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EXPOSITIONS PASSEES
EN FRANCE & REGIONS
Année 2011 |
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Exposition terminée
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MONTPELLIER :
Musée Fabre
"
Odilon Redon : Prince du rêve"
Du 07 juillet au 16 octobre
2011
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Odilon Redon :
© British Museum - Londres
Odilon Redon :
" Le profil bleu "
Huile sur papier
30,1 x 24,7 cm
- 1892
© British Museum - Londres
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Odilon Redon (1840-1916) est sans doute l’un des artistes qui a marqué
le plus l’art symboliste et il a été en ce sens l’une des figures
essentielles de l’art du XIXème siècle et du début du XXème. Il a largement
influencé les jeunes peintres Nabis et Fauves, et Paul Gauguin en
particulier par ses emplois de la couleur vers la fin de sa vie.
Dans la
première partie de son oeuvre, ces sont surtout les oeuvres en noirs qui
l'intéressaient, dont il disait : " Il faut respecter le noir. Rien ne
le prostitue. Il ne plaît pas aux yeux et n'éveille aucune sensualité. Il
est agent de l'esprit bien plus que la belle couleur de la palette ou du
prisme. "
C’est donc à véritable redécouverte que nous convie
cette exposition, après la présentation du printemps au Grand palais à
Paris, car Odilon Redon est probablement l’un des peintres
français le moins connu en France, compte tenu du caractère " ésotérique "
de son oeuvre, et malgré l’importance qui a été la sienne dans le
mouvement pictural et dans l’histoire de l’art dela fin du XIXème.
Quelques grandes expositions ont été organisées à l’étranger, surtout à
Chicago et à Londres en 1994, puis à Francfort en 2007, mais cette grande
rétrospective est la première en France depuis celle de 1956 présentée à
l’Orangerie à Paris.
Elle rassemble environ 250 oeuvres, peintures,
dessins, pastels, fusains auxquelles ont été ajoutées un ensemble de
gravures et de lithographies, avec l’aide exceptionnelle
de la Bibliothèque Nationale de France. Selon un parcours chronologique, elle permet au visiteur de revivre l’évolution du peintre, depuis sa
jeunesse et l’époque angoissée qui fut la sienne retranscrite dans ses
oeuvres noires jusqu’à l’explosion de la couleur de ses derniers tableaux.
L’exposition est complétée par de nombreux documents d’archives,
livres, revues, lettres et photos, qui permettent de retracer les liens
entretenus par Odilon Redon avec les artistes et le monde intellectuel de
l’époque.
Odilon Redon, est né le 22 avril 1840 à Bordeaux et il est
décédé le 6 juillet 1916 à Paris. Peintre symboliste et coloriste, dans son
son art, il s’est ingénié à explorer les méandres de la pensée, à
représenter l'aspect sombre et rêveur de l'âme humaine, à illustrer les
mécanismes de l’irrationnel et de l’ésotérisme.
Originaire d’une
famille bourgeoise du bordelais, en 1863 il rencontre le graveur Rodolphe
Bresdin, qui l’initie à la gravure et à la lithographie, et l’oriente vers
un art libre. C’est pour lui une rencontre qui sera décisive pour la suite
de son parcours d’artiste, car Rodolphe Bresdin est un homme profondément
romantique dont l’oeuvre veut exprimer une vision subjective et onirique de
la vie. Il donnera ainsi à Odilon Redon ce goût qui se développera tout
au long de sa carrière, celui de la subjectivité, de l’expression
personnelle et intense des sentiments et des émotions, qui feront de lui un
artiste indépendant, hors de l'influence des écoles, mais qui sera aussi
très mal compris de ses contemporains.
C’est la guerre de 1870,
qui fait sombrer Odilon Redon dans une vision angoissée du monde. Inspiré
par l’oeuvre de Goya, il entre dans sa " période des noirs", avec des
compositions sombres, des séries de fusains et de lithographies, exécutées
jusqu’en 1895 où s’exprime ses peurs, ses angoisses, ses interrogations sur
la vie et les hommes. Dans des oeuvres telles que "Le Rêve "en 1879,
"Origines" en 1883, et dans des séries telles que "La Tentation de Saint
Antoine" de 1888 à 1896, et "L’Apocalypse de Saint Jean" en 1899, non
seulement on entrevoit l’influence de Goya, mais aussi transparait une
vision spiritualiste avec ses interrogations sur la mort, sur les origines,
sur l’infini, mais également sur l’infiniment petit, impressionné qu’il est
par les recherches microscopiques du botaniste Armand Clavaud. Son goût
pour la musique et notamment pour Schumann, exercera également une influence
profonde sur lui, - ce, déjà depuis son adolescence-, ainsi que les chants
sacrés qui lui révéleront, dira-t’il : " un infini sans mélange,
découvert comme un absolu réel, le contact même avec l'au-delà".
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Odilon Redon vers 1880
©
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C’est ainsi qu’Odilon Redon s’ouvrira à une profonde réflexion spirituelle
portant sur les limites du conscient, les confins de la pensée, et qu’il
explorera dans une recherche obsédante des thèmes tels que l’origine de la
vie, le vertige de l’infini, le mystère de la fin en toute chose, l’utilité
de l’existence. Le rôle de son oeuvre tel qu’il l’écrit alors lui-même
est de "mettre la logique du visible au service de l’invisible ".
Mais cette conception visionnaire engendrent un rejet de la part de ses
contemporains à l’exception de Huysmans ou de Stéphane Mallarmé, et le
scandale chez les critiques, car il demeure totalement en dehors des
tendances et des mouvements de son époque.
Dans les années 1890, ses
oeuvres en noirs s’orientent vers des horizons plus intérieurs.
L’utilisation de nouvelles techniques dans les arts graphiques, telles que
le pastel et la peinture, permettent de nouvelles variations picturales qui
facilitent les travaux de paysages, de fleurs et de natures mortes, ainsi
que le portraits.
Les années qui suivront permettront à Odilon Redon
de travailler ainsi en versions colorées certains des mêmes thèmes que ceux
développés avec ses oeuvres en noirs, par exemple, "Les Yeux clos" en 1890.
