cateau-Cambrsis et Sarah Heymann & Marianne Copin-Angelin - Heymann Renoult Associes ) |
Exposition termine |
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DUNKERQUE : Lieu d'Art et d'Action Contemporaine
" CoBrA, le regard d'un passionn "
Du 20 octobre 2012 au 03
mars 2013
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images/PedersenCarlHenning6.jpg
Carl-Henning Pedersen " Soleil rouge
clair " Huile sur toile 96 x 96 cm - 1942
Else Alfets Museum
ADAGP
images/Corneille4.jpg
Guillaume Corneille " Terre
pastorale "
Huile sur Toile 162 x 130 cm -1966
Stedelijk Museum - Amsterdam ADAGP
Guillaume Corneille
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Pour fter les trente ans de la cration du muse, le LAAC prsente une trs
grande exposition CoBrA, le regard d’un passionn, propose par le fondateur
de la collection, Gilbert Delaine. Il met ainsi en lumire la richesse
exceptionnelle du fonds CoBrA conserv au muse, l’un des plus importants de
France.
A Bruxelles au lendemain de la guerre, des artistes parmi
lesquels les Danois Asger Jorn, Carl-Henning Pedersen, Henry Heerup, Egille
Jacobsen, les Belges Christian Dotremont, Joseph Noiret, les Hollandais,
Karel Appel, Constant, et Corneille, se runissent dans le souhait de
raliser leur idal d'une meilleures socit, en pensant que l'expression
cratrice pouvait devenir un langage universel. Ils rejettent la culture
rationaliste europenne dont la guerre vient de dmontrer la dcomposition.
Ils recherchent dans les formes artistiques les moins contamines
par les normes et les conventions, les signes des expressions primitives :
c'est l'art prhistorique, l'art populaire mdival, l'art naf, les
crations des enfants ou des handicaps mentaux, l'criture, la
calligraphie, qui pour eux sont au plus prs de la nature de l'individu, de
son psychisme et d'un subconscient au plus proche de son authenticit
profonde. Aussi entreprennent-ils de rechercher toutes les formes
irrationnelles qui peuvent s'exprimer dans l'art sous toutes ses formes, et
dans toutes ses matires : le dessin, la peinture, la sculpture, le bois, le
mtal, la terre, les mots, les sons, l'criture. Le Mouvement CoBrA,
acteur essentiel dans l'histoire de l'art moderne n'aura dur que trois ans,
de 1948 1951. Les six artistes cofondateurs et initiateurs signataires du
Manifeste et texte fondateur de CoBrA intitul " La Cause tait
entendue", furent Christian Dotremont, Joseph Noiret ( Belgique), Asger Jorn
( Danemark ), Karel Appel, Constant Nieuwenhuys, dit Constant et Guillaume
Corneille van Berverloo, dit Corneille, (Pays Bas ). Ils crent ainsi en
novembre 1948 Paris, au Caf de l'Htel Notre-Dame, sur le Quai Saint
Michel, le "Mouvement CoBrA" , partir du nom des villes d'o ils viennent
: Copenhague, Bruxelles, Amsterdam.
Ils vivent pour la plupart alors
dans la "grande capitale culturelle", qu'est encore Paris ce moment l,
mais aucun d'entre eux n'est Franais. D'autres artistes - belges, danois,
nerlandais, sudois, tchques, allemands et franais - se joindront plus
tard eux, comme Pierre Alechinsky, Jan Nieuwenhuys ou Tho Wolvecamp,
ainsi que de nombreux autres tels queTajiri, Henry Heerup, Egille Jacobsen,
Carl-Henning Pedersen, Jacques Doucet, Jean-Michel Atlan, Michel Ragon,
lesquels participeront galement l'aventure CoBrA.
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A l'origine de leur activit artistique, se
trouve donc une rflexion politique engendre par une analyse marxiste
rvolutionnaire de la socit, et contre toute spcialisation de l'art : ils
s'intressent la ralisation en commun d'oeuvres de pomes, d'critures,
de peintures en s'opposant tout formalisme stylistique ou esthtique.
