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Marc Chenaye  © Espace St Jean -MelunArmand Cassagne : " L'atelier en forêt de Fontainebleau " -  Aquarelle et fusain  77x58 cm -   © Musée de MelunRené Magritte © ADAGPUtagawa Hiroshige : ©Maurice Denis  © ADAGPVincent Van Gogh : " Autoportrait " ©

" Le meilleur tableau est celui
que la raison ne peut admettre ."
Guillaume Corneille


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EXPOSITIONS PASSEES
EN FRANCE & REGIONS
Année 2012




Exposition terminée


LODEVE : Musée de Lodève
" Théo Van Rysselberghe, l'instant sublimé "
... Jusqu'au 21 octobre 2012




COMMUNIQUE DE PRESSE

Le Musée de Lodève propose au travers d'une soixantaine d'oeuvres, une exposition en hommage à Théo Van Rysselberghe (1862-1926), peintre belge majeur duXXème siècle et principal représentant du néo-impressionnismeen Belgique.

Centrée autour d'un choix d'oeuvres des années 1882-1917, l'exposition permet de porter un regard sur la manière dont Théo Van Rysselberghe sublime ses sujets, traités comme des instantanés presque photographiques. Grâce à la mise en place de savantes compositions, par le jeu de cadrages très particuliers et en ayant recours à une fascinante frontalité, le peintre, nous propose des sujets dont l'anecdote est bannie.

Dans ses paysages dont les hommes sont le plus souvent absents, dans ses portraits mettant en scène des êtres habités et rêveurs, Van Rysselberghe utilise une subtile « alchimie de couleurs » qui contribue à transcender l'instant présent et à lui donner un caractère construit, presque irréel.

Grâce à une sélection ciblée, le parcours chronologique sera rythmé par les grandes étapes stylistiques mises en oeuvre par le peintre : du réalisme à l'impressionnisme en 1886, adoption de la touche divisionniste en 1888 jusqu'à son apogée dans la fin des années 1890, puis expression d'un style plus personnel à partir de 1903. Cette période, dominée par des Paysages et Marines, semble animée d'une énergie nouvelle : le trait s'allonge, la couleur s'intensifie.

A partir de 1905, le nu devient un de ses sujets favoris, puis, entre 1909 et 1912, l'artiste évolue vers des formats importants comportant des couleurs plus nuancées, plus nacrées.

L'exposition s'achève avec les années de guerre durant lesquelles, à l'image de nombreux peintres de sa génération, Van Rysselberghe entame un retour vers un classicisme plus tranché. Il avoue vouloir regarder les oeuvres des maîtres du passé et observer la nature. La technique passe alors derrière l'émotion ressentie. Cette position implique une rupture entre Van Rysselberghe et Paul Signac, jusqu'alors très proches.


Ivonne Papin-Drastik
Commissaire de l’exposition





  Théo Van Rysselberghe :  " La Pointe Saint Pierre à Saint Tropez " - Huile sur toile 35 x 46 cm - 1896 © Coll. Part.
Théo Van Rysselberghe
" La Pointe Saint Pierre à Saint Tropez " - 1896
huile sur toile 35 x 46 cm
© Coll. Part.







 Théo Van Rysselberghe  © Coll. Part.
Théo Van Rysselberghe
© Coll. Part.


 
  Musée - Hôtel du Cardinal Fleury - Lodève



( LMDA ) ( Avec nos remerciements à Ivonne Papin-Drastik - Commissaire de l’exposition)

                           Exposition terminée

 
CERET : Musée d'Art Moderne

" Antoni Tàpies : image, corps, pathos "
Du 30 juin au 14 octobre 2012






Image non disponible
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Antoni Tàpies
" Figure de papier journal et des fils "

1946
© Coll. Part. ©  ADAGP

© Fondation Tàpies, Barcelone





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Antoni Tàpies
" Graffiti rouges "

1985
© Coll. Part. ©  ADAGP
© Fondation Tàpies, Barcelone



Antoni Tàpies en 1985 © Coll. Part.
Antoni Tàpies
1985
© Coll. Part.



Le Musée d’Art Moderne de Céret rend hommage à l’artiste catalan Antoni Tàpies, dont le nom est indéfectiblement lié à la collection et à l’identité du musée. Né à Barcelone en 1923, disparu le 6 février 2012, Antoni Tàpies a été sa vie durant l’un des plus ardents défenseurs de la culture catalane, tout en développant un langage artistique à finalité universelle qui en fait l’un des plus grands artistes du XXème siècle.

Cette exposition intitulée "Antoni Tàpies. Image, Corps, Pathos"  présente 43 peintures et sculptures réalisées par l’artiste catalan entre les années 1945 et 2008. Celle-ci est organisée autour d’une thématique récurrente dans le travail qui a été le sien, celle d’une réflexion sur la matière, sur le corps et le sens de l’oeuvre. Elle constitue en cela une véritable rétrospective sur une période couvrant plus de cinquante ans de recherche et de création.

Le corps est le fil conducteur de l’exposition. Synthétisant la rencontre entre la matière et l’esprit, le corps est aussi une source d’inspiration universelle et intemporelle pour Tàpies.

Ainsi l’exposition s’ouvre-t’elle avec un autoportrait très classique réalisé en 1945, suivi d’un parcours où l’on découvre le détail du travail de l’artiste , au travers les recherches et les compositions faites sur les matériaux les plus divers papiers, cartons, tissus, fils métalliques; surfaces gravées ou scarifiées avec des empreintes de corps apparaissant sous l’épaisseur fragile des vêtements, ce jusqu’à l’une des ses dernières oeuvres représentant une tête rouge peinte en 2008, marquée d’un expressionnisme totalement débridé.



Antoni Tàpies est né le 13 décembre 1923 à Barcelone. Il est le fils d’un avocat renommé, tandis que sa mère est liée au milieu intellectuel et politique de la ville. Il prend goût à la peinture au lycée pendant la guerre civile espagnole de 1936 - 1939.