Ce, jusqu’à ce que les couleurs prennent définitivement le dessus à partir
de 1900, dans des oeuvres où les variations colorées éclatent dans des
thèmes mythologiques , comme " Le Char d’Apollon" en 1905, ou religieux
comme "Le Bouddha" en 1906. L’oeuvre synthétique et spiritualiste
d’Odilon Redon aura ensuite une large influence sur l’art de Paul Gauguin et
des Nabis. "L'artiste, disait-il, vient à la vie pour un
accomplissement qui est mystérieux. Il est un accident. Rien ne l'attend
dans le monde social."
Musée Fabre - Montpellier
( LMDA )
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Exposition terminée |
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LODEVE : Musée de Lodève - Hôtel du Cardinal
de Fleury
" Valtat, à l'aube du Fauvisme " Du
02 juin au 16 octobre 2011
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images/ValtatLouis14.jpg
Louis Valtat
"Femme au
cabaret " 1896
©
ADAGP
images/ValtatLouis13.jpg
Louis Valtat
"Le Bois de Boulogne "
1913 Huile sur toile
27 x 35 cm
©
Coll. Part.
©
ADAGP
Louis Valtat
dans son atelier
©
ADAGP
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La présente exposition du Musée de
Lodève a pour ambition de faire redécouvrir au grand public l’oeuvre de
Louis Valtat ( 1869 – 1952 ) et de présenter au travers la présence de
nombreuses oeuvres majeures, le travail d’un artiste trop oublié de nos
jours.
Ainsi 150 oeuvres au
total ont été réunies, pour la première grande exposition monographique,
depuis celle qui s’est tenue en 1995 au Musée des Beaux Arts de Bordeaux. La
difficulté de cette exposition réside dans le fait que de nombreux tableaux
de cet artiste sont aujourd’hui conservés dans des collections particulières
et qu’ils ne sont que très rarement visibles, ce qui fait l’exception de
cette présentation.
Louis Valtat se met à peindre à partir de 1895, lors d’un séjour qu’il fait
à Arcachon. Ses couleurs riches, éclatantes et variées aux tons purs font de
lui, pour les historiens de l’art, un précurseur des Fauves. C’est
d’ailleurs lors de l’exposition au Salon d’Automne de 1905, à laquelle il
participe, que le critique d’art Louis Vauxcelles immortalisera de ce nom de
"Fauves" le groupe de ces jeunes peintres coloristes.
Bien qu’ayant des liens d’amitiés
avec ces jeunes artistes, Louis Valtat restera très indépendant. Partagé
entre une expression néo-impressionniste, parfois fauve, parfois proche des
Nabis ou des travaux de Toulouse Lautrec, il se distinguera par un
traitement très particulier et personnel des couleurs qui en feront un
peintre unique par son style.
Si l’influence des Nabis (il
rencontre Bonnard et Vuillard à l’Académie Julian qu’il fréquente à partir
de 1887) l’éloigne du pointillisme de ses premiers travaux, c’est sa
filiation avec Van Gogh et Gauguin qui, dès 1895, le situe sans aucun doute
comme un précurseur du fauvisme.
Sa
découverte du Midi de la France, où il séjourne pour la première fois en
1895, bien avant que les fauves n'y viennent à leur tour, joue un rôle
essentiel dans l’évolution de son style et de sa gamme chromatique par
laquelle il en vient très tôt à l’emploi de la couleur pure et à la violence
des contrastes colorés. Les oeuvres de cette période, peuvent être
qualifiées de "pré-fauves", car elles ouvrent manifestement le champ à un
genre stylistique et chromatique à part entière qui sera identifié quelques
années plus tard sous le nom de " fauvisme ".
Le parcours de l’exposition se fait au travers les
différentes thématiques abordées par Louis Valtat dans son oeuvre. Les
scènes intimistes d’abord, puis la rue, la mer, la campagne, la nature morte
... Dans une autre partie de
l’exposition, ce sont les rapports du peintre aux arts décoratifs qui sont
abordés, au travers les différentes techniques qu’il aura utilisées : le
dessin, la gravure, la sculpture, la céramique. Pour illustrer cela, des
oeuvres inédites, conservées dans des collections particulières sont
présentées pour la première fois, telles que " Autoportrait au chat", " Pins
en bord de mer à Anthéor " de 1899, " Clair de lune au bord de la mer " de
1900, " madame Valtat dans une chaise longue " de 1906, ou encore " Les
Roces Rouges à Anthéor " de 1908.
La fin du parcours s’achève sur une section intitulée
"Anthéor" , pour faire écho à son lei de villégiature en bord de
Méditerranée, laquelle fut si souvent source de son inspiration et
surtout celle de ses oeuvres les plus remarquables.
Ponctuellement des rapprochements seront faits avec
d’autres artistes qui auront été ses amis, et avec lesquels il aura tissé
des liens étroits, tels Henri-Edmond Cross, Paul Signac, Maurice Denis,
Auguste Renoir, Maximilien Luce, Toulouse Lautrec, Aristide Maillol, etc...
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Louis Valtat est né à Dieppe le 8 août 1869 et
fréquente le Lycée Hoche à Versailles où ses parents se sont installés. Dès
1886, il s’inscrit à l'École des Beaux Arts, et complète sa formation à
l'Académie Julian où il se lie d'amitié avec Albert André et Pierre Bonnard.
En 1890 il s’installe dans un atelier rue de La Glacière à Paris, et
présente ses premières peintures au Salon des Artistes Indépendants de 1893.
En 1894, il rencontre Toulouse Lautrec à Paris, puis Aristide Maillol à
Banyuls, où il est venu se soigner pour des problèmes respiratoires.
En 1895, il séjourne à Arcachon. C’est une période pendant laquelle il
réalise ses premières oeuvres dans des tons très vifs et colorés, lesquelles
sont présentées au salon des Indépendants de 1896 à Paris, dont le critique
d’art Félix Fénéon fera les éloges dans la Revue Blanche.
Il décide
de s’installer à Agay, en 1897, un petit village de pêcheur proche de
Saint-Raphaël, puis à Anthéor, ce qui lui donne l’occasion de travailler à
une série de peintures, qu’il présentera en 1899 à la Galerie Durand-Ruel
sous le titre "Notations d’Agay". Louis Valtat est alors remarqué
par Auguste Renoir, qui réside lui aussi dans le midi à Cagnes, lequel
suggère à Ambroise Vollard le vendeur d’art, de s’intéresser à ses travaux.
Vollard s’engagera dans l’acquisition des oeuvres de Valtat à partir de ce
moment là jusqu’en 1909. Par ailleurs, Louis Valtat se noue d’amitié , à la
même époque avec Paul Signac qui s’est installé à Saint-Tropez.