Class aux Etats-Unis dans une continuit de l'expressionisme abstrait
dfini aussi par le terme d' "Action painting", CoBrA sera peru en France
comme une prolongation du surralisme, que l'on baptisera ensuite " l'
Abstraction Lyrique " .
Les ressources de CoBrA seront de pousser
ainsi l'extrme l'art collectif avec au dpart des rencontres entre les
diffrentes individualits, comme par exemple les travaux de Asger Jorn et
de Christian Dotremont, ceux de Christian Dotremont avec Guillaume Corneille
ou Jean-Michel Atlan. Peintres, potes, sculpteurs se retrouvent donc
pour exercer selon leurs propres termes " la peinture deux pinceaux,
l'criture deux penses ".
Au del des ides, des opinions qu'il
partagent, et des oeuvres collectives, ils organisent ensemble des
expositions et crent la Revue COBRA en mars 1949, dont huit numros seront
publis. Cette revue rassemble alors des informations, des documents,
des textes en prose, des vers, des rflexions sur l'criture, sur l'art
populaire, sur le cinma, en s'appuyant sur la dmarche de la " Rvolution
Surraliste " d'Andr Breton, sans que le rve ne supplante la vie, mais
pour laisser place l'exprimentation et la spontanit: "Notre
exprimentation cherche laisser s'exprimer la pense spontanment, hors de
tout contrle exerc par la raison. par le moyen de cette spontanit
irrationnelle, nous atteignons la source vitale de l'tre. Notre but est
d'chapper au rgne de la raison... pour aboutir au rgne de la vie". De
nombreuses autres revues seront publies dans cette suite Copenhague,
Bruxelles et Amsterdam.
Au del, de nombreuses expositions seront
galement organises, commencer par celle de Copenhague en novembre 1948,
avec une prsentation des oeuvres d'Ager Jorn, de Egille Jacobsen, et de
Carl-Henning Pedersen.
En mars 1949, Bruxelles se tiendra une
nouvelle exposition internationale intitule " La fin et les moyens", qui
permettra Pierre Alechinsky de rejoindre le groupe et d'en devenir l'un
des membres les plus actifs. Une seconde exposition en novembre de la
mme anne Amsterdam permettra la prsence de nombreux artistes
internationaux et amplifiera l'audience de CoBrA au travers le monde.
En novembre 1951, Lige se tiendra ensuite la dernire exposition de
CoBrA, selon les souhaits d'Asger Jorn et de Christian Dotremont, laquelle
sera organise par Pierre Alechinsky.
Aprs la Libration et pendant
la Guerre froide, les artistes s'inscrivant dans le prolongement de CoBrA
exploreront de nouvelles pistes artistiques, mais aussi politiques et
littraires, que l’on qualifiera de libertaires.
ce titre,
l’action de CoBrA mrite d’tre souligne dans une perspective qui conduira
ensuite certains membres l'Internationale Lettriste partir de 1953, puis
au Situationnisme et Fluxus en 1957.
Lieu d'Art et Action Contemporaine - Dunkerque
(LMDA) Avec nos
remerciements pour les prcisions apportes cet article par Nicolas
Delamotte-Legrand Secrtaire de Corneille - Conservateur de la Collection et
des Archives Corneille et Commissaire des expositions Corneille pour Schana
B. (http://www.corneilleguillaume.com/cobra.html
)
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Exposition termine
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LE CATEAU-CAMBRESIS : Muse Matisse
" Auguste Herbin ( 1882 - 1960 )" Jusqu'au 03 fvrier 2013
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COMMUNIQUE DE PRESSE
La rtrospective que le Muse Dpartemental Matisse du Cateau-Cambrsis
consacre Auguste Herbin, prsente un panorama complet de l’oeuvre de cet
artiste qui a t l’un des fondateurs de l’abstraction en France en 1917 et
qui inventa dans les annes 40-60 un alphabet plastique : correspondance
entre les sons, les formes et les couleurs.