D’une santé fragile avec uns scolarité souvent interrompue pour des affections pulmonaires, il s’initie à la peinture pendant une période de convalescence, en faisant des copies d’œuvres de Van Gogh ou de Picasso. Dans cette même période, il s’intéresse à l’histoire de la philosophie et lit Hegel, Kant, Nietzsche, Heidegger, Sartre mais aussi les ouvrages de Thomas Man, Ibsen, Stendhal, ou André Gide.

En 1944, il débute des études de droit à l’Université de Barcelone, mais continue à ses consacrer à la peinture dans un style primitiviste et expressionniste.

 Il prend part à quelques expositions, en 1948 d’abord au Salon d’Octobre de Barcelone, où il fait la connaissance de Miro, puis en 1949 il participe à l’exposition Cobalto 49 à l’Institut Français, tout en s’intéressant au surréalisme et à la psychanalyse . Il séjourne à Paris en 1950 où il rend visite à Picasso, et lit avec attention les philosophes marxistes.

Après une période où il s’est révolté contre les atrocités de la guerre et les tendances belliqueuses des pays occidentaux , l’artiste s’oriente vers des compositions de plus en plus abstraites et géométrisantes.

Un voyage à New York en 1953, le met en contact avec l’expressionnisme abstrait américain , Pollock, Tobey, Kline avec lesquels il se sent en affinité et voit des liens avec ses propres travaux.

Lors d’un nouveau voyage en France en 1955, il rencontre Jean Fautrier, Dubuffet, Hartung Riopelle, tout en approfondissant ses connaissances des philosophies orientales, et montrant un intérêt plus en plus marqué pour les arts primitifs.

Tout en participant à des expositions en Espagne, aux Etats-Unis, en Italie, Il s’engage alors progressivement dans un mode d’expression très personnel, caractérisé par l’emploi de matériaux bruts, des gammes de couleur limitées et l’utilisation d’un langage pictural marqué de nombreux signes et symboles imprégnés dans ses toiles.

Il réalise des gravures, des lithographies, et multiplie des expositions individuelles à Paris, à New York, à Londres jusqu’en 1966, date à laquelle il prend part à la lutte étudiante contre le Général Franco. En 1970, il proteste avec Miró contre le procès de Burgos, où des opposants au régime franquiste sont jugés par un tribunal militaire. C’est une période où il réalise de nombreux objets-sculptures, afin de compléter son expérience de l’utilisation de la matière. S’ensuit une période où il réalise également des collages.

La reconnaissance internationale de son travail s’affirme peu à peu avec les nombreuses expositions organisées dans les différents grands musées du monde. Antoni Tàpies obtient également de nombreux prix qui lui permettent d’acquérir un notoriété importante.

Tàpies est un collectionneur, un lecteur de philosophie occidentale et orientale, mais il est également un théoricien de l’art. En 1973, il rédige une série d’articles très polémiques pour défendre l’avant-garde artistique et la liberté d’expression, exposant sa vision des arts, perçus comme « les derniers réduits où l’homme d’aujourd’hui peut trouver la liberté de s’interroger sur la société, et de l’ébranler ». Très actif au travers ses expositions et ses voyages, il poursuit son travail créatif en multipliant ses travaux de peintures, de lithographies, tout en restant engagé dans ses travaux d’écrivain et sa lutte politique pour les droits à la liberté des peuples.

 En 1981, il créée ses premières céramiques à Saint Paul de Vence avec le céramiste allemand Hans Spinnner, tandis qu’il est fait Docteur Honoris Causa du Royal College of Art à Londres

Après la réalisation d’un monument dédié à Picasso à Barcelone en 1983, il crée en 1984 à Barcelone la Fondation Antoni Tàpies, vouée à la promotion et à la connaissance de l’art contemporain.

Fait Officier des Arts et des Lettres par le gouvernement français, il poursuit la publication d’écrits pour défendre la modernité dans l’art et la culture, et il réalise en 1985, une affiche pour une exposition intitulée " l’Art contre l’Apartheid " à Barcelone, qui marque son engagement permanent.

Cette exposition en hommage à Antoni Tàpies permet de montrer également la totalité des oeuvres de l’artiste appartenant à la collection du Musée de Céret avec en particulier le diptyque qui orne le porche d’entrée témoignage de la volonté de l’artiste de ne pas séparer l’art et le quotidien, le sublime et le réel, ou encore « Transformació n°6327 », une grande toile réalisée en hommage à Hakuin du XVIIème siècle, au moine boudhiste peintre de la vie quotidienne, pour qui la divinité était en toute chose.


 
Musée d'Art Moderne - Céret

    (LMDA)

Exposition terminée



MARSEILLE :
Musée d'Art Contemporain
" Jacques Villeglé, l'exposition qui déchire "
... Jusqu'au 16 septembre 2012 



COMMUNIQUE DE PRESSE

Artiste connu et reconnu de l'art contemporain français, Jacques Villeglé s'offre une rétrospective exceptionnelle au Musée d'Art Contemporain de Marseille du 22 juin au 16 septembre. L'occasion privilégiée de découvrir les œuvres majeures ou moins connues d'un artiste au parcours hétéroclite. ­
Jacques Villeglé aurait pu rester un illustre inconnu s'il n'avait pas eu l'idée de devenir un "collecteur" d'affiches. Après des études de peinture, de dessin et d'architecture en passant par quelques notions d'urbanisme, l'artiste se lance dans la récolte d'affiches qui couvrent les murs des villes à une époque où l'affichage n'est pas encore hors d'atteinte, derrière des panneaux de plexiglas.