Il
participeà Bruxelles à l’exposition de la "Libre Esthétique" en présentant
deux tableaux : "Le jardin du Luxembourg" et "Le Boulevard Saint Michel" qui
lui permettent d’être remarqué par des collectionneurs et des galeristes
étrangers et d’être présent ensuite dans divers salons sur la peinture
d’avant garde.C’est ainsi que le collectionneur russe Ivan Morossov fait
l’acquisition auprès d’Ambroise Vollard de plusieurs de ses oeuvres.
ll participe au 3 ème Salon d’Automne de 1905,
au Grand Palais des Champs Elysées à Paris, aux côtés d’Henri Matisse,
d’André Derain, de Jean Puy, de Vlaminck, en présentant ses "Marines"
outrageusement violacées, qui le rendront célèbre, en étant reproduite dans
le Journal "L’Illustration " . Il sera qualifié avec eux de participer à un
cirque dans une "cage aux fauves" , selon les propos des critiques,
terme qui donnera naissance au "Fauvisme".
Quand il n'est pas à
Anthéor ou en Normandie, à Port en Bessin ou à Ouistreham, Valtat réside à
Versailles. Il vient s’installer en 1905 sur la Butte Montmartre, puis en
1914, il s’installe Avenue de Wagram, à proximité du Bois de Boulogne dont
les lacs sont un sujet d’inspiration pour lui.
En 1924, il acquiert
ensuite une propriété à Choisel, petit village de la Vallée de Chevreuse où
il séjourne volontiers une grande partie de l'année, en renonçant à ses
longs séjours dans le Midi ou en Normandie. Il trouve beaucoup plus
d’agrément à cultiver là ses fleurs et ses fruits, et à faire de son jardin
alors le sujet principal de ses peintures. Il y recevra souvent Georges
d’Espagnat et Maximilien Luce avec lesquels il se liera d’amitié.
Valtat se trouve ensuite nommé Chevalier de la Légion d'Honneur en 1927.
Après l'exode de 1940 et les années d'occupations, Louis Valtat ne quittera
plus guère son atelier de l'Avenue de Wagram où il réalisera ses dernières
peintures qui seront datées de 1948. Il sera encore présent lors de
l'exposition « Le Fauvisme » présentée l'été 1951 au Musée National d'Art
Moderne à Paris, avec six peintures, avant que de décéder l’année suivante.
Musée - Hôtel du Cardinal Fleury - Lodève
Catalogue de l'exposition ci-dessous : " Louis Valtat,
à l'aube du fauvisme " Editions Midi Pyrénées
(LMDA) |
Exposition terminée
GIVERNY :
Musée des Impressionnismes "
Bonnard en Normandie " Du 01 avril au 03 juillet 2011
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images/Bonnard19.jpg
Pierre Bonnard
" Paysage de Normandie " 105 x 60 cm - 1920
© Musée d'Unterlinden - Colmar © ADAGP
Pierre Bonnard
© Coll. Part. © ADAGP
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C’est
en 1910 que Pierre Bonnard (1867-1947) loue pour la première fois " La Roulotte
", une maison située à Vernonnet, à cinq kilomètres de Giverny.
Deux
ans plus tard il l’achète et décide d’y séjourner régulièrement jusqu’en
1938, avant que de s’installer ensuite définitivement au Cannet.
En
cette Normandie proche de Claude Monet, à qui il rend visite très souvent,
il réalise au fil des années, plus d’une centaine de paysages.
Pierre Bonnard est connu
pour son époque parisienne, ou pour son époque méditerranéenne où il vivra
au Cannet, mais il reste un peu oublié par cette période normande, qui est
apparue comme une phase de transition entre son oeuvre de jeunesse et son
oeuvre plus tardive, bien qu’extrêmement riche dans son évolution et ses
échanges avec l’impressionisme
En effet dans ces années de
début de siècle Pierre Bonnard abandonne l’esthétique Nabi et les influences
qui ont été celles de Gauguin, pour se détacher de ses contemporains et
trouver un style plus personnel, un langage neuf qui corresponde davantage à
sa sensibilité profonde.
C’est ainsi que sa palette
laisse place progressivement à des couleurs plus vives, à une matière plus
expressive, plus forte et plus libre des compositions et des teintes. Il
travaille à des recherches personnelles comme celles que mène Claude Monet à
Giverny.
Ses sujets principaux dans ce
contexte sont tout d’abord les paysages d’une Normandie qu’il parcourt de
tous côtés, mais aussi les scènes d’intérieur, les nus et les natures
mortes.
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Ce sont 80 œuvres, peintures et dessins, qui ont été
réunies pour parcourir cette période importante, et mieux faire connaître
cette phase importante dans l’évolution de l’artiste. Un ensemble de
nombreuses photographies mettant en scène Bonnard complète cette exposition,
ainsi que les correspondances du peintre, en particulier avec Claude Monet
qui l’implore de venir lui rendre visite pour l’aider de ses encouragements
face au travail entrepris dans la réalisation des "Nymphéas".
Pierre Bonnard : pour en savoir plus
Musée
des Impressionnismes - Giverny
( LMDA )
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Exposition terminée |
AUTUN :
Musée Rolin
" Balthus ou le temps du sablier "
Du 26 mars au 20 juin 2011
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A l’occasion du dixième anniversaire de la mort du
peintre Balthus (1908-2001), et en hommage aux années que l’artiste aura
passé dans le Morvan, le Musée Rolin d’Autun en Bourgogne présente une
exposition d’une soixantaine de ses dessins, croquis, lithographies, études
et esquisses, dont certains sont inédits et inconnus du grand public.
De son vrai nom Balthasar Klossowski
de Rola, Balthus est né à Paris le 29 février 1908, dans une famille
d'origine polonaise liée aux milieux artistiques et littéraires et passe sa
jeunesse entre les villes de Berlin, Berne, Genève et Paris et ses vacances
d'été au Beatenberg, dans la région du lac de Thoune, en Suisse, entre les
années 1917 et 1927.
Il s'intéresse très tôt au dessin et à la peinture.
Totalement autodidacte, il réalise dès l'âge de 12 ans une série de dessins,
et en publie un livre, encouragé par Rainer Maria Rilke, un ami de sa mère,
préfacé par le poète, et édité en 1921, sous le titre "Mitsou le Chat".