"Toute l'action de
la peinture rside dans le rapport des couleurs entre elles, dans le rapport
des formes entre elles et dans le rapport entre les formes et les couleurs"
dit-il.
C'est ce combat librateur de tout acadmisme
que Herbin va mener pendant sa vie. En donnant la couleur et la forme sa
pleine puissance, il a marqu le sicle de faon magistrale. L’oeuvre
d’Herbin emmne le spectateur dans l’histoire de l’abstraction : une
peinture faite pour l’homme, dgage des contraintes du sujet, conue pour
n’exprimer que la couleur pure (jaune, rouge, bleu, vert, orange et rose),
en l’inscrivant dans les formes du vocabulaire gomtrique lmentaire
(rectangle, carr, cercle, et triangle) pour lui donner une dimension
universelle, expression de l’espace et du temps. Ces dcouvertes plastiques
serviront construire notre monde contemporain.
L’exposition
regroupe une slection significative d’environ deux cents oeuvres
(peintures, sculptures, gouaches, dessins) conserves dans les grands muses
et collections prives europens et amricains. Elle est la plus grande
exposition de cet artiste jamais organise.
Auguste Herbin est, avec
Matisse, le fondateur du muse du Cateau-Cambrsis auquel il offre
vingt-quatre oeuvres en 1956. Aujourd’hui la collection compte 62 oeuvres
qui constituent la premire collection publique de cet artiste qui fut
l’origine de l’abstraction.
Herbin comme Matisse est descendant de
tisserands et a pass sa jeunesse au Cateau-Cambrsis, dans le sud du
dpartement du Nord, dans cette rgion semi-rurale consacre au textile. Au
XIXme sicle, les usines et les ateliers textiles du Cateau ont fait de
luxueux tissus de laine au dessin gomtrique alors que le Cambrsis se
spcialisait dans la dentelle et la broderie.
Herbin nat Quivy
dans le Cambrsis en 1882 mais passe son enfance au Cateau-Cambrsis. Il
vient vivre Paris ds 1901 et participe aux grandes rvolutions d’abord
fauve puis cubiste. Aprs la Premire Guerre mondiale, il devient un des
principaux protagonistes des grands mouvements de l'abstraction de cette
premire moiti du sicle et l’un des fondateurs de l’abstraction en France,
au moment o naissaient les mouvements De Stijl au Pays-Bas, du
Constructivisme en Russie et du Bauhaus en Allemagne.
Membre
fondateur d’ "Abstraction-Cration" et du salon des " Ralits nouvelles",
ses recherches vont porter sur le rapport entre la couleur pose en aplat
lisse et sans modulation dans laquelle n'intervient ni dgrads ni
paisseurs de matire, et la forme qu'il veut pure l'extrme, sans
lyrisme ni anecdotisme. La forme gomtrique est prcise : elle est cercle,
quadrilatre, triangle..., formes qu'il va mme chercher codifier en liant
formes et couleurs au mot (dans le sens potique de "verbe"), point de
dpart de l’oeuvre. Cet art de vrit et de libert englobe la posie, la
musique et les arts plastiques...
Herbin passe sa jeunesse au
Cateau-Cambrsis, petite ville du Nord de la France qui a aussi vu natre
Matisse. Il y suit assidment les cours de dessins industriels proposs par
la municipalit et apprend le dessin technique et main leve.
Ses
parents sont tisserands. Les tissus de laine aux dessins gomtriques de
rayures, cossais, carreaux… (Usine Seydoux) ont pu influencer sa passion
pour la rigueur et la structure gomtrique. Une bourse lui permet de
s'inscrire l'cole des Beaux-Arts de Lille en 1901 dans la classe de
Pharaon de Winter. Ses premires toiles assimilent les techniques
pos-timpressionnistes et l'art minutieusement rendu et color des ciels et
de l'eau de la Renaissance flamande. |
images/HerbinAuguste6.jpg Auguste Herbin
"Les joueurs de boules " 146 x 114 cm - 1923 Muse National d'Art
Moderne Centre de Cration Industriel ADAGP Paris 2012
T
images/Herbin9.jpg
Auguste Herbin "Saut II ", Gouache 26 x 34 cm - 1958 Galerie et
photo Lahumire ADAGP Paris 2012
Auguste Herbin Coll. Part. ADAGP |
Herbin s'installe Paris fin 1901. La construction
frontale de ses toiles est une constante. La touche s'largit influence par
Czanne et Van Gogh. Ds 1905 le pinceau charg de couleurs flamboyantes
dessine directement sur la toile.