Le lacérateur anonyme
Jacques Villeglé ne se considère pas comme le concepteur d'un nouveau style mais davantage comme un flâneur qui prélève, au fil de ses promenades, les restes d'affiches qui attirent son œil pour leur esthétisme. Du reste, c'est un rendu quasi brut qu'il offre au public puisqu'il ne change pas le matériau en dehors du collage sur la toile. Son but n'est pas de coloriser ou de redessiner par dessus les affiches mais, au contraire, de faire ressortir les traces de la vie urbaine dans tout ce qu'elle a de violent, de poétique, d'incongru : une déchirure faite par un anonyme, un graffiti, un mot, une signature...
Il souligne d'ailleurs que "le véritable artiste est ce lacérateur anonyme, la collecte, elle, pouvant être réalisée par n'importe qui". Ainsi ses œuvres sont uniques, faites de figures riches et spontanées.
Jacques Villeglé est considéré comme l'historien de ce lacéré anonyme et son travail devient le prélude du Nouveau Réalisme. Avec quelques amis artistes, ils créeront un peu plus tard le groupe des Nouveaux Réalistes. Leurs œuvres peuvent être vues comme le pendant du Pop Art américain. Jacques Villeglé, tout comme Andy Warhol, se plaît à détourner la publicité pour les marques, la presse, ect.
Le [mac] réuni d'ailleurs Villeglé et ses amis durant l'exposition puisque le musée est déjà détenteur d'une riche collection de travaux provenant du mouvement des Nouveaux Réalistes.
Parmi les nombreuses œuvres proposées, on retiendra "L'humour Jaune", l'une de ses premières toiles ainsi que "3615", provenant d'une série réalisée en région parisienne et l'"Opération Quimperoise", constituée d'auto-portraits.
Artiste aux multiples facettes, Jacques Villeglé a également travaillé avec la vidéo et réalisé plusieurs petits films, dont "Un mythe dans la ville" qui sera projeté en boucle lors de cette rétrospective.

Le Musée d'Art Contemporain - Marseille
Commissaire de l’exposition




Image non disponible
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Jacques Villeglé
" Rue des Prouvaires "
© Musée d'Art Contemporain Marseille - © ADAGP
© Photo : F. Poivret




Jacques Villeglé :  Rue Turbigo - Paris 1964 © ADAGP

Jacques Villeglé
Rue Turbigo - Paris 1964

© ADAGP


Jacques Villeglé est un artiste français majeur de l'art d'aujourd'hui, âgé de 82 ans, qui dès 1949, a développé par la récupération et l'usage presque exclusif d'un matériau unique - celui des affiches lacérées trouvées au hasard de ses promenades urbaines - une oeuvre unique, foisonnante et d'une totale richesse formelle.


Jacques Villeglé  ne se revendique pas comme le concepteur d'un nouveau «ready-made» à la manière de Duchamp pour promouvoir l'objet trouvé ou récupéré, en l'occurrence, les affiches, au rang d'oeuvre d'art. Il est un flâneur, qui au fil même de ses promenades et dérives dans les rue de la ville, prélève sur les panneaux publics les restes d'affiches déchirées qui l'interessent d'un point de vue esthétique. Il n'agit que trés peu sur les affiches qu'il trouve, en dehors du collage qu'il en fait sur des toiles. Sa démarche n'est pas de rajouter une composition ou de la couleur à l'affiche marouflée, mais de découvrir dans la superposition des épaisseurs de papier lacérés, la beauté d'une forme, d'une couleur, d'une épaisseur de déchirures, celle d'une tache faite par une main anonyme, d'un graffiti, d'une écriture parfois, pour laisser apparaître l'aspect sauvage et spontané en soi de la vie civilisée et urbaine, riche dans sa sauvagerie, de figures de beautés vierges et uniques..

A ce titre, le travail de Jacques Villeglé se veut être le témoignage de la rude réalité de l'illusion urbaine de la vie qui fuit et s'exprime sur ses murs, à certains emplacements choisis de ses rues et de ses ruelles. C'est le cours de l'histoire en son déroulement et en son épaisseur qu'il récupère au travers ses rouleaux de papier décollés des palissades, comme un effet des expressions de la survie humaine plutôt que de l'art.
Il nous montre combien notre monde est conditionné par un environnement visuel quotidien, et totalement idéologisé. L'objet et le but de Jacques Villeglé est de donner à notre mémoire, matière à revenir sur elle -même, à refaire le temps, à reconsidérer sans concession le temps perdu de façon critique, ludique sans doute, mais aussi avec la lucidité et l'intransigeance d'une réelle conscience de soi et du monde tel qu'il va.


Jacques Villeglé étudie la peinture et le dessin à l'école des Beaux-Arts de Rennes où il fait la connaissance de Raymond Hains en 1945, qui restera son ami de toujours. Il travaille quelque temps chez un architecte, où il se familiarise avec les questions d'urbanisme et d'espace public, puis part à l'école des Beaux-Arts de Nantes en 1947 pour faire des études d'architecture. Il aime collecter sur les plages de Saint Malo, les bois flottés, les morceaux de métaux rongés par le sel marin, les objets de diverses natures rejetés par les flots et réalise même des petites sculptures à partir des débris récupérés du mur de l’Atlantique.

A partir de décembre 1949, il s'intéresse aux effets de couleurs, à la matière constituée par les épaisseurs de papier et aux formes laissées par des mains anonymes et noctambules et aux affiches déchirées et jetées au sol par des gestes vengeurs. Il se définit alors par antinomie comme un "affichiste" et déclare la "guerre des signes", les affiches représentant pour lui l'expression d'une culture monolithique de plus en plus envahissante.

« Le prélèvement, dit-il, est le parallèle du cadrage du photographe », et il se veut comme un simple collecteur de fragments d'affiches qu'il choisit et signe. Mais le véritable artiste est selon lui, celui qui a su déchirer et délaisser à un moment choisi l'ensemble en l'état de lambeaux.