C'est en 1924, qu'avec sa mère Baladine Klossowska, et sa famille liée à
André Gide, André Derain et Pierre Bonnard qu'il vient alors s'établir à
Paris où il restera jusqu'en 1954.
Paris, alors qu'il n'a que seize
ans, est pour lui une ville d'un certain mystère, d'une étrangeté, d'une
lumière particulière, avec des lieux, des personnages, des odeurs qui
l'envoûtent et lui procure une sensation pénétrante de mélancolie,
l'impression d'une certaine solitude et d'une absence existentielle, qui
l'inspirent et dont il imprègnera ses premiers tableaux. Il écoute bien sûr
les conseils qu' André Derain et Pierre Bonnard lui prodiguent, mais il se
passionne aussi pour Nicolas Poussin, dont il s'exerce à copier les oeuvres
au Louvre, telle que le fameux "Echo et Narcisse". Il est nostalgique de
l'art du grand maître, mais aussi des personnages de Piero della Francesca
ou de Masaccio et l'admirateur de Gustave Courbet.
Son "Jardin du Luxembourg" qu'il
peint en 1927, où il figure des jeux d'enfants, révèle déjà cette étrangeté
de la lumière, des couleurs et de l'attitude des personnages à laquelle il
s'attache. "Le café de l'Odéon" en 1928 et "Les Quais" qu'il réalise en
1929, confirment cette vision énigmatique de la ville et de la solitude des
êtres dans leur activité absente.
Une toile qu'il peint en 1929, et
qu'il intitule "La Rue" illustre l'atmosphère de la Rue Bourbon le Château,
à l'angle de la Rue de l'Echaudé. Un personnage main sur le coeur se dirige
le regard absent vers le spectateur au milieu d'une rue baignée d'une
lumière sépia, tandis que s'activent des passants qui semblent enfermés dans
leur pensée ou dans leur destin.
Dès le début des années trente, il
peint des portraits de jeunes filles, des groupes de figures et des paysages
de la ville et quelquefois de la campagne, qui forment de grandes
compositions, mais il en revient au thème de "La Rue" avec cette autre
composition peinte en 1933, et qu'il montre pour sa première exposition à la
Galerie Pierre en 1934. Celle
ci fait scandale, le révèle, et le fait connaître d'André Breton et de Jean
Paul Sartre. Cette toile représente une rue dans laquelle des personnages
évoluent avec leurs regards fixes et hypnotiques comme des automates, dans
une existence séparée du monde.
Il s'agit de la même rue que celle qu'il avait peint en
1929, et en partie des mêmes personnages absorbés par leur silence
intérieur. Seuls des enfants donnent un semblant d'animation à cette toile
figée : l'un semble montrer son intérêt pour le jeu d'une balle écrasée sur
le sol, tandis qu'un garçon aux yeux fermés saisit le main d'une adolescente
dans un jeu où transparaît l'attrait d'une sexualité naissante.
Balthus manifeste dans cette toile
cette indépendance qui l'opposera toujours au surréalisme qu'il considéra
toujours être "une faillite de l'art ". Résolument figuratif, ses tableaux
au fil des années représentent plus volontiers des scènes à la fois
intimistes, insolites et érotiques, dans lesquelles, des jeunes filles, ou
des personnages évoluent dans cette absence constante, repliée sur soi, et
une pensée à la proie au rêve, au cauchemar ou à l' inconscient.
"Alice dans le
miroir" en 1933, représente une jeune fille aux yeux aveugles, ignorant le
regard de l'autre posé sur sa nudité innocente, ainsi que le portrait qu'il
intitule "André Derain" en 1936, révèlent aussi que finalement, ce ne sont
pas les êtres, ni les choses que Balthus peint, mais davantage, les rapports
d'absences et de silences qui les lient, comme une dissolution tragique de
la communication. Ce que l'on croit comprendre avec Balthus, c'est que tout
individu est seul au monde.
"Thérèse Rêvant " en 1938, ou " Les Beaux Jours " en
1944, ou encore " Deux jeunes filles " en 1949 transcrivent une dimension
supplémentaire dans l'oeuvre de Balthus. Il y a sans doute de l'érotisme
dans ces toiles, mais l'abandon de ces jeunes filles dans le sommeil ou dans
le miroir traduisent essentiellement la fuite et l'éloignement du monde,
l'abandon à un bonheur perdu et inconnu que procure le rêve. Le symbolisme
s'exprime dans la traduction d'un bonheur qui est là en soi, davantage qu'il
n'est avec les autres. Il figure une quête nostalgique de paradis perdus
dans le passé des rêves ou de l'enfance.
"Le Passage du Commerce Saint André"
et par opposition "La Chambre" qu'il peint la même année en 1952, confirment
cette démarche intellectuelle et quasi existentialiste de sa peinture.
L'instant, la lenteur, le silence, la solitude, l'absence, le dérisoire
dépeignent le théâtre du monde où le dedans s'éprouve dans le dehors. Ses
composition méticuleusement travaillées, laissent la place à un sensation de
vie entre la veille et le sommeil, comme l'expression de l'instant suspendu
qui fige l'action dans son déroulement.
Là où beaucoup ne voyaient, qu'une
peinture traditionnelle chez Balthus dominée par la gamme de couleurs ocres
et terres, Antonin Artaud qui l'avait rencontré dès 1934, y voyait une
"peinture de tremblement de terre ... Sous un calme factice, cette peinture
tellurique sent la peste, la tempête et les épidémies", disait -il , et il
reconnaissait en Balthus l'un des ses adeptes de son théâtre de la cruauté.
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images/balthus8.jpg
Balthus :
" Les Hauts de Hurlevent "
Lithographie
56 x 76 cm
© Coll. Part.
images/balthus9.jpg
Balthus :
" Setsuko "
Lithographie
56 x 76 cm
© Coll. Part.
Balthus
par Henri Cartier - Bresson
© Coll.Part.
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A partir des années 1950, la gamme
de ses couleurs semble s'éclaircir à la faveur peut-être de son départ de
Paris, pour aller vivre dans le Morvan à Chassy en 1954, et y retrouver peut
être le contact avec la nature qu'il avait connu durant sa jeunesse lors de
ses voyages en Suisse. On
retrouve des oppositions de couleurs bleu et jaune et le vert et rouge, déjà
vues quelquefois comme dans "Le Ceriser" en 1942 ou dans "Jeune fille en
vert et rouge" en 1944, ou encore dans "La Partie de Cartes" en 1948, mais
qui se développent pour donner des impressions d'automnes ensoleillés que
traduisent si bien les paysages et la vie à Chassy tel que dans "Jeune Fille
à la Fenêtre "en 1955.