Herbin sjourne en Corse en 1907
et y peint des toiles proches des oeuvres des expressionnistes allemands
sans qu'y transparaissent d'aspects dramatiques. Cette mme anne, la
rtrospective Czanne au Salon d'automne est d'une importance majeure. Les
paysages peints au Cateau ou dans les environs entre 1908 et 1910 vont
participer aux recherches cubistes tout en conservant une profonde
originalit. Herbin cerne les formes, d'un dessin beaucoup plus prcis et
gomtrique qui soumet la couleur au contour. Il conserve la violence et
l'audace de la couleur vive, la diffrence de ses voisins du
Bateau-Lavoir, Picasso et Gris.
Le sujet reste trs lisible car il
ne dcompose pas les formes. Il les aplatit, les gomtrise et les
simplifie. Sa renomme devient internationale. Il expose deux fois Berlin
en 1912 et l'Armory Show de New-York en 1913 entre Braque et Gleizes. Il
est achet par les collectionneurs Wilhem Uhde, Chtchoukine et Morosov.
Cette mme anne 1913, il sjourne longuement Cret en mme temps que
Picasso, Max Jacob et Juan Gris. Il y peint des oeuvres majeures construites
dans un registre de formes gomtrises dans lesquelles le sujet et la
profondeur tendent disparatre. Il les traite avec des touches de couleurs
contrastes alternativement froides et chaudes.
La guerre est une priode peu productive qu'Herbin passe
l'arrire du front et peint des camouflages d’avion. En 1917, il signe un
contrat avec Lonce Rosenberg qui lui organise dans sa galerie de l'Effort
Moderne, des expositions personnelles en 1918, 1921, 1922, 1924 et le fait
participer aux expositions collectives.
Comme tous les artistes de sa
gnration ayant vcu l'exprience du Cubisme, il s'agit pour Herbin d'en
renouveler le vocabulaire mais aussi de tendre vers un art dans lequel
interviennent des considrations idologiques et sociales, un art qui soit
l'expression des valeurs collectives de la modernit et qui permette une
nouvelle utopie sociale. Il s'inscrit au Parti communiste en 1920.
L'art doit tre monumental et total, unir peinture et architecture, monument
et dcoration, objet et sculpture. Les bois sculpts et peints raliss en
1921 sont parmi les oeuvres les plus novatrices. Ils sont sculpts avec des
techniques employes dans l'industrie par les modeleurs et sont faits d'une
superposition de lames de bois dcoup et peint ou en ciment.
Herbin
poursuit un art pur, s'appliquant construire un nouveau vocabulaire de
formes avec les figures primaires de la gomtrie qui sera ensuite exploit
dans l'Art Dco. Il sculpte ce qu'il appelle des "objets monumentaux".
Cette fantastique avance vers un "art total" sera freine par
l'incomprhension du public et de la presse. Pendant quatre ans, partir de
1922, Herbin retourne une peinture figurative de natures mortes et de
paysages pris dans des lieux o il sjourne : Monthier-Haute Pierre, Cassis,
Vaison la Romaine, Cret, Sisteron, Le Cateau ; il dveloppe un style qui se
nourrit de Czanne et de Van Gogh dans un premier temps, puis d'un art
figuratif qui tente de s'approprier la ralit par une dcoupe prcise des
contours et une simplification de la perspective proche des recherches
puristes.