En février 1954, Jacques Villeglé fait la rencontre du poète lettriste François Dufrêne, lui-même intéressé par le domaine des affiches lacérées, dont il recherche l'esthétique de l'envers ou du dessous.
En 1958, Villeglé rédige une mise au point sur l'intérêt des affiches lacérées intitulée "Des Réalités Collectives", préfigurant le "Manifeste du Nouveau Réalisme".
Il réalise en 1959, puis en 1960 ses premières expositions personnelles. Après sa rencontre avec Yves Klein puis Pierre Restany et Jean Tinguely, et leur participation commune à la première Biennale de Paris, il décide avec eux de constituer le groupe des Nouveaux Réalistes.

Avec son ami Raymond Hains, Jacques Villeglé s’approprie les affiches des panneaux publicitaires et des murs par les effets esthétiques que les déchirures abstraites lui procurent, tout en inscrivant son travail de récupération dans une démarche de contestation politique.
Il se plaît au détournement de la publicité pour les marques, pour la presse, mais également aux expérimentations lettristes de  Raymond Hains. Se voulant être le releveur de traces de la civilisation présente, plus particulièrement lorsqu'elles sont anonymes, Villeglé imagine à partir de 1969 un « alphabet socio-politique » en hommage à Serge Tchakhotine, auteur en 1939 d'un essai intitulé "Le Viol des foules par la propagande."

Depuis 1957, l'œuvre de Jacques Villeglé a fait l'objet de plus de 140 expositions personnelles en Europe et en Amérique, et l'artiste a participé à de nombreuses manifestations collectives. Ses œuvres ont été acquises par plusieurs musées européens, américains et africains. Mais ce n'est qu'à partir de la fin des années 1970 que Villeglé a pu vivre de son art. Il lui faudra attendre 1998 pour que le Musée National d'Art Moderne fasse l'acquisition d'une de ses affiches lacérées, et reconnaisse ainsi son oeuvre.



 
Musée d'Art Contemporain - Marseille

(LMDA)

Exposition terminée



CATEAU-CAMBRESIS : Musée Matisse
" Henri-Edmond Cross et le néo-impressionnisme de Seurat à Matisse"
 Du 11 mars 2012 au 10 juin 2012


Cette exposition fait suite à celle sur " Matisse-Derain, Collioure, 1905, un été fauve ", que le Musée Matisse avait organisé en 2005-2006 avec le Musée de Céret, et à l’exposition récente proposée par le Musée Marmottan-Monet à Paris.
L’objet ici est de montrer comment Henri-Edmond Cross, l’un des principaux acteurs du néo-impressionnisme avec Paul Signac, joua un rôle majeur dans les révolutions artistiques du début du 20eme siècle et influença en particulier l’oeuvre de Matisse.

A la suite de Georges Seurat , Signac et Cross, vont mettre en pratique ses théories sur la composition de la couleur et le divisionnisme, les développer, les diffuser auprès des jeunes artistes de leur époque. C’est ainsi qu’Henri Matisse, à la recherche de nouvelles expérimentations sur la couleur, passe l’été 1904 à Saint-Tropez aux côtés de Signac et de Cross.
Matisse s’initie à cette nouvelle technique sur les conseils de Henri-Edmond Cross avec qui il se lie d’amitié. Cela donne le célèbre tableau "Luxe, Calme et volupté" mondialement connu. Mais Matisse ne se satisfera pas longtemps de ces recherches et expérimentations qu’il trouve trop limitées. Cela sera cependant une étape essentielle dans l’évolution de l’histoire de l’art dans la mesure où l’été suivant à Collioure, en compagnie de Derain, Matisse donnera naissance à ce qu’on appellera ensuite le Fauvisme.

L’exposition présente ainsi 73 oeuvres dont 34 peintures et 39 aquarelles de Henri Edmond Cross de1891 jusqu’à sa mort en 1910. En regard ce sont 13 tableaux de Matisse, qui sont présentées également , en particulier ses premières toiles sur le motif en 1896 en Bretagne, les paysages de Corse, de Saint-Tropez et de Collioure, accompagnées d’autres oeuvres en particulier de Camoin, Manguin, Valtat et Derain.

Le tableau que Matisse avait offert à Cross et à son épouse en 1905, "Tulipes, perroquets" ( du Musée de l’Albertina, à Vienne) est également présenté, peint dans la technique pointilliste très large, ainsi que des tableaux fauves peints à Collioure : "La Moulade", "Rue du Soleil à Collioure" (Musée Matisse, Le Cateau-Cambrésis)





Henri-Edmond Cross
" Cyprés en avril "
© Coll. Part. © ADAGP

Maximilien Luce :" Portrait de Henri-Edmond Cross" - Huile sur Toile 1898 - © ADAGP
" Portrait de Henri-Edmond Cross "
par Maximilien Luce
Huile sur Toile 1898

© ADAGP


Henri-Edmond Cross (1856-1910) fait la connaissance de Seurat et de Signac en 1884 au Salon des Artistes Indépendants. L’année de la disparition prématurée de Seurat (1891), il expose son premier tableau divisionniste, et marque ainsi son ralliement au groupe des néo-impressionnistes. 

Comme eux, il accorda une attention particulière au dessin. Si Seurat, Luce et Angrand affectionnèrent plus spécialement le crayon, le fusain ou le pastel, Petitjean et Rysselberghe témoignèrent de leur intérêt pour l’aquarelle, mais Signac et Cross, eux, « l’aimèrent passionnément et y trouvèrent un mode d’expression dans lequel ils excellèrent » (Isabelle Compin).

Légère et rapide, elle leur permit de s’affranchir des règles strictes de l’élaboration du tableau pointilliste.
« Je me repose de mes toiles par des essais à l’aquarelle et des esquisses en me servant de cette matière. C’est amusant. L’absolue nécessité d’être rapide, hardi, insolent même, apporte dans le travail une sorte de fièvre bienfaisante… » écrivait Cross au peintre Angrand.
Installés près de Saint-Tropez, Signac et Cross, trouvèrent dans cette technique le moyen le plus sensible pour rendre la limpidité des lumières et des paysages méditerranéens.