En 1956, le Museum d'Art Moderne de New York organise
une rétrospective de son oeuvre qui lui permet d'être dès lors totalement
reconnu en opposition avec le développement de la peinture abstraite, et
maître d'un retour attendu à l'expression figurative.
L'oeuvre du peintre, pour lui, comme l'expliquera son
biographe Jean Clair, "c'est de refuser la boue", ainsi que le lui avait
enseigné Rilke. "C'est tourner le dos à ce qui, dans l'art de notre époque,
en croyant exprimer sa singularité, tire en fait l'être en arrière, et le
ramène au magma". Loin des
modes, ne disait-il pas de lui même : "Je suis né dans ce siècle, mais
j'appartiens bien davantage au XIXème siècle".
D'abord marié en premières noces à
Antoinette Von Wattenwyl qui lui avait donné deux enfants, Stachou et
Thadée, Balthus épouse en octobre 1967 Setsuko Ideta, dont il a une fille,
Harumi. Considéré à cette
époque comme l'un des plus grands peintres réalistes de son temps, il prend
la direction de la Villa Médicis à Rome, en 1971 par le souhait de son ami,
le ministre André Malraux, et ce jusqu'en 1977 .
C'est alors qu'il se retire en
Suisse dans son chalet vaudois de La Rossinière pour continuer à peindre de
nombreux paysages ainsi que des scènes intimistes, tel que " Nu Assoupi " en
1980. La réputation de Balthus
va dès lors grandissant à partir de 1984, lors des grandes rétrospectives de
Paris et New York, mais aussi par de régulières et importantes expositions
au travers le monde jusqu'à être l'un des rares artistes à avoir été exposé
au Louvre de son vivant.
Il avait été aussi l'ami de Miró, dont il avait fait le
portrait en 1938, et avait été l'illustrateur par ailleurs de certains
ouvrages littéraires tel que " Les Hauts de Hurlevent " pour une édition de
1935. Il avait aussi réalisé les décors de théâtre pour "La Peste " d'Albert
Camus en 1949, ainsi que ceux de 'L'Ile aux Chèvres " d'Ugo Betti en 1952.
Décédé dans son Chalet de La
Rossinière en pays de Vaud en Suisse le 18 février 2001, il a laissa
derrière lui une oeuvre totalement singulière de plus de 350 peintures
connues à ce jour, de plus d'un millier de dessins et d'une cinquantaine de
carnets de croquis.
Balthus ne se considérait pas comme
un artiste mais comme "un travailleur", il disait l'"Art est un métier".
"Depuis longtemps , la notion d'avant garde en peinture ne signifie plus
rien. Les faux amateurs d'art, les spéculateurs achètent ce qu'ils ne savent
pas déchiffrer, de peur de rater le coche. C'est le grand malentendu de
l'art moderne. Ce phénomène a favorisé l'éclosion de la dictature de la non
figuration, à laquelle s'opposent les dictatures expressionniste,
surréaliste, minimaliste, non moins repoussantes et tout aussi prometteuses
de réveils désagréables...Quand je peins, je n'essaie pas de m'exprimer,
mais plutôt d'exprimer le monde" disait- il, (à Véronique Prat en février
1998 dans une interview au journal Le Figaro).
Musée Rolin - Autun
( LMDA)
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Exposition terminée |
ROUBAIX : La Piscine
" Paul
Signac, les Ports de France " Du 12 février au 22 mai 2011
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En 1929, âgé de 65 ans, Paul Signac reconnu et célèbre réalise
un projet qui lui tenait à coeur depuis longtemps : peindre à l’aquarelle
100 ports de France. Cette série dite des "Ports de France", exécutée de
1929 à 1931, sera le couronnement de sa carrière d’aquarelliste.
Après le Le Musée
Malraux du Havre, La Piscine de Roubaix propose une nouvelle présentation de
cette collection, avec la totalité des oeuvres
connues à ce jour de cette série de l'artiste, soit près de 80 aquarelles, mises en
perspective avec une sélection de peintures témoignant de son attachement
profond au monde de la mer et des ports.
Toute sa vie, Paul Signac (
1863 - 1935 ) a peint à l’huile et à l’aquarelle les ports, maritimes ou
fluviaux, traditionnels ou industriels, de France ou d’ailleurs...
Peu avant 1929, Signac fait la connaissance de Gaston
Lévy, homme d’affaires imaginatif et fortuné, créateur d'une chaine de
grands magasins et ardent collectionneur. Celui-ci devient son mécène et
d’emblée, une relation privilégiée s’instaure entre les deux hommes qui
partagent beaucoup de convictions artistiques.
L’artiste se décide très vite à soumettre à son nouvel
ami et mécène son projet et le lui expose en détail dès décembre 1928.
"Depuis longtemps je rêve de faire une suite importante d’aquarelles sur
"Les Ports de France". J’ai relevé 40 ports de la Manche, 40 ports de
l’Océan ; 20 ports de la Méditerranée. En tout une centaine". Il
lui propose de parrainer cette opération et la précision de sa lettre prouve
qu’elle était loin d’être improvisée. "Si ce projet avait votre
agrément, je commanderais une conduite intérieure C4 Citroën, je prendrais
un chauffeur et je partirais en février pour les ports de la Méditerranée.
En avril je remonterais vers les ports de l’Océan pour terminer en été les
ports du Nord. Je pense qu’il faudrait 5 ou 6 mois de travail, un peu fou !
Je ferais deux aquarelles dans chaque port, l’une pour vous et l’autre pour
moi, différentes d’ailleurs, et vous choisiriez celle des deux qui aurait
votre préférence. Nous déciderions ensemble du format et du prix. Les
marchands n’auraient rien à y voir !" Gaston Lévy comprend tout
l’intérêt de ce projet et accepte aussitôt de le financer. Signac entreprend
donc son périple dès mars 1929 et achève son vaste projet en 1931.
Réunies dans de beaux albums en cuir, les aquarelles des
"Ports de France" furent l’ultime fierté de Signac. Cet ensemble
exceptionnel atteste de la vitalité d’un artiste largement sexagénaire, et
dit son bonheur de pouvoir se livrer sans retenue à son sujet d’élection :
les ports, les bateaux et la mer.