A partir de 1926 et
pendant les annes 30, Herbin construit son oeuvre picturale, dfinitivement
abstraite, sur la courbe, un rythme qu'il avait dj privilgi et qui
exprime le mouvement vital ou cosmique. Il peint des formes nettes et
prcises en aplat. Jusqu'en 1936, une paisse ligne noire, comme un immense
flux vital, envahit la toile dans une criture souple et libre. Puis la
palette devient plus vive et les volutes sont confrontes des cercles, des
carrs et surtout des triangles. Il fonde en 1931 le mouvement
Abstraction-Cration avec, en particulier, Vantongerloo, Van Doesburg,
Hlion, Arp, Kupka. Herbin mne un combat en faveur d'un art humaniste qui
exprime la libration sensible, morale et intellectuelle de l'individu
crateur.
Les annes 40 et 50 verront l'aboutissement et le
dveloppement majeur de son oeuvre. Nourri des crits de Goethe et de Rudolf
Steiner, Herbin cherche les grandes lois qui peuvent rgir sa cration. Il
va inventer un "alphabet plastique" tablissant des correspondances entre
lettre, forme, couleur, et son. Par exemple, la lettre M correspond au jaune
de baryte, la forme triangulaire et la sonorit "mi". Dsormais ses
peintures s'tablissent partir d'un mot. Elles font triompher la couleur
pose en aplat lisse et sans modulation dans des formes qu'il gomtrise -
cercle, quadrilatre, triangle - sans lyrisme ni anecdotisme. Herbin
atteint un art universel, de vrit et de libert qui englobe les autres
arts. Il sera Prsident du Salon des Ralits Nouvelles de 1946 1955 et
aura une grande influence sur les artistes cintiques de l'Aprs-guerre et
sur tous ceux qui ont men des recherches sur la couleur et l'abstraction
gomtrique.
Herbin cre son muse au Cateau-Cambrsis en 1956 par
une donation exceptionnelle de 26 oeuvres et conoit, en 1957, pour une
cole primaire de la ville, un vitrail monumental "Joie " et une mosaque
"Orphe".
Muse
Matisse - Le Cateau Cambrsis
( LMDA )
( Avec nos remerciements I. Sabatier -
Muse matisse -
Le Cateau-Cambrsis et Sarah Heymann & Marianne Copin-Angelin -
Heymann Renoult Associes ) |
Exposition termine |
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CHANTILLY : Domaine de Chantilly - Salle du Jeu de Paume
" Delacroix et l'aube de l'Orientalisme
" Du 30
septembre 2012 au 07 janvier 2013
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L’Orientalisme est un des temps
forts des collections du Muse Cond du Chteau de Chantilly.
Second muse de France pour la peinture ancienne, il conserve de nombreuses
oeuvres orientalistes : vingt-deux tableaux, plus d’une centaine de dessins,
acquis par le duc d’Aumale. Fils du roi Louis-Philippe, il combattit et
vcut en Algrie dont il fut le gouverneur gnral en 1848.
Delacroix est reprsent Chantilly par plusieurs tableaux orientalistes et
par son extraordinaire album de voyage au Maroc (1832). De nombreux autres
artistes, clbres leur poque, ctoieront les oeuvres du grand matre sur
les cimaises : Decamps, Marilhat, Dauzats, Vernet, Fromentin, etc.
Le propos de cette exposition est de s’intresser aux dbuts de
l’Orientalisme, d’explorer la naissance de ce mouvement et de mieux
comprendre ces premiers artistes qui portrent leur regard au-del de
l’Europe. La priode tudie concide ainsi avec la Monarchie de Juillet,
rgime de Louis-Philippe, pre du duc d’Aumale, donateur de Chantilly
l’Institut de France.
Muse Cond -
Chantilly
Ferdinand-Victor-Eugne Delacroix
nat le 7 Floral de l'an VII , soit en 1798 Charenton Saint-Maurice, tout
prs de Paris, d’un haut fonctionnaire de l'Etat Charles Delacroix et d’une
mre d’origine allemande, parente de J.F. Oeben, l’bniste de Louis XV et
de Louis XVI. Or, au moment de sa naissance, il semble que son pre malade
depuis 1797 n'tait pas en mesure de procrer, et il semble que l'on puisse
attribuer sa paternit au Prince de Talleyrand, l’homme du concordat et du
congrs de Vienne et grand sducteur qui protgea l'artiste au dbut de sa
carrire. Talleyrand tant Premier Ministre, il ft envoy l’tranger
juste l’anne de la naissance de l’artiste.