Cross exécuta de nombreuses aquarelles, certaines comme de simples prises de notations sur le motif, et d’autres,   plus composées. Mais il fut aussi, et c’est ce que nous fait découvrir les oeuvres graphiques du fonds Senn, un merveilleux dessinateur.
Si certaines pièces s’avèrent être des études préparatoires pour des peintures, avec parfois des mises au carreau, d’autres s’affirment comme des œuvres à part entière. Il s’agit de dessins à la mine de plomb exécutés sur un papier vergé où l’artiste joue du grain du support pour accrocher la lumière. Les sujets sont variés : personnages, paysages, mais ils peuvent également se dérober, s’estomper au gré d’un traitement tout en frottements légers du crayon et devenir une fantaisie abstraite, pleine de poésie et de mystère.

Né à Douai en 1856, Henri-Edmond Cross, de son vrai nom Henri-Edmond Delacroix prend dès l'âge de dix ans des cours de dessin à l'Ecole des Beaux Arts de Lille et a pour professeurs Carolus Duran et Alphonse Colas et plus tard à Paris, François Boivin.
Il expose pour la première fois au salon de 1881 à Paris, sous son pseudonyme "Cross", traduisant ainsi son nom de famille en anglais pour éviter toute confusion avec Eugène Delacroix.

Il fait la connaissance de Seurat et de Signac en 1884 au Salon des Artistes Indépendants. En 1891, Henri-Edmond Cross quitte le genre impressionnisme qu'il avait pratiqué jusque là, en exposant son premier tableau " divisionniste", marquant ainsi son attachement à la démarche de Seurat, l'année même de sa disparition. Il rompt avec une esthétique de dix ans et adopte avec enthousiasme celle du groupe qui animait le Salon des Indépendants (manifestation dont il fut l'un des initiateurs dès 1884). Il présente ainsi sur les cimaises du Salon des Indépendants le portrait divisionniste de sa femme. Il choisit alors de vivre en grande partie de l'année dans le Var, à Saint-Clair au Lavandou.

Il s'engage politiquement et devient également un sympathisant des idées anarchistes de l'époque. Sa santé s'altère alors et l'accable avec des troubles rhumatismaux et oculaires. Il fait alors un séjour en Italie où il découvre les oeuvres de Tintoret et de Canaletto.

A la suite de Signac, Cross peint la Provence, et en magnifie sa beauté naturelle par des tableaux inédits et incomparables. Il se rapproche là des premières manifestations du fauvisme, dont on sent poindre en ce début du XXème siècle, l'expression d'une nouvelle harmonie chromatique, qui fera école par la suite par exemple avec  Matisse dans une oeuvre telle que " Luxe, calme et volupté ", en préfigurant ainsi l'arrivée des premiers moments de la nouvelle peinture abstraite.

C'est ainsi que Henri-Edmond Cross contribua avec ses amis néo-impressionnistes au bouleversement historique de l'histoire de la peinture, qui remit en question toutes les théories esthétiques sur l'art.

Au crépuscule de sa vie trop brève, Henri-Edmond Cross voulut visiter une nouvelle fois la Toscane avant de regagner la ville du Lavandou où il composa ses dernières oeuvres. En mai 1910, il fut tragiquement emporté à 54 ans par un cancer.


Musée Matisse - Cateau-Cambresis


(LMDA)

Exposition terminée


BESANÇON : Musée des Beaux Arts et d'Archéologie
" Gérard Vulliamy : les dessins surréalistes 1930 -1947 "
 Jusqu'au 02 avril 2012





Gérard Vulliamy, peintre français d’origine suisse, ancien élève d’André Lhote, peint ses premières compositions abstraites en 1932.
Il intègre d’abord le mouvement "Abstraction-Création" d’Auguste Herbin, avec Jacques Villon, Jean Hélion, Anatole Jakovsky ... Puis il évolue vers un surréalisme tumultueux, développant un univers fantastique proche de celui d’un Jérôme Bosch. Cette évolution de l’art de Gérard Vulliamy se précise vers 1934 et culmine avec " Le cheval de Troie " réalisé en 1937, présenté dans cette exposition, et qui demeure une oeuvre majeure pour la peinture surréaliste de cette époque.
A l’occasion de la publication par la Réunion des Musées Nationaux d’une importante monographie consacrée à Gérard Vulliamy, il s'agit de
faire redécouvrir avec cette exposition l'oeuvre encore assez méconnue de cet artiste surréaliste, avec la présentation d'une centaine de ses œuvres sur papier :dessins, gravures et illustrations.



Né à Paris en 1909, Gérard Vulliamy est attiré très jeune par la peinture, et est encouragé par ses parents, par son père homme d’affaire et peintre durant ses loisirs, et par sa mère qui elle- même s’adonnait à la peinture et au dessin sur tissus. C’est ainsi qu’il se consacre naturellement au dessin, à la décoration, à la mode, et aborde la peinture en 1928.
Il fréquente pendant trois ans l'atelier d'André Lhote jusqu’en 1932, puis se rapproche du groupe "Abstraction-Création", où il rencontre Jacques Villon, Piet Mondrian, Robert Delaunay et Auguste Herbin avant de réaliser sa première exposition particulière à Paris à la Galerie Pierre l'année suivante.
Il s'intéresse à l'ethnographie et fait un stage au Musée de l'Homme, ce qui ne manque pas d’influencer certaines de ses toiles, tant au niveau de l’abstraction qu’au niveau de l’utilisation des couleurs. "Certaines sculptures nègres, dira-t’il, me paraissent aussi émouvantes que certaines sculptures romanes ".