Aussi abouties que variées, ces feuilles témoignent avec
éclat d’un plaisir toujours renouvelé à observer l’infinie diversité des
ciels, des gréements, des architectures portuaires.
Aussi précises que concises ces aquarelles se succèdent
sans monotonie. Précieusement conservé à l’abri de la lumière et des
regards, cet étonnant reportage, dispersé en 1995, n’avait jamais été exposé
ni publié.
L’exposition réunit pour la première fois le plus grand
nombre d’aquarelles de cette série des Ports de France. Provenant de grandes
collections privées et publiques (notamment la collection constituée par
James T. Dyke et maintenant donnée au musée de Little Rock dans l’Arkansas),
toutes les pièces de cette série, connues à ce jour, soit environ 80, seront
confrontées à quelques uns des grands modèles qui l’ont inspirée : oeuvres
d’artistes particulièrement admirés par Signac (Le Lorrain, Joseph Vernet,
Corot, Jongkind, Boudin…). Des peintures de la période impressionniste,
néo-impressionniste puis de celle qui s’ouvre avec son installation à
Saint-Tropez en 1892, viendront rappeler l’attachement profond de Signac,
marin lui-même, au monde des ports.
|
images/Signac37.jpg
Paul Signac : " Le Tréport " Aquarelle 13
juin 1930 -
29 x 44,5 cm © Coll. part.
images/Signac15.jpg Paul Signac : © Coll. part.
Paul Signac
dans son atelier
©
|
Fils de commerçants, Paul
Signac, est né le 11 novembre 1863. Il est très jeune un esprit anticonformiste.
Dès 16 ans, en 1880, il quitte le lycée en 1880, pour se consacrer à sa vie d'artiste.
Il s'installe dans une chambre à Montmartre et commence la peinture en
autodidacte tout en fréquentant l'atelier d'Emile Bin. Il se perfectionne seul sous
l'influence des expositions impressionnistes, et surtout du travail de
Claude Monet qu'il admire. L'été, il séjourne à Port en Bessin ou à Saint
Briac sur Mer, où il s'adonne au plaisir de la navigation à voile. Ses
premières oeuvres qui datent de 1882, sont d'abord des vues de Montmartre ou
d'Asnières. En 1884, il fait la connaissance de Seurat et devient son ami.
En 1886, il expose au coté de Camille Pissarro, en présentant ses premièrs
paysages pointillistes.
Une constante de sa vie est son besoin d'évasion. Il travaille avec
Seurat et Pissarro, avec qui il va former le groupe des
impressionnistes dits "scientifiques". Par comparaison avec Seurat, Signac
construit le tableau de façon plus spontanée, intuitive, et sa couleur est
plus lumineuse. Il a été l’ami de Van Gogh un peu avant le suicide de ce
dernier.
Il sympathise avec le symbolisme littéraire, surtout en
Belgique. Il en retient plusieurs éléments, notamment l’idée d’une harmonie,
à mi-chemin du paradis perdu de l’âge d’or et de l’utopie sociale, et
l’ambition d’un art total. Passionné par la mer, il se déplace souvent
avec son bateau de port en port le long des côtes françaises. Après une
période humaniste et sociale au cours des années 1890, il se replie ensuite
sur des paysages sans figure humaine, avec une palette de plus en plus libre
et une grande passion des couleurs.
S'appuyant sur les théories de
Chevreul sur les couleurs, il élabore avec Seurat la technique du
pointillisme, qu'il développera en 1899 dans un livre "De Delacroix au
néo-impressionnisme", en défendant le néo-impressionnisme comme un
aboutissement logique dans l'histoire de l'art.
Mais le décès
prématuré de son ami Seurat en 1891 l'affecte profondément, et il décide
alors de renoncer à la peinture de plein air, pour se consacrer à des
travaux d'atelier. Paul Signac qui aime les voyages, décide de s'installer
en 1892 à Saint-Tropez à la Villa "La Hune ". Il découvre avec éblouissement
la lumière méditerranéenne, ce qui le pousse à poursuivre ses expériences
sur la décomposition des couleurs et de la lumière. Il accueille chez
lui Matisse et Maurice Denis avec qui il échange beaucoup.
Il s’essaye
alors à la
grande peinture décorative, et peint en 1894 un immense tableau, intitulé
"Au temps d’harmonie", qui le rend célèbre et qui est depuis 1938 propriété
de la Mairie de Montreuil. Il voyage en Italie, en Hollande, en Angleterre,
puis en Turquie en 1907.
Signac conserve durant ce temps de bonnes relations personnelles avec
les Nabis, notamment Bonnard, même s'il ne partage pas du tout leurs vues
esthétiques, et même s'il s'oppose au credo religieux de Maurice Denis. Il se veut
impartial, et au-dessus des écoles. Ami des uns et des autres,
il devient Président de la Société des Artistes
Indépendants en 1908. Durant la première Guerre Mondiale, il se déplace
entre Saint Paul de Vence, Viviers sur le Rhône, ou à Lezardrieux en
Bretagne
C'est en 1929, que Signac fait la connaissance de
Gaston Lévy, l'homme d’affaires imaginatif créateur de la chaine des
magasins Monoprix et collectionneur. Celui-ci devient son mécène et avec lui
conçoit sa série des" Ports de France ".
En 1832, il achète une maison à
Barfleur, en Normandie. Il effectue un dernier voyage en Corse en 1935,
avant de séteindre à Paris à l'age de soixante douze ans, le 15 Août 1935.
La Piscine
- Roubaix
( LMDA) - ( Avec nos remerciements
à l'Agence Heymann - Renoult Associées )
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Exposition Terminée |
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DUNKERQUE :
Lieu d' Art et d'Action Contemporaine
"
Jacques Doucet,
le Cobra français " Du 09 octobre 2010 au 05 mars 2011
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images/DoucetJacques9.jpg
Jacques Doucet
" Le Dialogue de l'Egée " 1978 -1981
146 x 114 cm - Huile sur toile
© Coll. Part.
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Cette exposition rassemble plus de 80 peintures, dessins, «
pétrifications » et collages de Jacques Doucet (1924 – 1994 ), artiste qui
s'inscrit dans la mouvance du groupe CoBrA, et qui lui restera fidèle tout
au long de sa vie.