Le pre d'Eugne Delacroix meurt en
1806. Le jeune garon et sa mre s’installent alors Paris. Eugne y
frquente le Lyce Imprial ( aujourd’hui Lyce Louis Le Grand ) o son
talent pour le dessin s'exprime au grand jour. Son oncle, le peintre H.F.
Reisener, en 1815, le recommande P.N.Guerin, qui est un ancien lve de
David et un peintre acadmique de renom.
Eugne Delacroix fait son apprentissage du dessin et de
la peinture, et fait la connaissance d’artistes talentueux tels que
Gricault et Gros. Il se lie aussi d’amiti avec le peintre paysagiste
Bonington qui le conduit tudier la peinture de la nature.
Il frquente les peintres mais aussi
le muse du Louvre o il copie les grands matres qu'il admire : Rubens,
Velasquez, Rembrandt, Vronse, partag qu'il est dj par d’un ct,
l’aspiration la tradition et au classicisme, de l’autre, par
l’introspection et le besoin de chercher derrire les apparences et le rel.
Ce conflit l'habitera toute sa vie sans jamais le rsoudre, mais il sera
la source de ses oeuvres les plus modernes, et les plus significatives de
par leur nergie libratrice et leur couleur.
En 1822, Delacroix fait sa premire
entre dans le monde artistique de l’poque en exposant " Dante et Virgile
aux Enfers ", une œuvre vigoureuse, la composition ambitieuse et aux
couleurs trs travailles, qui sera achete malgr les critiques dont elle
est l’objet, par l’Etat . Deux ans plus tard, il peint "Le Massacre de Scio"
dont la composition et l’nergie sont plus puissantes encore, et dont l’Etat
se porte une nouvelle fois acqureur, indiffrent la critique. Ces deux
toiles concrtisent la polmique entre romantisme et classicisme, entre
dessin et couleur, laquelle suivra le peintre toute sa vieet et qui le
mettra en opposition Ingres.
En 1825, Delacroix dcide de passer trois mois en
Angleterre, sjour qu'il consacre l'tude de Constable, le plus grand
peintre paysagiste europen de l’poque, dont il cherche capturer la
technique qui donne du poids l’atmosphre, et une vibration aux couleurs.
C’est une priode importante pour l’artiste qui cherche se concentrer
davantage sur les couleurs, et sur ses effets physiques et psychologiques.
L’œuvre
qu’il expose au salon de 1827,"La Mort de Sardanapale", est le fruit de ses
recherches : tout en tant trs colore est traite avec vigueur, elle
demeure classique et d'une solennit acadmique, mais riche aussi d'une
certaine complexit rvlatrice de l'tat psychologique dans lequel se
trouve Delacroix derrire les apparences de la vie mondaine.
En apparence, tout va bien : l’artiste frquente les
salons littraires parisiens, et rencontre Stendhal, Mrime, Victor Hugo,
Alexandre Dumas. Passionn aussi de musique, il voit aussi Paganini et
Frdric Chopin, dont il fera deux portraits trs pntrants et se fait la
compagnie d' crivains et de potes comme Thophile Gautier ou Baudelaire
qu'il prfre celle des peintres.
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Eugne Delacroix
"Femmes d'Alger dans leur appartement"
1834
Huile sur toile
180 cm x 229 cm
Muse du Louvre - Paris
Eugne Delacroix .
" Femmes Juives " Aquarelle Muse Cond - Chantilly
Eugne Delacroix .
Photographie de Flix Nadar 1858
Paris Cabinet des estampes et de la photographie Bibliohque Nationale. |
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La peinture est pour lui une passion : dans son journal
qu'il a commenc en 1822, interrompu quelques annes, puis qu'il reprend en
1847 jusqu' sa mort -, il s’interroge sur l’art et les artistes, il compare
les oeuvres du pass pour en saisir leurs correspondances et leurs
diffrences, et pour en pntrer leur mystre ou leur grandeur.