Gérard Vulliamy est aussi intéressé par le fantastique et l’automatisme des forme : "Automatisme des formes et des mouvements, phénomènes d'érosion, avec une certaine corrélation entre les phénomènes d'érosion et les phénomènes intérieurs de l'être humain. Par-là même je cherchais à créer un espace dans lequel le mouvement m'amenait du paysage à l'intérieur des formes humaines, devenues êtres objets ou êtres végétaux, et inversement ", confiera t’il.
Attiré par les techniques également de la gravure, il réalise de nombreuses gravures au burin et des dessins, dans le style des primitifs en peignant sur bois avec des transparences et des glacis.
S'étant rapproché des surréalistes vers 1934, Gérard Vulliamy, il participe avec eux en 1938 à l' Exposition Internationale du Surréalisme à la Galerie des Beaux-Arts de Paris.
L’oeuvre majeure de cette période est « Le Cheval de Troie « qu’il peint en 1937, selon les techniques utilisées par les peintres de la Renaissance.

Après s'être joint au groupe suisse de peintres surréalistes et abstraits
"Die Allianz ", qui expose en 1937 à Zurich et en 1938 à Bâle, Gérard Vulliamy participe à la fondation en 1941 de « La Main à plume «, une revue clandestine, où il retrouve Gérard Schneider et Raoul Ubac, et à laquelle il donne des gravures.
En 1943, Gérard Vulliamy a épousé Cécile Éluard, fille de Gala, et petite-fille du poète.
Ayant eu l'occasion de connaître pendant cette période de guerre, des médecins psychiatres, il dessine de nombreux portraits de fous et de folles dont il illustrera les « Souvenirs de la maison des fous « de Paul Éluard en 1946 et illustre aussi en 1948, « La Crevette dans tous ses états « de Francis Ponge.







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Gérard Vulliamy
" Le Sphinx "
Fusain et pastel sur papier - 1938
47 x 63 cm
© Coll. Part. ©  ADAGP






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Gérard Vulliamy
"Etude pour le Cheval de Troie "
Encre noire et sépia sur papier - 1935
© Coll. Part. ©  ADAGP




Gérard Vulliamy © Coll.Part.
Gérard Vulliamy
© Coll.Part.


Depuis1944, le travail de Gérard Vulliamy évolue progressivement vers l'informel. En 1948 il revient définitivement à la peinture abstraite. Parlant de cette époque avec Jean Grenier, il dira : « De mon passage dans le surréalisme je gardais la passion du dessin, de l'écriture, de la structure d'une toile et de son mouvement. Mais je pensais espace couleur à travers la leçon de mes amis aînés Villon et Delaunay. C'est ainsi que graduellement je revins à l'abstraction vers l'année 1948.»

Gérard Vulliamy participe à de nombreuses expositions collectives en France et à l'étranger, notamment à la Kunsthalle de Berne en1949, à la la Kunsthalle de Bâle en 1952, au Carnegie Institute de Pittsburg en 1955, 1958 et 1961, au Musée de Neuchâtel ainsi qu'à l'Institut d'Art Contemporain de Londres.
Après deux expositions à la Galerie Jeanne Bucher en 1949 et 1950, Gérard Vulliamy présente aussi en 1952 et en 1959 ses peintures à la Galerie Roque.
D’importantes rétrospectives sont organisées en 1962 au Musée de Darmstadt en Allemagne, puis en 1978 au Musée Picasso d'Antibes. Gérard Vulliamy participe également au Salon des Réalités Nouvelles et au Salon de Mai.




Musée des Beaux Arts et d'Archéologie - Besançon


( LMDA )


Exposition terminée


SERIGNAN : Musée Régional d'Art Contemporain
" Hommage à Dado : dessins, collages, gravures "
Du 17 septembre 2011 au 22 janvier 2012


Le Musée Régional d’Art Contemporain Languedoc-Roussillon présente avec cette exposition un hommage à l’artiste Dado disparu en novembre 2010.
Dado a définitivement marqué la ville de Sérignan où trois expositions ont été consacrées à son oeuvre en 1993, 1999 et 2007 et où, surtout, il a résidé régulièrement de 1994 à 2002 pour réaliser une oeuvre monumentale et magistrale au Domaine des Orpellières, inaugurée et ouverte au public en 1999.

Cette exposition au Cabinet d’Arts Graphiques présente un ensemble d’oeuvres sur papier depuis les dessins des années cinquante de l’ancienne collection Jernej Vilfan, présentés pour la première fois au public, de nombreuses gravures, technique à laquelle l’artiste s’est consacré de nombreuses années, jusqu’aux derniers dessins réalisés pour sa petite-fille Diotime en 2010.

Dado, immense dessinateur, a toujours considéré ses dessins comme autonomes. Devant ses oeuvres sur papier, on est saisi par sa virtuosité technique, la qualité du trait, la ligne sûre et appuyée, l’intensité des figures d’un seul trait car le dessin ne supporte aucune hésitation. On lit la naissance d’une forme jusqu’à son épanouissement. Le dessin s’engendre lui-même pour mettre en place un monde énigmatique peuplé de monstres étranges, de plantes exubérantes, d’hybridations anatomiques, de ruines, projections de rêves entre horreur et merveilleux. Cette aptitude virtuose le range dans la grande Histoire de l’Art, en successeur légitime de Dürer.

Une salle, dans les espaces dédiés aux collections du musée, est aussi entièrement consacrée à son oeuvre peint de 1957 à 2005.

À l’occasion de cet hommage, est mis en relief le travail réalisé par l’artiste au Domaine des Orpellières à Sérignan Plage. Ce site entre fleuve et mer, est un espace naturel exceptionnel, réserve naturelle pour la faune et la flore typiques des terrains salins.
Au milieu de ce territoire, les bâtiments abandonnés d’une ancienne ferme viticole, le Domaine des Orpellières, ont été investis par Dado qui a recouvert les murs et piliers intérieurs d’immenses peintures murales aux couleurs vives et profondes, où il a accumulé des objets fétiches de l’enfance.
Les fresques, réalisées sur des tags anonymes, figurent des personnages monstrueux, corps mutilés et souffrants, des gueules béantes et yeux globuleux, des organes disséminés, des pantins gesticulant, des visages figés dans une vraisemblable douleur. Eparpillés dans l’espace, des voitures ossuaires, une collection de squelettes, des poupées démantibulées participent à cet univers d’une force créatrice incroyable.
Débutée au moment de la guerre des Balkans, cette oeuvre est un véritable manifeste qui dénonce l’horreur de la guerre. Dado a composé un « manuscrit ouvert » sur la violence du monde, une sorte de « Guernica en couleur ».