Cette rétrospective offre la possibilité d’une
redécouverte d’un artiste parfois un peu oublié par le grand public avec des
oeuvres telles que gouaches, pastels, papiers collés, huiles souvent proches
des dessins d’enfants ou des graffitis muraux, toujours poétiques, mais
sombres et tourmentées, ou vibrantes des couleurs les plus vives, qui
montrent les recherches permanentes qui ont été les siennes au travers la
véritable soif de liberté et d'indépendance qu’il a toujours exprimée.
Jacques Doucet est né à Boulogne dans les Hauts de Seine le 9 avril
1924, de parents bretons, et est décèdé à Paris le 11 mars 1994.
Dans son adolescence, Doucet se passionne pour la poésie et la peinture.
Entre ces deux pôles, il se cherche. En 1942, il rend visite au poète Max
Jacob à Saint-Benoît sur- Loire lequel le pousse à cultiver ses dons et pour
la poésie et pour la peinture. Son choix finalement se porte sur la peinture
et il expose plusieurs oeuvres au Salon d’Automne en 1943 et en 1944.
Parlant de Max Jacob, il dira " Son jugement était tout en nuance,
mais j'ai compris dans la complexité de ses critiques qu'il faut se
chercher, se poser des questions continuellement" .
Pendant
l’Occupation, il s’engage politiquement, mais il est rapidement dénoncé,
puis arrêté par la milice de Vichy, et emprisonné à la Prison de la Santé à
Paris. Ses oeuvres sont alors confisquées
Cette période l’affectera
profondément et laissera une trace profonde dans la poursuite deson travail
de peintre. Après la Libération, il reprend son activité, expose au
Salon des Sur indépendants en 1945 et 1946. Il fait connaissance du
peintre hollandais Corneille à Budapest, sur l’invitation l’un et l’autre
d’une collectionneuse hongroise qui a remarqué leurs travaux respectifs.
Là, le contact qu’il prend avec les fondateurs de l’Europai Iskola – l’École
européenne -, lui permet de découvrir l’oeuvre de Paul Klee.
"
Il dessinait comme un enfant qui trace à la craie tout un monde sur le
trottoir, il dessinait des bonshommes comme ceux que l'on voit sur les
pissotières ou sur les murs des grandes villes... un dessin où le trait
courait tout naturellement, plein de verve, truculent, insolent, qui
rejoignait la belle vérité crue populaire." disait de lui Corneille.
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Jacques Doucet
© ADAGP
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A son retour à Paris, il se rapproche du Groupe Surréaliste révolutionnaire
tandis qu’à Amsterdam, Corneille crée avec Constant et Karel Appel la Revue
Reflex. Après la dissolution du Groupe Surréaliste révolutionnaire,
Jacques Doucet adhère au mouvement CoBrA, avec Jean Michel Atlan, dont ils
deviennent les deux représentants français. Atlan et Doucet
participeront dès lors à chacune des manifestations de CoBrA, et à la
première exposition d’Art expérimental au Stedelijk Museum d’Amsterdam en
1949 jusqu’à l’ultime exposition de Liège de novembre 1951 organisée par
Pierre Alechinsky.
A partir de 1949, Jacques Doucet exposera ensuite
dans de nombreuses galeries, dont à la Galerie Rotta de Gênes; puis en 1950,
à la Galerie Maeght et en 1951, à la Galerie Suzanne Feigel de Zurich. De
1954 à 1989, il exposera également à la Galerie Ariel puis à la Galerie Dina
Vierny,.entre autres.
Il participe ensuite à de nombreuses
expositions en Europe : Italie, Belgique, Suède, Hollande, Luxembourg,
Danemark mais aussi aux États-Unis.
En 1983, il est présent à la
grande rétrospective CoBrA du Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, puis
au Musée de Liège à Cobra 93, au Cobra Museum d’Amstelveen en Hollande.
Lieu
d'Art et Action Contemporaine - Dunkerque
Voir Article " Le Mouvement Cobra "
( LMDA)
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Exposition terminée |
LE HAVRE : Musée Malraux
" Signac : les Ports de France"
Du 16 octobre
2010 au 16 janvier 2011
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En 1929, âgé de 65 ans, Signac reconnu et célèbre réalise
un projet qui lui tenait à coeur depuis longtemps : peindre à l’aquarelle
100 ports de France. Cette série dite des "Ports de France", exécutée de
1929 à 1931, sera le couronnement de sa carrière d’aquarelliste. Le Musée
Malraux propose dune exposition intitulée
"Signac. Les Ports de France", et présente au public la totalité des oeuvres
connues à ce jour de cette série, soit près de 80 aquarelles, mises en
perspective avec une sélection de peintures de l’artiste témoignant de son
attachement profond au monde de la mer et des ports, ainsi que quelques
oeuvres historiques dont s’est inspiré Signac pour sa série.
Toute sa vie, Paul Signac (
1863 - 1935 ) a peint à l’huile et à l’aquarelle les ports, maritimes ou
fluviaux, traditionnels ou industriels, de France ou d’ailleurs...
Peu avant 1929, Signac fait la connaissance de Gaston
Lévy, homme d’affaires imaginatif et fortuné, créateur d'une chaine de
grands magasins et ardent collectionneur. Celui-ci devient son mécène et
d’emblée, une relation privilégiée s’instaure entre les deux hommes qui
partagent beaucoup de convictions artistiques.
L’artiste se décide très vite à soumettre à son nouvel
ami et mécène son projet et le lui expose en détail dès décembre 1928.
"Depuis longtemps je rêve de faire une suite importante d’aquarelles sur
"Les Ports de France". J’ai relevé 40 ports de la Manche, 40 ports de
l’Océan ; 20 ports de la Méditerranée. En tout une centaine". Il
lui propose de parrainer cette opération et la précision de sa lettre prouve
qu’elle était loin d’être improvisée. "Si ce projet avait votre
agrément, je commanderais une conduite intérieure C4 Citroën, je prendrais
un chauffeur et je partirais en février pour les ports de la Méditerranée.
En avril je remonterais vers les ports de l’Océan pour terminer en été les
ports du Nord. Je pense qu’il faudrait 5 ou 6 mois de travail, un peu fou !
Je ferais deux aquarelles dans chaque port, l’une pour vous et l’autre pour
moi, différentes d’ailleurs, et vous choisiriez celle des deux qui aurait
votre préférence. Nous déciderions ensemble du format et du prix. Les
marchands n’auraient rien à y voir !" Gaston Lévy comprend tout
l’intérêt de ce projet et accepte aussitôt de le financer. Signac entreprend
donc son périple dès mars 1929 et achève son vaste projet en 1931.