Il exprime le besoin de trouver des
indications pour comprendre sa propre peinture, pour l'expliquer et en
trouver les rgles, et en chercher encore le sens du naturel et la magie des
couleurs . Il y a un homme qui fait clair sans contraste violent, qui
fait le plein air qu’on a toujours rpt impossible, disait-il, c’est Paul
Veronse. A mon avis, il est probablement le seul qui ait surpris le secret
de la nature. Sans imiter prcisment sa manire, on peut passer par
beaucoup de chemins sur lesquels il a pos de vritables flambeaux .
C'est en 1832 qu'il dcide de
faire un long voyage au Maroc et en Algrie : il dcouvre la magnificence de
la lumire et de la couleur dans les paysages, mais aussi des gens
diffrents, plus simples, et plus authentiques. Il y dcouvre aussi la
sensualit et le mystre des intrieurs, dont le tableau " Les Femmes
d'Alger dans leur appartement " retranscrit en 1834 des sensations intenses
qui ds lors alimenteront beaucoup son oeuvre tout le reste de sa vie.
Ces nouvelles dcouvertes ne lui
suffisent pas pour autant. Delacroix ne se veut pas rvolutionner l’art, et
ne veut pas s’abmer dans ses visions intrieures : il veut peindre pour les
autres, innover, mais aussi faire carrire sans se trahir.
A son retour du Maroc, il se
consacre entre 1838 et 1847 une commande publique qui est celle de dcorer
le Salon du Roi du Palais-Bourbon et qui lui permet d’affronter de vastes
surfaces et de renouer avec la tradition de la dcoration baroque, comme
celle de Rubens. Mais ct, il continue de peintre des portraits et
diverses toiles orientales. Il travaille aussi la dcoration du Palais du
Luxembourg entre1840 et 1846, mais aussi celle du plafond central de la
Galerie d’Apollon au Louvre ou la Chapelle des Saints Anges de
Saint-Sulpice. A son amie
George Sand, il dit : Nous travaillerons jusqu' l’agonie : que faire
d’autre au monde, moins de se saouler, quand vient le moment o la ralit
n’est plus la hauteur du rve ? .
Delacroix mne une double vie : celle d'une vie dans
les salons, avec les belles dames, et les hommes cultivs de l'poque, en
aspirant l'Acadmie acadmicien, et celle d'une vie cache montrant en
ralit un homme sans esprance et secret qui ne parvient dlivrer ses
tourments et ses dsirs que dans la peinture. C’est l’homme qui crivait
dans son journal : " L’homme porte dans son me des sentiments inns qui
ne seront jamais satisfaits par les objets rels, et c’est de tels
sentiments que l’imagination du pote et du peintre donnera forme et vie."
Delacroix tait aussi un homme de passion, et cherchait les moyens
d’exprimer cette passion de la manire la plus visible.
Ce fut une vie
plutt d'apparence tranquille que mena Eugne Delacroix, rythme par les
vnements extrieurs, mais parseme de beaucoup de zones d’ombre, dont il
ne parlera jamais, mme dans le journal pourtant qu’il aura tenu une grande
partie de sa vie. L'origine de sa naissance, et les raisons de croire que
son pre lgal ne ft pas son gniteur, ft sans doute la cause de ce
caractre double et complexe, dans lequel Eugne Delacroix trouva les signes
de son gnie et de son talent. Baudelaire lui reconnaissait son admiration,
et le considrait comme le plus grand peintre du sicle de par le mlange de
tradition classique et de ferveur romantique, de certitudes et de
contradictions qu'il mettait dans son oeuvre.
Lorsqu’il meurt, le 13 aot 1863,
d'une longue maladie qui lui rongeait la gorge, le milieu acadmique lui
demeure encore hostile, mais les jeunes peintres reconnaissent en lui le
vrai matre de son temps, et en lui un gnie authentique.
(LMDA )
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