Dado  © ADAGP
Dado
 
© ADAGP

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Dado: Sans titre (cours de tennis à Cetinje - 1955.
Encre et lavis sur papier - 29 x 42 cm -
© Collection de Diotime, petite-fille de Dado
 
© ADAGP


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Dado : " Barbey d'Aurevilly, le Bonheur dans le crime -1989
Aquatinte et pointe sèche - 38x56cm ©Courtesy -Alain Controu
© ADAGP

 

« Ils sont tous là – remontés de la ténèbre intérieure de Dado et venus s’écraser sur les murs des Orpellières ou s’agglutiner en monceaux de sculptures hybrides et délirantes, les rompus, les torturés, les déchirés, les déchaînés, toute la lie de l’enfance, toute l’engeance des cauchemars. Ils grouillent et souillent. Si l’on s’abstrait des bruits ordinaires de la vie et si l’on prête l’oreille, par-delà le silence propre à la peinture, au colloque des formes, c’est un concert qui nous saisit, de hurlements, de gémissements, d’imprécations. L’âme serait soulagée si elle entendait sinon une parole du moins un rire. Mais ici les bouches ne sont tracées que pour le cri, de même que les yeux, quand ils ne sont pas vides, ne se signalent que par les larmes. Aux Orpellières, pour une éternité aux dimensions de l’humain, l’exode des figures de la douleur et de la déréliction s’est arrêté. Les murs retiennent les monstres. Ils n’iront pas plus loin. En quelque sorte, les voilà sauvés – rescapés arrêtés dans la fureur et absous par la plus sombre et la plus tumultueuse beauté qui soit. Encore savons-nous bien que d’autres hordes dadomorphes se sont exilées de tous les malheurs de nos temps et se sont engouffrées dans d’autres refuges.
Tant qu’il y aura Dado et tant qu’il y aura des murs, le peuple des saccages continuera de proliférer et ses essaims de saturer les lieux de repos jusqu’à la destruction du monde. »
Claude Louis-Combet, 2006



Miodrag Djuric, plus connu sous le nom de Dado, surnom que lui donne sa mère lorsqu'il est enfant, est né le 4 octobre 1933 à Cetinje, en ex-Yougoslavie (Monténégro). – Décédé en 2010 à Pontoise.
Très tôt, il est confronté à l'horreur de la guerre, puisque la région est occupée par l'armée nazie et par les fascistes italiens. Il raconte avoir dû passer pendant plusieurs jours, pour aller et venir chez sa tante, devant deux partisans pendus sur la place du village et laissés en état de décomposition.
Cet épisode, qui se déroule en janvier 1944, marque profondément le petit garçon de dix ans qu'était Dado.

Très tôt, il est attiré par l’organique et le corps humain. Véritable figure tutélaire, son grand-père maternel, médecin hygiéniste, traducteur d’Homère et de Tolstoï,
encourage sa vocation, tout comme sa mère, professeur de biologie. Il lui confie la réalisation de dessins pour illustrer ses ouvrages et l’encourage à « recopier » des planches anatomiques.

Après la disparition de sa mère en 1944, Dado est recueilli par son oncle peintre. Il fréquente ensuite, entre 1947 et 1952, l'École des beaux-arts de Herceg Novi puis celle de Belgrade.

Exilé volontaire, Dado arrive en France en 1956. Travaillant dans un atelier de lithographie, il est très vite amené à rencontrer beaucoup d'artistes parisiens. L'un d'entre eux, Jean Dubuffet, avec qui Dado se lie d'amitié, lui présente son galeriste, Daniel Cordier, qui lui achète son premier tableau en 1957. Héros de la Résistance, Daniel Cordier devient alors son marchand d’art.

Le collectionneur est dans un premier temps intéressé par des oeuvres plus anciennes qui procèdent certes d’une part d’enfance et d’une mythologie très personnelle, mais aussi d’une culture visuelle et intellectuelle qui n’avait pas grand-chose à voir avec le tissu culturel français des années 1950.

L’arrivée à Paris, la confrontation avec un nouvel environnement, les relations nouées avec d’autres artistes, des aînés comme Dubuffet, Giacometti ou Michaux, son amitié fraternelle avec Bernard Réquichot bouleversent la scène visionnaire de l’enfance, l’enrichissent d’éléments formels.
Son don exceptionnel d’observation le conduit à s’émerveiller devant ce qui d’ordinaire est considéré comme laid, monstrueux – ce devant quoi on apprend à détourner le regard. Peintre de l’organique, l'artiste nourrit une immense admiration pour Buffon, célèbre naturaliste du XVIIIe siècle. En référence à son bestiaire artistique monstrueux, on l'a souvent désigné comme le Jérôme Bosch du XXe siècle.

Très vite, les expositions s'enchaînent partout en Europe, aux États-Unis à partir de 1962. Une grande rétrospective lui est consacrée au Centre National d'Art Contemporain à Paris en 1970.
Au cours des années 1980, le Musée National d'Art Moderne accorde une place importante à l'artiste, grâce aux importantes donations de Daniel Cordier et à l’exposition de 1981 au Cabinet d’art graphique, « L’Exaspération du trait ».
En 1991, l'artiste voit se créer un musée portant son nom dans sa ville natale, Cetinje. Il représente le Monténégro à la 53e Biennale de Venise en 2009 et à l’Exposition Universelle de Shanghai en 2010.

Artiste inclassable, Dado multiplie les médiums : peinture, dessin, gravure, collage, sculpture, céramique, fresques murales in situ (notamment au Domaine des Orpellières à Sérignan, à la chapelle Saint-Luc de la Maladrerie Saint-Lazare à Gisors, dans un blockhaus de Fécamp et dans l'« Ambassade de la IVe Internationale » à Montjavoult). Les dernières années de sa vie, il va même jusqu’à se passionner pour Internet et le numérique, absorbé par la création testamentaire d’un « anti-musée virtuel en ligne » ( http://www.dado.fr).