Réunies dans de beaux albums en cuir, les aquarelles des
"Ports de France" furent l’ultime fierté de Signac. Cet ensemble
exceptionnel atteste de la vitalité d’un artiste largement sexagénaire, et
dit son bonheur de pouvoir se livrer sans retenue à son sujet d’élection :
les ports, les bateaux et la mer.
Aussi abouties que variées, ces feuilles témoignent avec
éclat d’un plaisir toujours renouvelé à observer l’infinie diversité des
ciels, des gréements, des architectures portuaires.
Aussi précises que concises ces aquarelles se succèdent
sans monotonie. Précieusement conservé à l’abri de la lumière et des
regards, cet étonnant reportage, dispersé en 1995, n’avait jamais été exposé
ni publié.
L’exposition réunit pour la première fois le plus grand
nombre d’aquarelles de cette série des Ports de France. Provenant de grandes
collections privées et publiques (notamment la collection constituée par
James T. Dyke et maintenant donnée au musée de Little Rock dans l’Arkansas),
toutes les pièces de cette série, connues à ce jour, soit environ 80, seront
confrontées à quelques uns des grands modèles qui l’ont inspirée : oeuvres
d’artistes particulièrement admirés par Signac (Le Lorrain, Joseph Vernet,
Corot, Jongkind, Boudin…). Des peintures de la période impressionniste,
néo-impressionniste puis de celle qui s’ouvre avec son installation à
Saint-Tropez en 1892, viendront rappeler l’attachement profond de Signac,
marin lui-même, au monde des ports.
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images/Signac37.jpg
Paul Signac : " Le Tréport " Aquarelle 13
juin 1930 -
29 x 44,5 cm © Coll. part.
Paul Signac
dans son atelier
©
Paul Signac
" Au temps d'harmonie "
1894
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Fils de commerçants, Paul
Signac, est né le 11 novembre 1863. Il est très jeune un esprit anticonformiste.
Dès 16 ans, en 1880, il quitte le lycée en 1880, pour se consacrer à sa vie d'artiste.
Il s'installe dans une chambre à Montmartre et commence la peinture en
autodidacte tout en fréquentant l'atelier d'Emile Bin. Il se perfectionne seul sous
l'influence des expositions impressionnistes, et surtout du travail de
Claude Monet qu'il admire. L'été, il séjourne à Port en Bessin ou à Saint
Briac sur Mer, où il s'adonne au plaisir de la navigation à voile.
Ses
premières oeuvres qui datent de 1882, sont d'abord des vues de Montmartre ou
d'Asnières. En 1884, il fait la connaissance de Seurat et devient son ami.
En 1886, il expose au coté de Camille Pissarro, en présentant ses premièrs
paysages pointillistes.
Une constante de sa vie est son besoin d'évasion. Il travaille avec
Seurat et Pissarro, avec qui il va former le groupe des
impressionnistes dits "scientifiques". Par comparaison avec Seurat, Signac
construit le tableau de façon plus spontanée, intuitive, et sa couleur est
plus lumineuse. Il a été l’ami de Van Gogh un peu avant le suicide de ce
dernier.
Il sympathise avec le symbolisme littéraire, surtout en
Belgique. Il en retient plusieurs éléments, notamment l’idée d’une harmonie,
à mi-chemin du paradis perdu de l’âge d’or et de l’utopie sociale, et
l’ambition d’un art total.
Passionné par la mer, il se déplace souvent
avec son bateau de port en port le long des côtes françaises. Après une
période humaniste et sociale au cours des années 1890, il se replie ensuite
sur des paysages sans figure humaine, avec une palette de plus en plus libre
et une grande passion des couleurs.
S'appuyant sur les théories de
Chevreul sur les couleurs, il élabore avec Seurat la technique du
pointillisme, qu'il développera en 1899 dans un livre "De Delacroix au
néo-impressionnisme", en défendant le néo-impressionnisme comme un
aboutissement logique dans l'histoire de l'art.
Mais le décès
prématuré de son ami Seurat en 1891 l'affecte profondément, et il décide
alors de renoncer à la peinture de plein air, pour se consacrer à des
travaux d'atelier. Paul Signac qui aime les voyages, décide de s'installer
en 1892 à Saint-Tropez à la Villa "La Hune ". Il découvre avec éblouissement
la lumière méditerranéenne, ce qui le pousse à poursuivre ses expériences
sur la décomposition des couleurs et de la lumière. Il accueille chez
lui Matisse et Maurice Denis avec qui il échange beaucoup.
Il s’essaye
alors à la
grande peinture décorative, et peint en 1894 un immense tableau, intitulé
"Au temps d’harmonie", qui le rend célèbre et qui est depuis 1938 propriété
de la Mairie de Montreuil. Il voyage en Italie, en Hollande, en Angleterre,
puis en Turquie en 1907.
Signac conserve durant ce temps de bonnes relations personnelles avec
les Nabis, notamment Bonnard, même s'il ne partage pas du tout leurs vues
esthétiques, et même s'il s'oppose au credo religieux de Maurice Denis. Il se veut
impartial, et au-dessus des écoles. Ami des uns et des autres,
il devient Président de la Société des Artistes
Indépendants en 1908.
Durant la première Guerre Mondiale, il se déplace
entre Saint Paul de Vence, Viviers sur le Rhône, ou à Lezardrieux en
Bretagne
C'est en 1929, que Signac fait la connaissance de
Gaston Lévy, l'homme d’affaires imaginatif créateur de la chaine des
magasins Monoprix et collectionneur. Celui-ci devient son mécène et avec lui
conçoit sa série des" Ports de France ".
En 1832, il achète une maison à
Barfleur, en Normandie. Il effectue un dernier voyage en Corse en 1935,
avant de séteindre à Paris à l'age de soixante douze ans, le 15 Août 1935.
Musée
Malraux - Le Havre
( LMDA) - Avec nos remerciements
à l'Agence Heymann - Renoult Associées
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exposition
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exposition
Musée de
la Marine
Paris
Mathurin Méheut
Du 27 février au 30
juin 2013
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cinéma
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cinéma
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théâtre
Voyage
au bout de la nuit
d'après
Louis- Ferdinand Céline
Mise en scène Françoise Petit
avec
Jean-François Balmer
Théâtre de l'Oeuvre 55, Rue de Clichy Paris - 75009
Jusqu'au 24 mars 2013
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