  Musée d'Art Contemporain -Sérignan

Dado

(LMDA) ( avec nos remerciements à Isabelle Durand Musée Régional d'Art Contemporain Languedoc-Roussillon )



                               Exposition terminée


QUIMPER : Musée des Beaux Arts
" Jacques Doucet, le CoBrA français "
Du 14 octobre 2011 au 09 janvier 2012



Après l'exposition au LAAC de Dunkerque, le Musée des Beaux Arts de Quimper a réunit ici plus de 60 peintures, et dessins de Jacques Doucet (1924-1994), artiste qui s'inscrit dans la mouvance du groupe CoBrA, et qui lui restera fidèle tout au long de sa vie.

Cette présentation offre la possibilité d’une redécouverte d’un artiste parfois un peu oublié par le grand public avec des oeuvres telles que gouaches, pastels, papiers collés, huiles souvent proches des dessins d’enfants ou des graffitis muraux, toujours poétiques, mais sombres et tourmentées, ou vibrantes des couleurs les plus vives, qui montrent les recherches permanentes qui ont été les siennes au travers la véritable soif de liberté et d'indépendance qu’il a toujours exprimée.

Jacques Doucet est né à Boulogne dans les Hauts de Seine le 9 avril 1924, de parents bretons, et est décèdé à Paris le 11 mars 1994.

Dans son adolescence, Doucet se passionne pour la poésie et la peinture. Entre ces deux pôles, il se cherche. En 1942, il rend visite au poète Max Jacob à Saint-Benoît sur- Loire lequel le pousse à cultiver ses dons et pour la poésie et pour la peinture. Son choix finalement se porte sur la peinture et il expose plusieurs oeuvres au Salon d’Automne en 1943 et en 1944.

Parlant de Max Jacob, il dira " Son jugement était tout en nuance, mais j'ai compris dans la complexité de ses critiques qu'il faut se chercher, se poser des questions continuellement" .

Pendant l’Occupation, il s’engage politiquement, mais il est rapidement dénoncé, puis arrêté par la milice de Vichy, et emprisonné à la Prison de la Santé à Paris. Ses oeuvres sont alors confisquées

Cette période l’affectera profondément et laissera une trace profonde dans la poursuite deson travail de peintre.
Après la Libération, il reprend son activité, expose au Salon des Sur indépendants en 1945 et 1946.
Il fait connaissance du peintre hollandais Corneille à Budapest, sur l’invitation l’un et l’autre d’une collectionneuse hongroise qui a remarqué leurs travaux respectifs.
Là, le contact qu’il prend avec les fondateurs de l’Europai Iskola – l’École européenne -, lui permet de découvrir l’oeuvre de Paul Klee.

" Il dessinait comme un enfant qui trace à la craie tout un monde sur le trottoir, il dessinait des bonshommes comme ceux que l'on voit sur les pissotières ou sur les murs des grandes villes... un dessin où le trait courait tout naturellement, plein de verve, truculent, insolent, qui rejoignait la belle vérité crue populaire." disait de lui Corneille.





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Jacques Doucet
" Est-Ouest " - 1990
Huile sur toile 150 x 150 cm
© ADAGP-Coll Andrée Doucet





Jacques Doucet dans son atelier © ADAGP
Jacques Doucet
dans son atelier
© ADAGP


A son retour à Paris, il se rapproche du Groupe Surréaliste révolutionnaire tandis qu’à Amsterdam, Corneille crée avec Constant et Karel Appel la Revue Reflex.
Après la dissolution du Groupe Surréaliste révolutionnaire, Jacques Doucet adhère au mouvement CoBrA, avec Jean Michel Atlan, dont ils deviennent les deux représentants français.
Atlan et Doucet participeront dès lors à chacune des manifestations de CoBrA, et à la première exposition d’Art expérimental au Stedelijk Museum d’Amsterdam en 1949 jusqu’à l’ultime exposition de Liège de novembre 1951 organisée par Pierre Alechinsky.

A partir de 1949, Jacques Doucet exposera ensuite dans de nombreuses galeries, dont à la Galerie Rotta de Gênes; puis en 1950, à la Galerie Maeght et en 1951, à la Galerie Suzanne Feigel de Zurich. De 1954 à 1989, il exposera également à la Galerie Ariel puis à la Galerie Dina Vierny,.entre autres.

Il participe ensuite à de nombreuses expositions en Europe : Italie, Belgique, Suède, Hollande, Luxembourg, Danemark mais aussi aux États-Unis.

En 1983, il est présent à la grande rétrospective CoBrA du Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, puis au Musée de Liège à Cobra 93, au Cobra Museum d’Amstelveen en Hollande.


  Musée des Beaux Arts - Quimper

  Voir Article " Le Mouvement CoBrA "



(LMDA)





 

   
 

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exposition

 Hommage
à
Wassil Ivanov
( 1909 - 1976 )


sur
Le mONDE dEs ARTS
Wassil Ivanov " Sans titre  " Craies sur papier 1974 © LMDA  / F.A.B - W.I.

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exposition

Musée de la Marine
Paris

Mathurin Méheut

Du 27 février au 30 juin 2013

 Affiche de l'exposotion Mathurin Méheut - Musée de la Marine Paris  © Lot84 © ADAGP 2012

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cinéma















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cinéma











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théâtre

Voyage
au bout de la nuit
d'après
Louis- Ferdinand Céline


Mise en scène
Françoise Petit 

avec
Jean-François Balmer

Théâtre de l'Oeuvre
55, Rue de Clichy
Paris - 75009

Jusqu'au 24 mars 2013

Affiche Theâtre : "Voyage au bout de la nuit " - Theâtre de l'Oeuvre-Paris

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